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L'utilitarisme

Par   •  28 Novembre 2018  •  1 138 Mots (5 Pages)  •  586 Vues

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tout temps et en toute circonstances. Il n’est donc pas nécessaire de faire un calcul d’utilité avant de commettre un acte dans un contexte spécifique: il suffit de vérifier si on maximiserait les préférences du plus grand nombre d’êtres sensibles si une tout le monde commettait cette action. Ce qui permet d’affirmer que dans le cas de la censure de Persepolis au Liban, l’utilitarisme de la règle serait contre cette décision. Effectivement, pour évaluer la moralité de ce verdict, il faut tenter d’imaginer sa règle générale homologue. Une telle règle pourrait être décrite comme ceci: «Si une oeuvre d’art a le potentiel de contrarier un certain groupe d’individus possiblement dangereux, alors il est nécessaire d’empêcher la propagation de cette oeuvre». Ensuite, il faut effectuer un calcul d’utilité sur un monde hypothétique où cette règle serait appliquée par une majorité des êtres sensibles en tout temps et dans tous les lieux, sans tenir compte du contexte. Dans un tel monde, aucune oeuvre d’art ne serait disponible légalement si elles sont susceptibles d’offenser un groupe dangereux. En effectuant le calcul d’utilité, on peut obtenir certains gains de bien-être positif. Bannir toute oeuvre d’art choquante permet en effet de réduire le mal-être des individus qui se sentiraient offensés par celles-ci. Cela satisferait donc une préférence subjective à court terme de ces groupes, car ces préférences ne sont pas partagées par tous. Par contre, l’adoption de cette règle causerait du déplaisir à une plus grande partie de la population, et de manière plus importante. En effet, la censure de telles oeuvres d’art empêcherait les individus qui apprécient ces oeuvres de satisfaire leurs préférences subjectives liées à celles-ci. De plus, une telle censure aurait pour conséquence d’empêcher les générations futures d’acquérir des connaissances transmises par ces oeuvres. Sans ces connaissances, il est impossible pour ces individus de réaliser leurs autres préférences subjectives, puisqu’ils ne sont pas conscients de l’existence de ces préférences, alors il est possible d’affirmer que les connaissances transmises par ces oeuvres d’art sont des préférences objectives. Ainsi, puisque l’application de cette règle affecterait négativement les préférences objectives à long terme d’une majorité d’individus, la règle n’est pas utile. Par la définition de l’utilitarisme de la règle, il est immoral de bannir la diffusion du film Persepolis au Liban, parce que l’application d’une règle générale liée à cette action ne maximiserait pas le bien-être d’une majorité d’individus.

Finalement, je suis personnellement d’avis que le gouvernement libanais a fait une erreur dans sa décision de bannir la projection de Persepolis. Cette action peut bien sûr être justifiable à court terme, mais à plus long terme, la liberté d’expression est à risque. En effet, lorsqu’un autre média sera provocateur, le Liban se verra forcé de répéter un interdit similaire à celui de Persepolis, car les groupes violents seront encore plus furieux si le gouvernement ne faisait rien puisqu’ils auront la preuve que celui-ci n’est pas contre la censure. De plus, je ne suis pas d’avis que la diffusion du film aurait pu redémarrer la guerre civile au Liban. En effet, les membres de l’opposition n’auraient pu rationnellement blâmer le gouvernement libanais, puisque celui-ci n’était pas le créateur du film. Bien que je puisse admettre que le pays aurait pu retomber en guerre si le film avait été diffusé, ce dernier n’aurait pas été la cause. Il aurait probablement été l’une des justifications de l’opposition, mais les causes de la guerre auraient été bien

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