Y a-t-il une vérité des œuvres d'art?
Par Orhan • 18 Septembre 2018 • 1 372 Mots (6 Pages) • 616 Vues
...
est perdu.
2. Art et vérité.
L’art nous propose donc une forme de vérité qui accède au même statut que les autres types de discours qui prétendent nous fournir une vérité. Il n’y a pas une seule vérité, mais en faisceau de vérités, toutes relatives, et qui se complètent. Référence : Cassirer.
3. Art et réel.
Ainsi, l’art a pour finalité une certaine représentation du réel. En tant que beaux-arts, il se fixe pour norme fondamentale la nature. Références possibles : Leonard de Vinci.
La beauté est définie ainsi comme harmonie mesurable, quantifiable des formes et des couleurs et c’est donc dans la nature que nous en trouvons le paradigme.
L’art, comme la science, propose donc un discours qui essaye au mieux de représenter la réalité, qui se fixe comme « limite idéale » l’objet en soi. Certes le lexique du discours artistique n’est pas le même que le lexique du discours scientifique, mais les tâches étant similaires, l’un comme l’autre peuvent prétendre à nous donner à voir ou à entendre une proposition de vérité.
TRANSITION. Or, la copie peut-elle jamais prétendre rejoindre l’original ? Supposer que l’art propose un discours qui représente le réel en tendant à y adhérer, c’est supposer que l’imagination à l’œuvre n’est jamais que reproductrice (élaboration d’images qui copient le réel) et jamais productrice (création pure). Or, l’art ne se définit-il pas précisément comme tentative de création pure ?
II. ART ET CREATION.
1. Copie et simulacre.
La copie imagée, l’image du réel, ne pourra jamais rejoindre le réel. Ce serait toujours un « comme si », trompeur – à l’opposé d’une idée qui nous informerait sur l’essence du réel. Référence : Platon – La République.
Même s’il se donne pour projet de représenter ce qui est à la perfection, l’art ne sera jamais que copie et simulacre, incapable de nous fournir autre chose qu’un « comme si » des apparences qui nous éloigne de la vérité pour nous plonger dans l’ignorance.
2. Art et imitation.
Ainsi, dans la mesure où l’art n’a pas pour finalité d’imiter la nature (c’est tout simplement absurde de limiter l’art à cette tâche irréalisable. Référence : Hegel – Esthétique. Comme lieu de création et produit de la création, l’art ne nous fournit donc aucune vérité – car il n’est en rien imitatif, même quand il prétend l’être, il ne peut qu’échouer.
3. Art et génie.
L’art est donc défini comme lieu de création – dont on ne peut rien dire a priori. Il trouve ses règles en lui-même, pas dans la nature extérieure, c’est en cela qu’il est le produit de l’imagination productrice, qui crée ses propres images. Texte de Kant p.213 du manuel.
Transition. Alors, doit-on en conclure que l’art est mensonge ? S’il ne peut nous faire connaître le réel auquel s’intéresse la science, n’a-t-il pas autre chose à nous apprendre ?
III. ART ET AUTHENTICITE.
1. Art et vie.
L’artiste nous fournit sa vision authentique et sincère du monde, de réel, de la vie – vision perdue par le « commun des mortels » et réhabilitée par l’art. Il nous fournit ainsi une vérité qu’on peut qualifier d’existentielle. Références possibles : Proust ou Nietzsche (voir poly sur Vérité et mensonge au sens extra-moral).
2. Art et réel.
C’est ainsi que nous pouvons apprendre par l’art sur le monde et le réel. En proposant une vision subjective mais authentique du monde, l’art peut dévoiler une vérité du monde que nous n’avions pas vue. Références possibles : Wilde, Proust. L’art constitue une éducation au regard et un apprentissage de la sensibilité. Il nous apprend ainsi une vérité du monde que nous voyions pas.
CONCLUSION.
Il y a une vérité existentielle des œuvres d’art. La vérité n’est pas cet universel, objectif et absolu, intouchable auquel nous avons cru pendant trop longtemps. Même si toutefois l’art ne peut prétendre à une vérité dans le champ du savoir théorique et scientifique – elle nous fournit une vérité existentielle sur le réel vécu, nous éduque à nous confronter à la réalité que nous ne voyions plus, nous permet même, en tant que telle, à nous y insérer, à
...