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Hobbes, le léviathan

Par   •  27 Juin 2018  •  2 422 Mots (10 Pages)  •  572 Vues

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nature humaine mais une part de l’humanité elle-même. La nature humaine n’est mauvaise que par rapport à l’état civil et aux lois qui le caractérisent, elle ne l’est pas en elle-même. « Les désirs et les autres passions humaines ne sont pas en eux-mêmes des péchés. Pas plus que ne le sont les actions engendrées par les passions, pour autant qu’il n’y a pas de loi faisant savoir qu’il est interdit de les accomplir". En effet à l’état de nature, ces lois n’existent pas, pas plus que la morale, les notions de Bien et de Mal, la culpabilité, le péché, la responsabilité même, donc que le crime ou la vertu. A l’état de nature, selon Hobbes, il n’existe que des lois physiques, des forces auxquelles l’homme, en tant qu’être naturel, est contraint d’obéir. Les passions humaines seraient ainsi légitimes car elles permettent la survie des individus, notamment la défiance.

Hobbes évoque bien sûr cette guerre qui règne à l’état de nature et qui, elle non plus, n’est pas à proprement parler mauvaise ; elle est seulement dangereuse pour la survie de l’espèce humaine. En d’autres termes un délit n’est pas interdit parce qu’il est mauvais, mais il est mauvais parce qu’il est interdit. Le délit devient ainsi immoral une fois la législation mise en place : la morale a donc un caractère essentiellement juridique et social, c’est la loi qui détermine ce qui est permis et ce qui est interdit, ce qui est bien et ce qui est mal.

« Là où n’existe aucune puissance commune, il n’y a pas de loi ; là où il n’y a pas de loi, rien n’est injuste". Selon Hobbes, les hommes, poussés pas l’instinct de conservation, passent entre eux un contrat par lequel ils renoncent à la vie misérable qui est la leur à l’état de nature et nomment un souverain qui va créer des lois, instaurer un "pouvoir commun" et ainsi établir par la force l’ordre, la paix afin de vivre en société. « Tant que les lois n’ont pas été faites, on ne peut les connaître, et aucune loi ne peut être faite tant qu’on ne s’est pas mis d’accord sur la personne qui la fera. »

Hobbes, dans la première partie de son argumentation, montre que l’homme ne fait aucunement confiance aux lois qui régissent la société et qu’il n’hésite pas à s’entre-tuer pour protéger ses biens. Malgré cet état de nature qui semble pour le moins mauvais, m’homme n’est pas mauvais naturellement, seulement agressif. Les lois régissant la société permettent d’assouvir un certains contrôle pour permettre à l’homme de vivre en communauté, malgré la défiance qui l’anime.

Le second paragraphe de l’extrait du chapitre 13 du Léviathan utilise pour la première fois l’expression ‘état de guerre’ faisant référence à l’état naturel de l’homme. Néanmoins, l’état de guerre tel qu’Hobbes l’expose n’a jamais existé, il s’agit là d’un concept purement théorique « On peut penser qu’il n’y eut jamais un temps comme celui-ci, non plus qu’un semblable état de guerre ». On remarque que Hobbes insiste bien sur le fait que l’état de guerre fait partie de la nature humaine mais point de vue théorique uniquement et que la pratique n’est pas considéré, que cela n’a pas existé dans la réalité et ne pourra jamais. Et si ça avait été le cas, l’humanité aurait été remise en question. « il n’en a jamais été ainsi à-travers le monde ». Même d’un point de vue géographique, l’Etat de guerre n’a jamais eu lieu, du moins à l’échelle planétaire. Cependant, il développe ensuite un exemple pour expliciter les «endroits où l’on vit ainsi.» Il s’agit de l’exemple du peuple des amérindiens. Hobbes affirme que certains peuples se rapprochent de cet état de nature : «vivent en ce moment même à la manière des animaux », « chez les sauvages », où ils vivent tels des animaux, sans lois. Par-ailleurs, la vision de l’auteur n’est pas totalement manichéenne et ce dernier affirme que dans certains endroits, des gouvernements ont été mis en place à l’intérieur des petites familles. « À l’exception du gouvernement des petites familles dont la concorde dépend de la lubricité naturelle ». Ces familles parviennent à vivre en communauté grâce à la prise de hauteur sur eux-mêmes, et à leur contrôle sur leur passions et penchants mauvais. Hobbes fait par la suite référence au Léviathan, l’état souverain qu’il développe tout au long de son œuvre. « Quoi qu’il en soit, on peut se faire une idée de ce qu’est le genre de vie là où n’existe aucune puissance commune à craindre, par le genre de vie dans lequel sombrent, lors d’une guerre civile, ceux qui vivaient précédemment sous un gouvernement pacifique. » La puissance en question doit être un suzerain capable de faire respecter la législation de sorte que les hommes ne soient plus noyés sous leurs passions. Pour autant, Hobbes incrimine l’état de guerre, l’humanité mais loin de lui l’idée d’incriminer la nature humaine dans son ensemble. Le Léviathan est en effet au dessus de toute loi puisqu’il détient toute l’autorité et la puissance nécessaire à légiférer et faire exécuter ces lois qu’il a lui-même mises en place. « il n’en reste pas moins qu’en tout temps les rois et les personnes détentrices de l’autorité souveraine, en raison de leur indépendance, s’envient en permanence et se mettent dans l’état et l’attitude des gladiateurs. ». L’autorité au pouvoir exerce un pouvoir absolu sur les hommes, puisque tel que nous l’avons vu précédemment, celui-ci ne peut vivre sans état de guerre s’il est livré à lui-même. La métaphore du gladiateur nous permet d’observer une nouvelle fois la défiance présente parmi la communauté humaine. En-effet, les souverains eux-mêmes sont à la recherche de gloire et son désireux d’accéder à encore plus de pouvoir et se méfient pour cela des souverains extérieurs. Ainsi, à une autre échelle, la défiance humaine est de nouveau à considérer. Par-ailleurs, ces tensions entre souverains s’expliquent également par la volonté de garantir la sécurité de leurs sujets, et non a proprement parler pour faire une guerre exclusive. « protègent les entreprises ». Hobbes aborde un second point quelque peu plus positif quand à sa manière d’appréhender les choses au sujet du suzerain maitre quand il dit que « cette situation n’engendre pas la misère qui accompagne la liberté des individus particuliers. » En effet, il ne voit pas l’état naturel de l’homme comme étant un état vivant dans la misère et dans le délabrement mais, au-contraire, comme vivant plus librement grâce à la législation en place qui permet de développer les entreprises

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