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Le désir est-il toujours un mal ?

Par   •  22 Novembre 2018  •  1 433 Mots (6 Pages)  •  562 Vues

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En effet, le désir est nécessaire dans la mesure où une vie sans désir semble difficile à imaginer. Le désir permet en outre d’accéder à la conscience de soi c'est-à-dire à une conscience qui se prend elle-même pour un objet, qui affirme que son possesseur est un pur sujet, comme nous l’explique Hegel dans sa dialectique du maître et de l’esclave : il affirme qu’entre deux sujets existe une lutte à mort des consciences dans laquelle une conscience devient maître et l’autre conscience devient l’esclave. Le maître et l’esclave sont alors tous deux habités par le désir mais sous deux formes distinctes : l’esclave à un désir limité par la médiation du travail, il est refoulé par l’intériorité et en s’appliquant à un objet, il donne à l’esclave la conscience de soi. En ce qui concerne le maître, le désir est évanescent, il devient une pure jouissance. Le désir d’objet se transforme en désir de soi. Dans chaque cas, le désir est donc nécessaire pour accéder à la conscience de soi.

Enfin, d’après Spinoza « le désir est l’essence même de l’homme », c'est-à-dire qu’il n’y aurait pas d’existence sans désir. En effet, le désir serait de toute manière nécessaire à l’existence puisque l’existence elle-même est un désir, un désir plus fort que celui de se donner la mort. D’autre part, si le désir n’existait pas, aucune création ne serait plus possible puisque le désir est le moteur de l’action humaine, l’activité de négation et de transformation du monde et de l’homme. Désirer consiste en fait à être, agir et devenir ce que l’on est.

Alors même que ce que le sujet attend du plaisir du désir, réfléchir sur ce dernier nous amène à penser que nous seulement le désir n’empêche pas la souffrance, mais de plus il l’engendre. Cependant, la souffrance que le désir nous procure pouvait nous apparaître comme des maux dont il faudrait chercher à se défaire mais il semble maintenant que nous pouvons comprendre le lien qui unit désir et souffrance. L’homme ne souffre pas parce qu’il manque de quelque chose qu’il désir, mais bien parce qu’il est un être qui veut accéder à la conscience de lui-même. C'est cette souffrance qui pousse le sujet à dépasser son animalité en à fonder la culture humaine. Dès lors, le désir ne doit plus être considéré par rapport à son objet comme un manque, mais en tant que tel, comme mouvement permettant à l’homme de se réaliser. Faut-il alors y renoncer ? Mais le désir n’est-il pas au cœur de l’humanité ?

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