Essays.club - Dissertations, travaux de recherche, examens, fiches de lecture, BAC, notes de recherche et mémoires
Recherche

TPE Sur le Cyberharcèlement

Par   •  24 Mai 2018  •  5 677 Mots (23 Pages)  •  365 Vues

Page 1 sur 23

...

[pic 13]

Les adolescents sont souvent victimes de leur transparence sur les réseaux sociaux, les sites comme Facebook et Twitter sont de véritables « livres ouverts » dans lesquels les malfaiteurs n'ont aucun mal à se procurer des informations sur la vie privée de leur victime. Mais ils sont également victimes de leur crédulité lorsque certains harceleurs entrent en contact avec eux : ils font trop rapidement confiance à leur interlocuteur, ils ne tardent pas à leur confier des informations personnelles ou à leur envoyer des photos intimes.

Prenons l'exemple de Gauthier, jeune breton de 18 ans qui s'est suicidé chez lui après s'être fait harceler sur Internet :

> Le mercredi 10 octobre 2013, le jeune homme se rend sur Chatroulette (site qui permet, à l'aide d'une webcam, d'entrer en contact avec un inconnu quelque part dans le monde), il rencontre une jeune fille qui enlève rapidement ses vêtements et lui demande de lui montrer « quelque chose en échange », le jeune homme se dévêt à son tour, puis accepte l'invitation de son interlocutrice sur Facebook. Rapidement, le ton de cette dernière change et elle devient menaçante : « Je vais détruire ta vie et diffuser la vidéo auprès de tous tes amis. ». Elle s'exécute, Gauthier tente de l'interrompre en vain, elle continue mais demande 200€ pour supprimer la vidéo… Gauthier prend peur et se pend dans son abri de jardin quelques heures après la menace.

Les enquêtes révéleront que le chantage provenait de Côte d'Ivoire, l'auteur des faits n'a donc pas pu être retrouvé. Cet exemple nous montre que n'importe qui peut être victime de cyberharcèlement : ses parents le décrivaient comme « sportif, protecteur envers ses jeunes sœurs, prudent et aussi blagueur », il avait de nombreux amis, son père affirme qu' « il communiquait beaucoup et se confiait facilement à sa maman ou à ses amis. »

Mais le cyberharcèlement a aussi un effet désinhibant pour les harceleurs, causé par l'anonymat, qui leur donne, en quelque sorte, un sentiment d'invincibilité, ils ne pensent pas qu'on puisse les identifier, et pour la plupart, ils ne savent pas les risques qu'ils encourent. Ce phénomène est décrit dans le livre « Marion 13 ans pour toujours » de Nora Fraisse : « La meute se déchaîne avec un sentiment de totale impunité. Chacun se sent protégé par le groupe, solidaire dans la cruauté. Ensemble ils sont forts. »

De plus l'agresseur n'est pas témoin de la détresse de la victime, car l’un et l’autre sont séparés physiquement, l'agresseur n'a pas d'empathie, il n'a donc rien pour le « freiner ».

En Egypte, par exemple, de nombreux cas de cyberharcèlement sexuel ont été recensés, des faux comptes sont créés sur les réseaux sociaux, permettant aux harceleurs de proposer des relations sexuelles aux femmes, et de les insulter, face aux refus évidents de ces dernières. Le journaliste à l'origine de l'article sur ces cas de harcèlement constate que le harcèlement sexuel « n'est plus cantonné à la rue », la diffusion des réseaux sociaux permet aux pervers de harceler leurs victimes jusque chez elles.

Notons que les filles sont environ trois fois plus nombreuses à être touchées par cette nouvelle forme de harcèlement que les garçons.

-

Les différentes formes de cyberharcèlement

La forme de cyberharcèlement la plus connue est le flaming qui consiste à envoyer de brefs messages d'insultes très vifs. Un des cas les plus connus en Europe est celui de Sean Duffy, un jeune britannique qui se plaisait à inonder les pages Facebook « hommages » d'insultes envers les victimes. Il avait également créé une page Facebook au nom d'une jeune fille décédée d'une crise d'épilepsie et envoyait fréquemment des messages obscènes à la mère de ladite jeune fille. Il avait été condamné à dix-huit semaines de prison et à cinq ans d'interdiction de réseaux sociaux.

Il existe aussi l'harrassment qui est l'envoi répétitif et offensif de messages violents. L'harrassment est répétitif contrairement au flaming. On peut là aussi citer Sean Duffy, mais un autre cas est connu, celui de Liam Stacey, un Gallois qui, en 2012, durant un match où le joueur Fabrice Muamba était victime d'un arrêt cardiaque, avait posté sur Twitter un message insultant à l'encontre du joueur. Le public avait aussitôt réagi, et il avait répondu par des messages racistes. Le tribunal le condamna à 56 jours de prison.

La denigration consiste au colportage de fausses rumeurs, de ragots, de bouches à oreilles, afin de nuire publiquement à une personne ou bien à une entité. Cette forme prend souvent sa source dans la vie réelle, par exemple dans les cours de récréations. Dans cette forme de harcèlement, on retrouve les « Hate Sites » : les pages Facebook, blogs ou sites Internet dédiés à la haine envers quelqu’un. Ce peut être également considéré comme une forme de concurrence déloyale dans le cadre d’entreprises.

L'impersonisation est l'ensemble des usurpations d'identités à des fins malveillantes. Aussi connue sous le nom de masquerade (pour mascarade). Cette forme de cyberharcèlement, associée à d'autres, a été subie notamment par Amanda Todd. Elle consiste, par exemple, à créer une fausse page Facebook au nom de quelqu'un et de remplir ce profil d’accusations basses, de faux ragots, d’images détournées, etc… En plus clair, cette forme de cyberharcèlement est une sorte de pot-pourri entre diverses formules, précédemment évoquées, telles que la denigration, le harrassment et le flaming. C'est une des formules les plus utilisées, une sorte de best-of du cyberharcèlement avec une usurpation d'identité en supplément.

L'outing ou le trickery désigne l'ensemble des moyens utilisés pour divulguer publiquement des informations intimes ou confidentielles tels que des secrets, des documents embarrassants ou des photos publiées sans l'autorisation de l'intéressé. Ce peut être la sur une forme particulière d’«impersonisation», où des informations pouvant être très gênantes sont diffusées librement, apparaissant sous le nom de la victime mais évidemment contre son gré. Récemment, on peut citer le cas de Chloé Florin, photographiée et exposée en plein acte sexuel. Cette photo

...

Télécharger :   txt (36.7 Kb)   pdf (90.2 Kb)   docx (31.5 Kb)  
Voir 22 pages de plus »
Uniquement disponible sur Essays.club