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Le marché politique et les partis

Par   •  26 Octobre 2018  •  2 833 Mots (12 Pages)  •  435 Vues

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La lutte politique devient symbolique au 19ème siècle car on est dans un travail de représentation des élus d’une classe sociale afin d’obtenir son soutien.

Toutefois, ce travail s‘accompagne d’énormément de coûts, faisant du travail de conviction politique le fruit du soutien d’entrepreneurs fortunés ou de militants réunis en partis.

Comment conquérir ces biens de représentation, ressources politiques de référence ?

Tout d’abord, beaucoup d’élus ont derrière eux une longue carrière adossée à la conquête de trophées électifs fonctionnant comme autant de ressources politiques pour gravir les échelons supérieurs d’une hiérarchie professionnelle. Ces itinéraires sont adossés à des mécanismes de socialisation organisés par les institutions politiques.

En France, l’entrée dans ces cursus politiques est préparée par le poids progressivement acquis de quelques grands corps et grandes écoles qui jouent un rôle de sélections des futures élites politiques. L’enrôlement d’individus au sein de tel cursus finit par contraindre ceux qui y entre à faire de la politique leur métier.

L’existence d’une telle profession politique est confortée par les frontières symboliques édifiées entre la sphère politique et les autres univers sociaux. Cela veut dire que la fermeture du champ politique est dès fois organisé (exemple : on ne peut être fonctionnaire et député).

Afin de mobiliser les électeurs et gagner leur confiance, les acteurs politiques proposent des discours, des promesses, de visions du monde, des services, des programmes d’action qui sont autant de biens politiques qui s’échangent sur un marché politique et sont proposés à des consommateurs. Les biens sont proposés relationnellement, c'est à dire par opposition et différence avec les adversaires.

Le marché politique central présente un degré de différentiation très élevé, tandis que le marché politique périphérique peut faire circuler des biens non-politiques.

Les politiques redistributives permettant de distribuer des bénéfices à certains groupes, vont être particulièrement nombreuses au niveau local car la proximité renforce la matérialité des avantages et la visibilité de leurs promoteurs. Ces politiques redistributives vont se substituer notamment aux pratiques antérieures de distribution de biens privés par les notables. Indépendamment de son effectivité, une politique administre la preuve que son auteur est actif et qu’il cherche des solutions aux problèmes de ses électeurs.

Le champ politique offre ainsi des conceptions non spécifiquement politiques comme des vérités communes, morales ou économiques.

Au total, les entrepreneurs politiques en compétition cherchent à mobiliser des soutiens en proposant des biens spécifiques e ou non spécifiques, intrinsèques ou symboliques, privatifs ou collectifs.

Ces biens sont alors susceptibles d’intéresser ou non ses interlocuteurs et de construire une clientèle électorale qui est toujours composite et hétérogène. Sur le marché politique, les biens proposés par les compétiteurs s’échangent contre une adhésion, un paiement symbolique, dont le vote n’est qu’une manifestation. Les biens politiques sont convertis en crédits, c'est à dire en croyance et en confiance. Les consommateurs vont mettre en place des stratégies similaires à celles qu’ils emploient sur d’autres marchés.

Chapitre 2 – Les partis politiques

Section 1 – Naissance des partis de masse

Dans « Le savant et le politique », Weber explique que les partis politiques sont définis comme nécessaire pour organiser les masses d’électeurs. En Angleterre, un parti moderne nait après la réforme électorale de 1832, en France, on passe de clubs politiques à des partis politiques de masse à partir de 1850.

M. Duverger distingue les partis politiques selon leur origine : on distingue les partis de création électorale et de création extérieure.

A partir du moment où les assemblées ont un rôle grandissant, on assiste chez les élus à une volonté de se réunir pour agir en commun, d’où la création de groupes parlementaires réunissant des élus ayant la même doctrine politique.

Parallèlement, plus le droit de vote d’étend plus il faut canaliser les suffrages, d’où l’apparition de comités électoraux locaux.

M. Duverger observe que les partis politiques modernes se créent par l’institution d’une coordination permanente, par l’institution de liens réguliers entre ces deux cellules que sont le groupe parlementaire et les comités électoraux locaux.

Il identifie des partis d’origine extérieure qui sont essentiellement institués par une institution préexistante dont l’activité se situe en dehors du parlement.

Ces partis de création extérieure présentent certaines caractéristiques :

- Ils sont plus centralisés

- Importance de la pratique en leur sein

- Les dirigeants du parti ont plus d’importance que les élus

- Le détachement et défiance à l’égard du jeu parlementaire

Cette classification fonctionne assez mal pour les nouveaux Etats et les pays en voie de développement. Des partis s’institutionnalisent dans un équilibre entre les groupements politiques locaux et les parlementaires. Il va y avoir une constitution de partis assez différente :

- Au centre et à droit, les partis politiques connaissent une certaine dépendance aux intérêts catégoriels et professionnels

- Au centre gauche, on note des tensions idéologiques

- Chez les socialistes, premier parti de masse crée avec la SFIO, on note des tensions majeures avec les syndicats

Section 2 – Les caractéristiques des partis politiques

Le succès des partis politiques repose sur la dé-légitimation de la domination notabiliaire et la marginalisation des associations professionnelles.

La naissance des partis doit être cherchée dans une politisation plus générale de la société qui a contribué à l’élargissement de la concurrence politique et à l’émergence d’entreprises

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