L'illusion groupale concept

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Le thème de l’illusion groupale est un thème qui m’a toujours fasciné. Il apparait pour moi comme une répétition inévitable et vécu à chaque étape de ma vie : Tout au long de ma scolarité, dans ma vie professionnelle, au sein de la formation etc... J’ai observé qu’il s’agit d’un schéma qui se répète constamment. De la symbiose à la désillusion, ce qui provoque l’implosion de celui-ci. J’ai été le témoin privilégié de cela de nombreuses fois car j’ai pu constater que j’avais un positionnement assez particulier à chaque fois. Je me suis toujours positionnée à l’extérieur du groupe : dans une position d’observateur.

Matthieu : lors de la 1ere année de formation d’ES, nous avons dû réaliser un travail sur le groupe. A l’issue de cet exercice, j’ai pris conscience que le groupe transformait chaque individu. Pour moi on peut distinguer deux personnalités pour un même individu lorsqu’il est seul ou dans un groupe. Il s’agit d’un effet normal dans un groupe de personnes. Lorsque un groupe se forme, je perçois comme une vague d’illusion ou chacun présentera "un moi" qu’il juge adéquat au groupe auquel il fait face. Cette image que l’on projette me semble s’estompé au bout d’une période plus ou moins longue.

Eva : En tant qu’individu faisant partit d’une société, nous sommes tous amené à vivre cette illusion groupale à un ou plusieurs moment de notre vie. L’illusion groupal fait penser à une idée d’unité, d’équilibre ou tout le monde tente de s’accorder sur un idéal commun. Pour moi l’illusion groupale est le parallèle avec le groupe familial. Le groupe peut s’apparenter à un substitut familial.

Ce thème nous a conduits à nous interroger sur l’impact de cette illusion groupale au quotidien :

- Qu’est-ce que l’illusion groupale ?

Est-ce une nécessité pour se construire et se sentir exister ?

Est-ce une fatalité ?

Qu’est-ce que cela évoque à chacun?

L’émergence de la notion d’illusion groupale

En 1912 Freud dans totem et tabou parle d’illusion artistique, religieuse, philosophique etc.. Dans psychologie et analyse du moi, il évoque des groupes artificiels ou le chef du groupe en l’occurrence Dieu et l’armée aime d’un amour égal les membres du groupe qui à, leur tour s’aiment les uns les autres.

En 1953 Winnicott (psychiatre, psychanalyste), parle du groupe comme un objet transitionnel pour passer de la famille à un autre groupe. Par exemple : Un adolescent ne partage plus l’idéal familial et souhaite se rattacher à un cœur ayant les mêmes idéaux. C’est processus menant à la construction de son propre moi. Puis Anzieu (professeur en psychologie) est le premier a employer le terme illusion groupale, selon lui celle-ci est un état psychique collectif que les membres du groupes formules ainsi. Nous sommes bien ensemble, nous constituons un bon groupe. Si le chef ou le leader du groupe partage cet état nous avons un bon chef. Cette notion est unanimement utilisée, cependant certains tel que René Keïs vont approfondir le concept posé par Anzieu. Il ajoute en autre au concept la consolidation de la position idéologique et celui des alliances inconsciente dans le groupe. Cette notion est également perçu et définit différemment par Winnicott et Freud : Pour Freud il s’agit d’une alliance défensive mais pour Winnicott il s’agit d’une alliance inconsciente et potentiellement structurante pour l’individu. Selon nous l’illusion groupale est le fait de partager, d’exister au sein d’un groupe dont nous partageons les mêmes valeurs, les mêmes idéaux, ou avoir un projet commun. L’illusion s’accompagne forcement par la désillusion. Le groupe est perçu comme en symbiose puis indéniablement surviens l’implosion de celui ci.

Selon Maslow, dans sa pyramide des besoins, chaque être humain à un besoin d’appartenance à un groupe. L’appartenance à un groupe d’individus serait ainsi un besoin que l’on va chercher à satisfaire.Chaque individu est amené à vivre cette illusion groupale mais doit la vivre pleinement car cette expérience permet la construction de son propre espace psychique. Qu’il soit de jeux, de plaisir ou de culture par exemple. Ces espaces cités ci-joint permet à l’individu de se mettre en retrait au profit du groupe. Serait-ce une nécessité ?

On observe que tous groupe doit vivre ce type d’expériences pour construire l’illusion d’un espace psychique commun de jeu, de plaisirs et de culture, ou la perspective groupale prend le relai des positions individuelles.

Lors de notre arrivée en 1ère année de formation d’éducateur spécialisé, nous avons pu constater qu’une dynamique de groupe "positive" à été le moteur de l’émergence d’un groupe très soudée (en apparence). Nous avions tout les trois la même position vis a vis de ce groupe : en position d’observateur voir en position d’autodéfense. Nous avons pu observer l’émergence de leaders et d’un bouc émissaire. De notre position nous avons été le témoin privilégié de cette illusion groupale et ces conséquences sur le groupe (dont nous faisions parti également mais avec un rôle différent).nous avons pu être acteurs mais également spectateurs au sein de ce groupe. la phase de désillusion s’amorce suite aux apparitions des premières tensions, de la formation de sous groupes. Ce qui a conduit l’éclatement de celui ci.

En conclusion : Selon nos recherches et notre compréhension de l’illusion groupale, cette notion est en lien avec la notion de groupe et ne peux pas être traité seule. Cette notion est intéressante car il permet de comprendre les interactions entre individu. Il est un des stades de l’évolution du groupe. Elle semble inévitable. Les membres d’un groupe inscrit dans une illusion groupale ne supporte pas la remise en question alors qu’un individu seul peut plus aisément se remettre en question. Le groupe va se former d’un objectif individuel un objectif commun qui va être délaisser pour par la suite laisser place aux affectes du groupe.

Bibliographie : Le groupe et l’inconscient de D. Anzieu (1975).