Herméneutique - Études sur les viandes sacrifiées aux idoles dans 1 Corinthiens
Par Raze • 24 Octobre 2017 • 2 263 Mots (10 Pages) • 675 Vues
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« En les mangeant, ils ne peuvent s'empêcher de penser qu'ils entrent par là en communion avec les idoles ; ainsi leur conscience est chargée d'une mauvaise action (cp. Romains 14.22)[4]. »
Voilà pourquoi Paul commence par informer les chrétiens plus faibles de ce principe afin qu’ils aient une bonne connaissance sur le sujet et qu’ils puissent grandir en maturité spirituelle.
2e principe : L’amour pour mon frère est plus important que ma liberté en Christ
Même s’il est vrai que nous pouvons manger de tout ce qui se vend au marché (10.25), Paul introduit un autre principe qui lui est supérieur, le principe de l’amour du plus faible. 1 Cor 8.9 nous dit : « Prenez garde, toutefois, que votre liberté ne devienne une pierre d’achoppement pour les faibles. » En ce temps-là, les parties de viandes qui restaient après le sacrifice étaient soit consommées directement dans le temple (ou à la maison) ou vendues au marché, d’où l’allusion au verset 10 « car si quelqu’un te voit […] assis à table dans un temple d’idoles ». Comme le fait remarquer M. Kuen : « l'apôtre dénonce l'attitude irresponsable de ceux qui croient « édifier » (c'est-à-dire éduquer) la conscience de leurs frères plus faibles en leur donnant un exemple de la liberté dont ils estiment jouir, alors qu'en réalité, ils font une œuvre de démolition (contraire de l'édification). » [5]
Ils croyaient bien faire, mais en fait ils péchaient contre leurs frères et contre Christ et amenaient leurs frères eux aussi à pécher. L’amour aurait dû pousser ces chrétiens plus fort à s’abstenir de leur « droit » de manger librement ces viandes pour ne pas faire tomber ceux qui n’ont pas cette liberté (v.13). Voilà le principe central de l’argument de Paul. Le même principe s’applique lorsqu’un chrétien va manger chez des non-croyants qui risquent de lui servir de la viande issue de sacrifice aux idoles. Il n’a pas à s’inquiéter de la provenance de la nourriture à moins qu’une autre personne plus faible le lui fasse remarquer dans quel cas, il devrait s’en abstenir à cause de la conscience de l’autre (10. 27-29).
Un exemple à imiter 8.13 à 9.27
Dans les versets qui suivent (8.13 à 9.27), Paul se donne lui-même en exemple en énumérant tout les droits qu’ils auraient pu avoir, mais il a choisi de s’en abstenir « Si d’autres jouissent de ce droit sur vous, n’est-ce pas plutôt à nous d’en jouir? Mais nous n’avons point usé de ce droit; au contraire, nous souffrons tout, afin de ne pas créer d’obstacle à l’Évangile de Christ. » (9.12) La cause de l’Évangile est beaucoup plus importante pour Paul que tous les droits qui lui sont dû et cela devrait amener tout enfant de Dieu à suivre cet exemple (11.1) et à rechercher l’intérêt d’autrui au lieu de son propre intérêt (10.24).
3e principe : L’idolâtrie est incompatible avec la foi chrétienne
En citant comme exemple la coupe et le pain qui sont pris lors du repas du Seigneur, Paul démontre que malgré que les aliments en soi n’aient rien de « magique », ils symbolisent la communion avec le sang et le corps de Christ. De la même façon, celui qui participe à des sacrifices à des idoles s’associe à un sacrifice offert à des démons et entre en communion avec les démons (10.16-20). Paul est catégorique sur ce point, on ne peut « participer à la table du Seigneur et la table des démons » (v.22). Cela aurait pour effet de provoquer la jalousie du Seigneur! Que derrière les idoles se cachent des démons voulant détourner les hommes de Dieu et recevoir l’adoration à sa place est confirmé dans Deutéronome 32.17 : « Ils ont sacrifié à des idoles qui ne sont pas Dieu, à des dieux qu’ils ne connaissaient point, nouveaux, venus depuis peu, et que vos pères n’avaient pas craints. » Le chrétien ne devait donc pas participer aux banquets en l’honneur des démons, mais il devait au contraire fuir toute idolâtrie (10.14).
Actualisation
Oui nous sommes libres et nous pouvons faire tout ce que nous voulons pourvu que ce soit fait avec actions de grâce et pour la gloire de Dieu (10.30-31) La vrai question n’est pas ce que je peux ou ne peux pas faire mais y aura-t-il des gens qui seront affectés par mes actions? Bien entendu, les chrétiens du Québec n’ont pas à s’inquiéter si la viande qu’ils achètent au marché provient de sacrifies à des idoles et ne seront probablement jamais invités à une cérémonie dans laquelle se tiendra des sacrifices, mais le principe n’en demeure pas moins d’actualité pour nous aujourd’hui. Toutes églises, quelle que soit son époque ou son contexte particulier, doit lutter avec des questions de « zone grise », ce que la Bible ne condamne ou n’approuve pas explicitement. Peut-on lire l’horoscope dans le journal si cela nous amuse? Est-ce permis de fumer la cigarette ou le cigare occasionnellement? Un chrétien peut-il boire de l’alcool? Que penser des films qui sont acceptables et de ceux qui ne le sont pas? Est-ce qu’un chrétien participe au « 5 à 7 » avec les collègues du bureau? Paul répond très clairement à toutes ces questions lorsqu’il dit « que personne ne cherche son propre intérêt, mais que chacun cherche celui d’autrui. » (1 Co. 10.24) La question qu’un chrétien devrait se poser n’est pas qu’est-ce que ma conscience me permet de faire, mais est-ce que par mes actions je pourrais blesser un autre frère ou sœur? Est-ce que cette action peut être une occasion de chute pour quelqu’un qui a conscience de ce que je fais? Si oui, l’amour pour ce frère m’oblige à renoncer à ma liberté dans ce domaine pour ne pas l’encourager à pécher (soit en me jugeant ou en m’imitant, trahissant ainsi sa propre conscience). Dans l’utilisation de notre liberté chrétienne, qui est une bonne chose en soi, nous devrions toujours nous soucier de l’intérêt des autres plutôt que du nôtre.
Faisons attention toutefois de ne pas aller trop loin dans la liberté et ainsi faire des choses qui sont clairement péché. Nous avons vu un peu plus haut que certaines personne abusaient de leur liberté et même si nous pouvons manger de tout ce qui se fait au marché et qu’un aliment ne peut pas nous approcher ou nous éloigner de Dieu, nous devons tout de même nous abstenir de participer à une activité qui signifierait que nous sommes d’accord (ou en communion) avec une pratique idolâtre. Prenons pour exemple les hosties que l’on utilise lors des messes catholiques. Malgré le
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