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Explication de texte, Kant, Idée d'une histoire universelle.

Par   •  28 Novembre 2017  •  2 007 Mots (9 Pages)  •  717 Vues

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On assiste donc aux « premiers pas » de l'Homme grâve à cette résistance. Mais ceci n'est pas une naissance de l'Homme mais un éveil de sa véritable nature grâve à l'intégration dans la société. Cet éveil fait passer l'Homme d'un état de « paresse » à un état dynamique, avec la confrontation de ses propres désirs face à celui des autres. C'est en autre la transformation du chaos en une forme organisée et dynamique de la nature humaine. Celle-ci ne peut s'établir qu'en société. Le moteur effectif et constant du développement humain est donc l’insatisfaction issue de la contradiction des passions entre elles. Ce qui permet à l’homme de véritablement se développer, c’est le dépassement de la résistance sans pour autant la supprimer. Effectivement ce dépassement est nécessaire même si au départ il est contraignant (« qu’il supporte de mauvais gré »), il devient ensuite très important. Une fois la résistance face à autrui est surmontée, les autres ne sont plus un obstacle à la liberté naturelle et individuelle. Enfin autrui devient un « compagnon » et plus un obstacle, il accompagne l'Homme dans son progrès personnel.

Avec ce dépassement l'Homme peut à présent se faire un chemin dans la société. L'individu s’inscrit dans la société et dans une histoire et donne par la même occasion, un redéfinition de l'homme. Kant dit que la vie en société permet « l'évolution vers la clarté », cela veut dire que l'homme se dirige à travers les autres, vers une vérité. Dans la société, l’individu prend conscience de sa véritable nature d’homme en tant qu’être social. Kant nous parle également du début d’une fondation de la pensée : « cette évolution vers la clarté se poursuivant, commence à se fonder une forme de pensée ». De cette manière, l’intellect trouverait donc son fondement dans la vie sociale comme lieu de tensions permettant l’élévation et la mise en forme logique de l’homme.

D’après tout ce que nous avons vu plus haut, nous pouvons dire que pour Kant la société est le prolongement de la nature inactive de l’homme en tant qu’elle permet l’éveil des forces déjà contenues en lui. Alors que St Augustin, dans La cité de Dieu, nous dit que la société est une hiérarchie artificielle remplaçant la hiérarchie naturelle que l’homme a perdu après sa « chute », dans son détachement vis-à-vis de Dieu, chez Kant, au contraire, il est difficile de considérer la société comme une constitution artificielle. En effet, chez Kant, la société est le prolongement parfait de la nature première des hommes et finalement, c’est en elle seule qu’ils trouvent une nouvelle définition de leur nature en tant que leurs forces naturelles se sont éveillées.

Chez Kant, nature et artifice sont intimement liés. Ce sont deux mouvements qui travaillent ensembles dans un désaccord permanent permettant l’évolution de ce qui les constitue. Ainsi, la société ne peut être considérée comme un artifice car elle est la finalité de la nature.

Le progrès de la civilisation se situe entre deux extrêmes : d’une part, un état de grossièreté originaire qui est un état sans culture, sans forme, sans organisation, et un état de totalité morale, un tout à l’intérieur duquel l’homme se conduit d’après des principes pratiques et non d’après des inclinations naturelles. De cette façon, la nature ne peut pas se détacher de la société car elle poursuit un but à travers elle. Cette fin propre que la nature recherche à travers la société est la culture. Cette fin, la nature la poursuit dans un but transcendant, celui de la moralité de l’homme. Kant parle en effet de la possibilité d’une conversion de l’accord social en un tout moral qui se présenterait comme la perfection de l’humanité.

Nous avons vu comment Kant définissait la nature humaine, à savoir comme une insociable

sociabilité permettant à l’homme de voir émerger ses forces naturelles mais enfouies. Nous avons ensuite compris pourquoi l’émergence de ces forces dans les rapports aux autres avait le pouvoir d’élever l’homme, de le définir comme homme mais aussi de le diriger vers un tout moral qui est la finalité de l’humanité en tant qu’elle est sa perfection.

L’auteur nous présente ainsi un point de vue original, celui du jeu des antagonismes entre les hommes qui permet le progrès des sociétés vers la liberté morale. Le progrès n’est pas ici fondé sur une idée d’entente, de mise en commun, d’accord, mais plutôt sur une base de discorde créant des tensions permanentes et productives. Kant pense de manière nouvelle la notion de violence. Selon lui, si elle existe, c’est qu’elle a un sens. La violence, la résistance dans la société permet le développement culturel des hommes, une émergence de caractères moraux, un fondement de la pensée, de la raison, et plus encore, la création d’un tout moral. Selon Kant, la violence est le moteur de l’histoire.

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