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Alain, "penser c'est dire non"

Par   •  13 Septembre 2018  •  2 139 Mots (9 Pages)  •  1 156 Vues

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qui dit non, celle qui recherche la Vérité. Pour Alain, il s’agit du seul vrai combat, le seul combat réel, semble-t-il le plus difficile car c’est un combat contre soi, entre ses idées; comment et qui peut remporter ce combat ? Il faudrait de la logique et du raisonnement mais penser entièrement qu’avec ces deux outils est subjectif et une remise en question perpétuelle est inévitable. Alain déclare finalement qu’il faut avant tout « dire non » à soi.

II-Pourquoi penser ?

A] Penser pour une vision réelle du monde ? La recherche de la Vérité avec la philosophie

Dans une troisième partie du texte Alain explique quelle est l’utilité de penser. En effet il commence par avouer que le monde « le trompe ». Le monde ne donne pas une vision réelle de ce qu’il est. Les différentes perceptives qu’il permet d’entrevoir sont presque infinies tellement il y a de manières d‘appréhender et de comprendre le monde. Alain donne ici une raison de penser, de dire non, de repenser sa propre vision du monde. Avec les possibilités infinies de perceptions, le monde est extrêmement subjectif, mais il s’agit en réalité de notre perception du monde qui en fait sa subjectivité. Alain informe donc que nos sens, qui permettent d’entrevoir le monde, sont extrêmement subjectifs et qu’une remise en question permanente de notre vision du monde est obligatoire. Pour ne pas être « tromper » par le monde, il ne faut pas être tromper par soi même et donc remettre en question ses perceptions et ses pensées sans cesse. Alain affirme également qu’il est trompé avec les « brouillards » du monde c’est-a-dire ses mystères. En effet les idées et les faits que l’Homme ne peut pas encore expliquer de manières rationnelles trompent l’individu. Alain fait surement ici allusion aux croyances qui ne sont absolument pas issues de pensées rationnelles. Pour s’approcher au plus de la Vérité, il faut réfuter et réfléchir sur « les brouillards du monde » c’est-a-dire nos croyances personnelles. De plus, il aborde les « chocs détournés » du monde qui le trompent également. Il s’agit ici des fausses interprétations que l’on peut avoir de perspectives non comprises. Selon Alain, les tromperies du monde sont un consentement de la part de l’individu trompé à être trompé. En effet le fait de ne pas remettre en question, ne pas discuter ce qu’il perçoit et ce qu’il croit, ne pas douter, le trompe. Ainsi il se trompe lui même en n’exerçant pas le regard critique obligatoire. D’après Alain, un regard distant qui remet en question absolument tout, croyances et perceptions, permettrait d’entrevoir le monde réel. L’exercice du doute permettrait de ne pas être trompé et d’avoir une vision plus objective du monde. Ici encore Alain reprend la thèse de Platon qui suggère que penser et philosopher permettent d’accéder à la Vérité.

B] Penser pour être indépendant

Après l’exemple de la tromperie du monde, Alain propose celui du tyran. Il note que le tyran est maitre d’un individu si ce même individu respecte, se soumet et subit les actions et les pensées du tyran. L’individu ne remet pas en question le tyran de manière peut-être forcée ou non. Il y a donc un consentement de l’individu, il « dit oui » et est esclave du tyran. Il faut donc sans cesse remettre en question chaque opinion, chaque pensée, d’autrui mais également individuelle. Il ajoute qu’une « doctrine vraie » devient fausse puisque même si elle a pu être vraie à un instant donné, les circonstances peuvent changer et le doute doit être omniprésent à chaque instant. Alain passe ensuite aux domaines des croyances, religieuses ou non. L’exercice de croire revient à une personne qui adhère dogmatiquement à une thèse ou des hypothèses, de façon qu’elle les considère comme vérité absolue ou une assertion irréfutable, ce qui est le contraire de penser. En effet une croyance exclut toute remise en question d’une idée et est donc le contraire d’une pensée. L’individu qui croit à une certaine doctrine accepte directement cette dernière. Aucune analyse ou remise en question de la doctrine n’est faite avec rationalité et la doctrine a donc un certain avantage sur cet individu. En effet, il considère cette doctrine comme véridique puisqu’il y croit, alors même que tout doit être remis en question selon Alain. La croyance à la doctrine retire à l’individu le doute nécessaire et exerce donc un pouvoir sur lui. L’individu, en croyant, perd de son indépendance de penser, et devient esclave de ses propres croyances. Alain oppose réfléchir et croire, puisque réfléchir est remettre en question une idée, une pensée ou une croyance. Selon la pensée d’Alain, réfléchir c’est avant tout nier tous les composants d’une pensée pour en connaître, à l’aide de la raison, ce qui est vrai. Pour aboutir à une vérité, il faut nier tout ce que l’on croit pour en analyser chaque partie indépendamment avec rationalité. À l’opposé de la réflexion, la croyance est sans rationalité, et donc sans savoir. Personne ne peut expliquer clairement et de manière rationnelle un dogme à l’origine d’une croyance. Alain termine par dire qu’une pensée seule ne revient pas à l’acte de penser puisqu’une pensée seule doit être remise perpétuellement en question. Alain insiste donc sur la différence entre croire et penser, et affirme que le devoir d’un individu pour s’approcher d’une certaine indépendance de penser, consiste à penser, à douter, à remettre en question chaque croyance, idée et pensée qu’il a ou que les autres ont.

Conclu :

À travers ce texte, Alain explique la notion de penser en la définissant comme l’action de « dire non ». Il note la différence fondamentale entre dire oui et dire non qui est de subir ou de penser. Il met en avant le fait que dire non revient en réalité à se dire non à soi même en remettant en question chaque perception et chaque croyance. Il décrit ensuite l’intérêt de penser en expliquant que penser permet d’acquérir une certaine vérité, mais également une certaine autonomie et indépendance. Alain nous expose donc l’acte de penser sous un angle précis et reprend l’idée de Descartes « je pense donc je suis ». En effet, l’exercice nécessaire du doute remet en question absolument tout sauf l’acte de penser, et ainsi l’être. Alain propose donc une vision de l’existence et de l’individualité humaine en analysant l’acte

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