Peut-on douter de tout?
Par Junecooper • 27 Mai 2018 • 1 237 Mots (5 Pages) • 723 Vues
...
Il ne fait pas un usage définitif du doute mais s’en sert de manière méthodique et provisoire. Il s’agit d’approcher une première certitude par l’évidence, la recherche de nature simple par la clarté et la distinction car «ce qui est clair et distinct ne peut être faux». Le doute est certes radical dans un premier temps, il est même le plus radical possible, le doute est appliqué à tout, rien n’y résiste. Le doute cartésien est hyperbolique et méthodique. Le vraisemblable est considéré comme faux mais cet excès n’est pas fatal car le doute est méthodique, il est un point de départ et non un point d’arrivée. Il faut trouver l’indubitable vérité, celle dont on ne pourra plus douter. L’indubitable vérité apparaît dans le cogito ergo sum, «je pense donc je suis» qui nait en fait du doute mais il lui préexiste et le précède, il en est en fait sa condition, je doute, donc j’existe, il est ce dont on ne peut douter. Le cogito est par conséquent fondateur, on a ainsi une certitude permanente. Ainsi, il nous faut reconnaître que le doute a des limites, il doit être un moyen d’atteindre une vérité, un point de départ et non un point d’arrivée.
Le scepticisme est abandonné, son attitude est régressive à l’infini et condamne l’homme à un enfermement dans l’ignorance nourrie par le doute lui même.
On voit si on reprend notre réflexion du début que le statut de la vérité est en fait remis en question. Le scepticisme nous enseigne que la vérité est inaccessible, attitude dogmatique du reste qui ne nous conduit à rien. Nous avons simplement notre indubitable vérité dans le cogito cartésien. Nous pouvons nous poser la question de savoir comment si nous nous découvrons pensant et existant, «je pense donc je suis», sortant ainsi du doute nous appliquons notre conscience au monde qui s’ouvre à nous. Nous nous savons conscience existante, donc conscience pensant puisque pour penser il faut être mais qu’en est il du monde? Le monde lui même a t’il une existence hors de nous, une existence objective? Qu’en est il de la certitude du monde? Dieu est la réponse à notre interrogation, il est le lien qui assure notre conscience d’être, notre conscience au monde et le monde lui même. Dieu est bon et il ne peut dans sa bonté tromper au sens de créer l’illusion d’un monde pour l’ homme. Nous avons en fait une garantie divine
Nous avons ainsi l’image d’un monde qui s’ouvre à nous et qui se plie aux exigences de la raison. La pratique scientifique aussi doit finalement se confronter à la question de sa propre aptitude à saisir la vérité. Les évidences ne sont pas les mêmes pour la déduction et pour les raisonnement hypothético déductifs avec des évidences tautologiques. L’homme ne peut se permettre d’être dogmatique dès qu’il s’interroge sur le monde. La science est en rapport avec le monde sur lequel elle doit émettre des jugements et des hypothèses. Or l’existence du monde est toujours sujet à des questionnements ainsi, la science relancerait elle le doute car elle ne peut concevoir une théorie au sens d’une vérité définitive.
Ainsi à notre question de savoir si l’on peut douter de tout, il nous faut poser le doute en le nuançant à savoir en le posant raisonnablement comme point de départ et non comme point d’arrivée ou comme conclusion. L’attitude sceptique enferme l’homme dans la régression infinie. La présence d’une pensée qui conçoit le monde et nous pose comme conscience existante et pensante. Au delà de cette certitude, c’est le doute qui ressort car c’est sur lui que repose notre indubitable vérité, c’est parce que nous doutons que nous sommes. On ne peut pas douter de tout c’est un fait mais il nous faut malgré tout douter pour avoir au moins une certitude.
...