Philosophie - La présence d’autrui nous évite-t-elle la solitude ?

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seul. L’autre n’est donc pas systématiquement la solution contre la solitude. On peut vite déduire que ce n’est pas parce que je suis accompagné que je ne ressentirais pas la solitude.

La présence ou l’absence d’autrui s’explique en général ou non par la solitude. Il y a néanmoins d’autres conséquences. En effet, autrui pourrait m’empêcher d’être moi-même, en sa présence je joue un rôle, un rôle d’ami, de fils, d’élève ou encore dans le cadre de mon travail avec l’exemple d’un extrait de L’être et le néant  de Sartre comme «  le garçon de café ». Avec ces exemples on comprend que face à l’autre, je joue un rôle correspondant à ce qu’il veut que je sois et de ce fait, je lui donne à voir de moi qu’une petite partie de ce que je suis. Face à lui, je ne me comporte jamais comme je le ferai si j’étais seul. Je lui refuse donc la possibilité de me connaître notamment pour me protéger et éviter de me mettre en danger face à l’autre. Nous avons donc perpétuellement besoin d’autrui pour trouver la confirmation de notre existence mais nous nous méfions continuellement de lui et nous sommes toujours dans le contrôle face à lui. Ce n’est qu’en son absence ou du moins quand je pense qu’il est absent, que je peux vraiment arrêter de jouer ce rôle est être moi-même. Dans la plupart des cas, ce rôle que l’on doit jouer est accepté par l’individu mais aussi en adéquation avec sa vraie personnalité. S’il n’y a pas de concordance entre mon rôle et mon caractère, ce rôle sera trop difficile à jouer car il sera trop éloigné de ma personnalité réelle et de mes valeurs. Ainsi, autrui peut m’empêcher d’être moi-même et m’oppresser à force de jouer continuellement ce rôle qui ne reflète pas totalement ma vraie nature.

Nous avons vu jusqu’à maintenant les points négatifs de la solitude mais néanmoins la solitude présente de nombreux effets bénéfiques à la qualité de vie de l’être humain. Si la solitude est définie comme l’éclipse des liens avec autrui; l’isolement en est la privation. Dans certains cas, le bonheur nécessite la solitude voir l’isolement.

Comme dit précédemment, la solitude offre l’énorme possibilité de ne plus se perdre dans des jeux de rôle incessants et être vraiment soi-même, un comportement qui reflète parfaitement sa personnalité. Il est très important de se retrouver régulièrement seul afin de se connaître vraiment dans sa vraie nature. Imaginons que je vais à l’école, je joue donc le rôle de l’élève une grande partie de la journée, en rentrant le soir, il me faudra jouer le rôle du fils le reste de la soirée. Tout au long de la journée, j’ai donc joué plusieurs rôles que l’on attendait de moi et que l’on m’a inculqué, si je ne me retrouve jamais seul, par exemple dans ma chambre, je risque de perdre l’appréciation de l’existence de moi-même et ne plus avoir qui je suis vraiment. Il est donc vital de se confronter à la solitude et d’être soi-même.

La seconde raison que l’on pourrait évoquer afin d’exprimer son désir d’être seul pourrait être que la communication avec l’autre nous apporte en général beaucoup de choses positives du bénéfique mais autrui peut être régulièrement nuisible à notre égard et compromettre notre bonheur. Certaines personnes peuvent exprimer de la haine ou encore de la jalousie. Cela prouve une fois encore que rechercher la solitude serait donc un comportement qui relèverait de l’instinct de survie. Ainsi la célèbre expression « vaut mieux être seule que mal accompagné » prendrait tout son sens. Une mauvaise compagnie pourrait nous apporter beaucoup plus de souffrance que de bonheur, vaudrait mieux choisir la solitude qu’un contact avec une personne moralement mauvaise.

Le principal argument quant aux effets positifs de la solitude est qu’elle serait largement bénéfique à un retour sur soi et une réflexion approfondie sur soi-même. C’est ici que la solitude est alors indispensable à la survie mentale de l’individu. Sans cette solitude, même entouré d’une bonne compagnie, la réflexion serait alors difficile sur sa personnalité et sur son existence en temps qu’être humain.

Malgré les nombreux points positifs de la solitude, elle ne doit être que temporaire, elle doit s’effectuer par période car la solitude permanente est insupportable. De nombreuses personnes mettent fin à leurs jours à cause d’une solitude permanente ou trop présente dans leur vie. Ainsi une trop grande solitude ne saurait être compatible avec le bonheur. La sociabilité et le contact avec autrui est une nécessité vitale pour l’homme, sans contact certains apprentissages seraient alors impossibles comme le langage qui s’apprend intégralement par un contact avec d’autres individus. Sans sociabilité notamment avec les parents dès la naissance, il y aurait peu de socialisation primaire et l’apprentissage des règles et des valeurs seraient fortement affectées. On comprend ainsi que l’individu serait totalement en marge de la société et n’aurait aucun avenir.

La solitude est donc un état souhaitable à certains moments de la vie mais l’être humain est un être fait pour vivre en société avec de nombreux échanges entre individus qui permettent de faire avancer ou de construire les esprits de chacun. La solitude prolongée comme l’isolement est alors perçu comme une punition qui va entraver largement la vie du solitaire. Néanmoins, parallèlement si l’on évite toute solitude, il nous serait alors impossible de s’échapper du contact avec autrui apparaissant comme nuisible dangereux pour notre vie mais surtout, il nous serait impossible d’effectuer ce retour sur soi et cette réflexion indispensable pour notre survie.