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Peut-on se connaître soi-même?

Par   •  5 Juillet 2018  •  2 157 Mots (9 Pages)  •  492 Vues

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Pourtant il ne suffit pas de se tourner vers sa propre âme pour se connaître. Savoir que l'on est d'abord une substance pensante, tel que le découvre Descartes au terme de ses Méditations métaphysiques, renseigne sur ce « que » l'on est, mais non pas encore sur « qui » l'on est. Le moi empirique semble constitué par son histoire, son inscription dans le temps et donc sa manière d'exister, son rapport au monde. En ce sens il y a, dit Hegel dans Esthétique, deux manières de prendre conscience de soi. La première, théorique, consiste à faire son introspection, l'analyse solitaire de ses états d'âmes. La seconde manière est pratique. Elle semble moins artificielle car elle tient compte d'une donnée importante : l'homme est nécessairement engagé dans le monde et toute conscience de soi passe nécessairement par son mode d'être inscrit dans la réalité. L'homme éprouve dès l'enfance le besoin de transformer le monde, pour y laisser une marque qu'il peut contempler et qui lui permet de prendre ainsi conscience de lui-même. L'homme ne veut pas rester tel que la nature l'a fait et ce besoin de s'éprouver à travers son œuvre trouve sa réalisation la plus aboutie dans le travail artistique. Ainsi, la connaissance de soi est d'abord constitutive de l'identité humaine, dans la mesure où l'homme se distingue des dieux mais aussi des animaux, car en tant qu'être de culture, il peut transformer le monde par la conscience qu'il a de lui-même. Celle-ci est donc constitutive du sujet en tant que pouvoir de déterminer (sujet de la connaissance) et pouvoir de s'autodéterminer (sujet de l'action ou sujet moral).

III)Si je ne me connais pas moi-même, comment puis-je connaître autrui ? Se connaître soi-même c'est en faite mieux connaître autrui donc mieux appréhender la vie avec autrui. Nous poursuivons ici notre analyse de la conscience de soi, en approfondissant le rôle de l'Autre dans la constitution de notre identité. Tout d'abord nous étudierons un texte de Sartre, tiré de L'exisentialisme est un humanisme, avec « le regard de l'autre ». Rappelons que pour Sartre, en regardant autrui dans les yeux, ce ne sont pas ses yeux que je vois, mais son regard. La formule des poètes "je me noie dans tes yeux" a un sens sartrien assez clair : le regard de l'autre fait disparaître le monde environnant, le regard agit comme une sorte de "trou noir" qui aspire la perception du monde. Lorsque je regarde quelqu'un dans les yeux, il m'est difficile de dénombrer les marches de l'escalier qui se trouve derrière lui... et il m'est même difficile de donner la couleur de ses yeux (car ce sont les yeux, non le regard, qui ont une couleur.) Regarder le regard d'autrui, c'est prendre conscience du fait que je suis regardé. L'exemple de la honte (utilisé, nous l'avons vu, par Sartre) est très parlant. Lorsque je regarde ma voisine (ou mon voisin) se dévêtir par le trou d'une serrure, je ne me vois pas moi-même en train de regarder (ce qui m'épargne d'aileurs ce spectacle affligeant). Non seulement je ne me vois pas, mais ma conscience est tout entière focalisée sur le spectacle palpitant que je contemple : je suis "absorbé". La logique du texte de Sartre est donc claire : a) en voyant l'autre me regarder, ce que je vois, ce ne sont pas ses yeux, mais son regard. b) en voyant le regard de l'autre, je vois que je suis vu c) en voyant que je suis vu, je me vois moi-même à travers les yeux de l'autre.

La seconde raison pour laquelle le regard d'autrui détermine (en partie) mon comportement nous est donnée par le texte de Alain : Propos sur l'éducation. Pour Alain, je peux regarder les nuages en espérant qu'il ne pleuve pas, et en manifestant ouvertement mon optimisme : cela ne changera rigoureusement rien à la météo. Les choses restent indifférentes aux espoirs que je place en elles. Elles sont ce qu'elles sont, un point c'est tout. Mais il n'en va pas de même pour les êtres humains. Bien évidemment, la représentation que je me donne d'un individu, de ce qu'il est et de ce qu'il sera, est en partie déterminée par ce qu'il a été jusqu'à présent. Ce qu'il fera, je l'imagine en partie à partir de ce qu'il a fait et, en ce sens, on peut dire que les attentes des autres sont façonnées par mon comportement. Mais la réciproque est également vraie : ce que je ferai est façonné par les attentes que les autres forment à mon endroit. Mon comportement n'est pas étranger aux attentes que les autres suscitent : si nul n'a confiance en moi, je n'ai à me rendre digne d'aucune confiance... et je perds ainsi l'une des plus forts incitations à me conduire en homme qui justifierait cette confiance. Pour prendre un exemple précis, c'est la raison pour laquelle les indications "négatives" du dossier scolaire (avertissement, etc.) sont très régulièrement effacées, anéanties. Mon comportement n'est pas étranger au comportement qu'autrui anticipe de ma part : toute confiance est une dette que je contracte, et dont je ne peux m'acquitter qu'en me rendant digne, par mes actes, de la confiance qui a été placée en moi.

CCL : Nous avons vu que l'homme peut être influencer par ses sens qui sont très subjectifs, deux personnes distinctes ne verront pas la même chose, comme par exemple pour les illusions d'optiques. Donc notre esprit est trompeur et plein de préjugés. Nos sens peuvent nos enfermer dans de faux-savoirs subjectif, et nous sommes ainsi victimes de préjugés. L'esprit pense grâce à lui, on tente de penser et de connaître. Se connaître soi-même, c'est connaître ses possibilités mais aussi connaître ses limites : être capable de se tromper, d’être ignorant. mais aussi connaître ses limites : être capable de se tromper, d’être ignorant. Chaque homme est unique, différent des autres par son histoire personnelle, son existence. Mais un homme est semblable à un autre homme par sa nature, son essence humaine. Se connaître c’est donc d’abord découvrir ce par quoi je suis un homme comme d’autres hommes. Je ne peux pas connaître autrui si je ne me connais pas moi-même.

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