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Laetitia ou la fin des hommes

Par   •  19 Juin 2018  •  4 482 Mots (18 Pages)  •  493 Vues

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Quel est donc le rapport entre le culturalisme et notre sujet d'étude sur la domination masculine ? Le rapport peut sembler confus au premier abord, en regardant de plus près il est clair que ce paradigme explique en grande partie nos fonctionnements sociétaux. En effet si un petit garçon ou une petite fille sont élevés de manière différenciée et que ces éducations sont en sommes toutes différentes, selon le culturalisme ils n'auront pas les mêmes comportements, les mêmes schémas de pensée. Si un petit garçon est élevé avec l'idée qu'il a une « supériorité » morale sur la femme, alors il intégrera logiquement cette idée et l'appliquera théoriquement tout au long de sa vie.

Et dans le même temps, si l'on apprend a une petite fille a devenir une bonne mère au foyer, il y a de fortes chances pour que celle-ci, plus tard, se contente de sa situation de mère au foyer et ne ressente pas le besoin d'évoluer plus loin. On peux donc facilement trouver une corrélation entre l'éducation différenciée genrée et les comportements des individus.

b. La relation entre la domination masculine et le cas Laëtitia

Il faut regarder l'histoire de Laetitia au plus proche de sa vie personnelle, pour comprendre que cette petite fille puis cette jeune femme sera, avant sa mort, une des nombreuses victimes des « mâles » comme les qualifie l'auteur Ivan Jablonka.

Une femme qui au départ n'était pas destiné a un destin a ce point funeste, les hommes qu'elles ont rencontrés tout au long de leur vie, elle et sa sœur, les ont détruites au plus profond de leurs fondements. Leur père battait leur mère (qui finira en hôpital psychiatrique), elles seront ensuite placées en foyer d’accueil jusqu'à l’âge de 12 ans, puis intégrées en famille d’accueil chez Gilles Patron, un homme qui au premier abord leur apporte stabilité et confort.

Le cas Patron

Gilles Patron, père d’accueil de Laëtitia et Jessica, durant une des marches blanches. (Paris Match)

Le terme « au premier abord » n'est pas anodin, il est important de s'attarder sur le cas de Gilles Patron. Homme a qui tout semble réussir, âgé d'une soixantaine d'année, il est, pour beaucoup, un homme sans problème, un homme droit, autoritaire. Payé par le conseil régional des pays de Loire comme chargé d’accueil pour les enfants placés, il est reconnu comme étant un homme professionnel, qui s’investit d'arrache-pied pour aider ces enfants sans repère.

Les jumelles Larchais sont donc placées chez M. Patron et sa femme à l'âge de 12 ans, en apparence cet homme sans histoire leur apporte une stabilité qu'elles n'avaient jamais connues avant, il leur apporte une famille, une certaine reconnaissance fondamentale pour la construction sociale des jumelles. Pourtant Gilles Patron cache son double jeu au vue de tous, il apparaîtra, après le meurtre de Laëtitia, que celui-ci pratiquait des attouchements réguliers et non consentis sur sa sœur Jessica à partir de ses 13 ans (Elle portera plainte après le décès de sa sœur ).

Comment un homme qui a élevé les jumelles comme ses filles pouvait-il à ce point chercher à les détruire ? Comment, en sachant la détresse psychologique de Laetitia et Jessica, pouvait-il se résoudre à continuer ses perversions ? Ces questions resterons sans doute sans réponse et on ne pourra jamais expliquer la perversité de l'homme, mais ont peux tout du moins tenter d'y répondre d'un point de vue sociologique et psychologique en abordant la dimension de supériorité de l'individu.

Nous l'avons précisé, Gilles Patron était un homme autoritaire, qui n'hésitait pas à recadrer les institutions chargées du dossier des jumelles si celles-ci n'allaient pas dans son sens. M. Patron est un homme doté d'un égo important, son avis étant nettement supérieur à celui des autres, et notamment a celui des femmes. En effet celui-ci n'hésitait pas à s'opposer aux conseillères de L'ASE (Aide Sociale à l'Enfance) qui s'occupaient des 2 sœurs, sa femme n'a pas non plus son mot à dire au sein du domicile familial, toutes les décisions importantes sont prises par M. Patron. Il est le bon père de famille qui dicte les règles, le patriarche classique a qui personne ne s'oppose, le « décideur » que les autres suivent. Cette dimension de supériorité peut expliquer beaucoup de choses, même si elle ne justifie en rien les attouchements sur Jessica et Laëtitia, elle permet de donner un point de départ à la réflexion sur l'acte en lui-même.

Le cas Stéphane Perrais :

[pic 1]

Jessica et Stéphane Perrais

Stéphane Perrais est le père de Jessica et Laëtitia, il est le premier homme qu'elles ont vu. Pourtant Stéphane Perrais est bien loin d'être un repère idéal pour les 2 jumelles. Violent et alcoolique, il bat leur mère Sylvie Larcher, devant les fillettes. Ses coups sur sa femme sont les premiers chocs psychologiques des sœurs Perrais, les premiers d'une longue liste.

Il ne faut cependant pas voir dans les coups de Mr. Perrais de la violence a caractère de domination masculine. C'est un homme détruit par l'alcool, avec une enfance chaotique, mais c'est aussi un homme qui cherchera, durant toutes l'enfance de ses filles, a essayer de les élever du mieux qu'il a pu.

Il ne faut cependant pas omettre le fait que, de part ses violences, sa femme se fera interner en hôpital psychiatrique et que ses filles en garderont des séquelles pour plusieurs années. Mais nous ne nous attarderons pas sur Stéphane Perrais, il est important pour la compréhension de la vie de Laëtitia, certes, mais moins important pour notre sujet d'étude.

Le cas de Tony Meilhon :

[pic 2]

Tony Meilhon, le meurtrier de Laëtitia

Il est le profil type de ce que la société définit comme « une ordure », multirécidiviste notoire, voleur, violeur, escroc et drogué, ... Maintes fois condamné, maintes fois emprisonné, fiché au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (FIJAISV). Tony Meilhon est un homme violent, avec une forte tendance psychotique, il est l'homme se sentant supérieur à toutes institutions,

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