Peut on être heureux sans Etre libre ?
Par Ramy • 24 Octobre 2017 • 2 036 Mots (9 Pages) • 1 369 Vues
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qui est heureux sans être libre, on peut se demander si l’homme en tant qu’adulte ne renonce pas certaines fois à un bonheur qu’il pourrait atteindre à cause de son inconscient. Par exemple, certaines règles morales et sociales inculquées depuis notre naissance (par exemple tuer quelqu’un) nous obligent à renoncer à un acte initialement prévu : notre inconscient obligatoirement prévoit les conséquences de cet acte (nous savons qu’il peut nous procurer du bonheur, mais seulement temporairement) et ainsi, très souvent, nous dissuade. La raison s’oppose alors à la liberté du bonheur. Nous n’avons pas la liberté d’accéder au bonheur, dans le sens ou nous sommes prisonniers de puissances extérieures.
En effet, le bonheur peut être défini comme la satisfaction absolue de ses désirs. Donc, il faut satisfaire ses désirs afin d’être heureux. Nous devenons ainsi esclave de notre propre bonheur, prisonnier de nos désirs. En effet, nous sommes contraint de boire, manger ou dormir pour vivre. Dès lors, satisfaire ses désirs devient une contrainte et non une condition.
C’est d’ailleurs ce qu’appuie Épicure dans la Lettre à Ménécée : « heureux que celui qui s’est libéré de ses désirs en apprenant à les contrôler, trier par une connaissance rationnelle du monde et de la nature des choses ». C’est une manière de penser qui se rattache à la liberté intellectuelle : nous devrions apprendre à nous satisfaire de ce que nous avons et ne pas regretter ce qui n’est plus. De cette façon, l’homme serait libre intérieurement en contrôlant ses désirs et ainsi, par conséquent, notre bonheur.
Pourtant, dans certains cas, l’homme vise à renoncer à sa liberté physique et à son bonheur au profit d’autres personnes. Par exemple, en temps de guerres, un individu se dévouera, ignorera son bonheur pour que d’autres individus soient heureux à sa place. C’est ainsi que les soldats renoncent à leur bonheur en étant loin de leurs familles ou en étant dans des conditions de vie médiocre en s’engageant librement dans l’armée et défendent, protègent le pays d’attaques. Ainsi, il est aussi possible d’être libre sans être heureux, donc la liberté ne rend pas nécessairement heureux.
Mais, comme vu précédemment, le bonheur n’implique pas que notre personne, il se rattache aux autres et aux regards qu’il portent sur nous.
Enfin, en quoi la liberté et le bonheur des uns et des autres nous rend-elle heureux ou libres ? Le rapport que nous avons par rapport aux autres exerce effectivement un grand pouvoir sur notre bonheur et notre liberté, qu’elle soit intérieure (c’es-à-dire psychique, intellectuelle) ou extérieure (c’es-à-dire physique).
Le bonheur pose le problème du rapport à autrui : que le bonheur soit personnel ne signifie pas qu’il n’implique pas d’autres personnes.
Dans une relation de dépendance ou de soumission, la liberté s’anéantit. Par exemple, dans la religion musulmane, « islam » veut dire soumission. Ainsi, le musulman peut intégralement se remettre et s’abandonner à son Dieu, à un autre que soi. Certes, il n’est pas libre, mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’est pas heureux. La liberté n’est donc pas forcément synonyme de bonheur.
La philosophie d’Hegel affirmait qu’on ne peut pas être heureux si tout le monde autour de nous ne l’est pas. Les liens avec les autres hommes sont essentiels au bonheur, qu’ils soient affectifs ou spirituels, amicaux ou amoureux, familiaux ou sociaux. Si on a la santé, ou la richesse, mais que l’on vit dans la solitude, il est difficile d’être véritablement heureux. Gaston Bachelard affirmait : « À quoi rime le bonheur si je ne peux le partager avec personne ? ». La solitude serait donc une entrave au bonheur.
Cependant, même si le bonheur n’est rien s’il n’est pas partagé, cela ne signifie pas qu’il ne dépend que des autre. En effet, nous pouvons être heureux en étant complètement nous-même, en étant libre du regard que les autres portents sur nous, par conséquent en étant seuls. Car même si nous nous montrons à une personne qui nous est très proche et en qui nous avons confiance, nous aurons toujours l’appréhension du regard qu’elle portera sur nous. Par exemple, nous ne nous comportons pas de la même manière lorsque nous sommes seuls chez nous qu’avec quelqu’un. Nous agissons sans la préoccupation d’une présence extérieure, et cela nous rend heureux, car nous sommes libres d’agir selon notre volonté. Schopenhauer démontre bien cette idée : « On ne peut être vraiment soi que quand on est seul; qui n’aime donc pas la solitude n’aime pas la liberté, car on n’est libre que quand on est seuls ».
Le bonheur, même s’il dépend des autres et que ces autres exercent un grand pouvoir sur notre bonheur, il peut être « contrôlé » grace à la liberté que nous avons d’être seuls, donc par conséquents d’être libres de pensée et d’action (excepté les actions que nous avons par rapport aux lois de la nature, où nous y sommes contraintes de nous y soumettre : boire manger, etc.). Nous devons donc faire une balance dans l’autosuffisance dans les liens sociaux.
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