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Vérité et esthétique

Par   •  1 Mars 2018  •  1 567 Mots (7 Pages)  •  447 Vues

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Mais dans ce cas l’art n’est-il pas neutralisé, puisque le plaisir qu’il procure n’est qu’un semblant de satisfaction ?

- Heidegger, l’art comme dévoilement de la vérité

Conférence, l’Origine de l’œuvre d’art : il s’intéresse à l’essence de l’art et non aux œuvres. L’œuvre manifeste la vérité, elle dévoile l’être. Ceci constitue le critère de l’art. A la différence de l’outil technique qui fait disparaître la matière au profit de l’usage, l’artiste la met en évidence (peintre avec les couleurs, poète avec les mots). Pour révéler la vérité, l’œuvre érige son propre monde et tend à attirer la terre réelle. La matière et le sens ne se diminue pas mutuellement, au contraire par leur combat ils s’exaltent et se révèlent (combat entre le monde de l’œuvre et la terre réelle). A travers l’œuvre, l’être se manifeste. Elle nous révèle un être qui échappe au monde des objets techniques, à l’arraisonnement de la pensée rationnelle. L’œuvre est ce par quoi la vérité, comme dévoilement de l’être, se manifeste (= avènement). Elle dépasse la subjectivité.

L’art est la mise en œuvre de la vérité, de l’être. Les spectateurs en sont les gardiens, ils appartiennent au vrai, à l’œuvre. Ainsi ce n’est pas l’homme qui permet d’expliquer l’art (Hegel), mais c’est l’œuvre qui institue l’homme comme son gardien.

- Nietzsche, l’art s’oppose à la vérité

L’art est le moyen d’exprimer une vision tragique de la vie (ce n’est pas un divertissement) : il manifeste l’être. L’art est apparence esthétique : il se donne dans l’immédiateté, hors de tout concept. La connaissance qu’il pourra nous donner est donc intuitive. Pour Nietzsche l’art est un moment vital de l’existence et se développe naturellement (la vision artistique fait partie de toute conscience humaine). L’art recommence toujours avec chaque forme de vie (il n’a pas de fin).

Le Gai savoir : idée que l’art rend l’existence supportable, car permet de supporter la connaissance tragique. L’art est une illusion qui permet de supporter que la vie ne soit qu’illusion. L’homme ne peut supporter la réalité, trop cruelle et insupportable. Donc il voile, falsifie, accommode les choses au mieux de ses intérêts et désirs. Il se plaît alors dans ce nouvel environnement. Cette accommodation n’exprime plus une vérité objective. S’opère alors un déplacement de la vérité, de l’objectivité du monde vers la subjectivité, l’intériorité de l’esprit.

L’art s’oppose à l’idée d’un monde vrai, puisqu’il montre la vérité des apparences. Nietzsche oppose ainsi art et vérité : le monde vrai (moral, philosophique ou religieux) déprécie la volonté, il diminue la valeur de la vie. L’art quant à lui affirme l’être des apparences, il est le plus puissant stimulant de la vie (enthousiasme). L’artiste est le modèle du surhomme, celui qui fait de sa vie une œuvre d’art, qui maitrise en lui les forces créatrices sans les ignorer : la vie entière est esthétisée. « L'art nous est donné pour nous empêcher de mourir de la vérité. »

Pb : Mais peut-on tout juger de façon esthétique ? Faut-il mettre des limites à l’esthétisation (images choquantes mais dites artistiques) ? Certaines pratiques ne peuvent pas passer pour moralement acceptables  question de l’esthétisation totale de l’existence en conflit avec une vision morale de la vie.

- La beauté comme signe de vérité, comme manifestation sensible de l’idée

La beauté peut-elle montrer quelque chose vrai par un signe, est-elle un moyen de médiation, un outil pour s’élever ?

Platon : le beau est l’utile. Il y a correspondance entre un objet et son essence.

L’antinomie entre vérité objective et beauté subjective s’est forgée lorsque l’esthétique s’est mise en place au XVIIIème s. Dès lors la beauté est associée au jugement de goût, liée à la sensibilité.

La vérité est cette adéquation entre réel et intellect, elle est ce qui est le plus acceptable par la raison, le plus crédible, le plus vraisemblable. Pour Pascal, le beau et l’agréable doivent être pris du vrai.

Il faut donc reconsidérer la beauté pour atteindre une adéquation avec la vérité. L’âme peut être un moyen de contempler la beauté, l’harmonie du monde.

L’artiste cherche à montrer ce déplacement de la beauté, de la vérité objective à l’intériorité subjective.

Paradoxe kantien : le jugement esthétique exprime à la fois l’intériorité et l’universalité. Il existe une subjectivité universelle du jugement de goût. Ce dernier n’est concevable que par les hommes (sujets pensants), il est singulier. Seul l’homme est capable d’exprimer cette universalité. Le Beau est ce qui plaît universellement sans concepts (on rabâche)

Enfin chez Hegel, c’est dans l’histoire de la beauté elle-même que se dévoile le signe de la beauté comme vérité. La beauté comme vérité exprime une forme de perfection.

Rôle des apparences : apparences techniques (perspectives, trompe l’œil), via lesquelles la beauté défie la vérité (CF l’art de la sophistique).

Mais néanmoins s’il y a banalisation du charme et de la beauté dans notre monde, alors ce ne serait plus la vraie vie…

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