Dissertation sur le doute et la liberté d'esprit
Par Christopher • 30 Octobre 2018 • 1 820 Mots (8 Pages) • 613 Vues
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s’il aide l’esprit à atteindre la vérité, à agir de la manière qu’il le souhaite. C’est alors que le scepticisme ne rend plus possible la thèse puisqu’il nous est impossible d’atteindre la certitude. Notre esprit est libre des lors qu’il ne connait aucune détermination extérieure, en ce qu’il n’est entravé par rien. Or, le scepticisme est bien une entrave néfaste pour l’esprit puisqu’il anéantit toute connaissance, car elles sont a priori fausses. Selon Hume, le doute sceptique est « une maladie de l’esprit », en ce sens le fait de douter de tout en vue d’une vérité ‘’possible’’ est préjudiciable. Cela peut tout à fait être par le paradoxe de « L’ânesse de Buridan » utilisé par Spinoza dans L’Ethique. En effet, une ânesse a, à égale distance d’elle, des céréales et de l’eau, puisqu’elle ne sait par quoi commencer alors elle meurt de faim et de soif. Cet exemple nous montre que le doute en ce qu’il nous rend incapable de choisir, puisque continuellement dans le questionnement, est un défaut, une erreur. En effet, il n’est pas la démonstration de la liberté de l’esprit mais bien son contraire, l’incapacité de l’esprit à formuler un choix et à se positionner. Si nous voyons le doute comme une incapacité à donner une réponse, alors nous pouvons penser qu’il s’agit d’un manque de connaissance, de savoir, que c’est donc un défaut. En ce sens, il est accidentel donc réparable. Or, si cela nous mène à la paralysie de notre esprit, que nos pensées sont incapables de se concentrer sur la chose importante, alors notre esprit n’est pas du tout libre. Effectivement, l’ânesse a, par la faute du doute, perdu absolument toute liberté puisqu’elle en est morte. Ceci n’était, certes qu’un exemple, mais il prouve l’absurdité de pousser le concept du scepticisme à l’infini. Nous
avons démontré l’aspect nocif du doute et des incertitudes en ce sens qu’il rend impossible le choix si nous persistons à voir cela comme une épreuve non provisoire. Nous allons désormais tenter de démontrer que l’esprit n’a pas besoin des concepts de liberté ou de doute car il est absolu.
L’esprit est le siège des états mentaux, est immatériel, indivisible et de surcroît il initie les mouvements de la matière. Il existe en et par lui-même. De ce fait, étant donné qu’il n’est déterminé par rien mais qu’il est déterminant dans tout, alors nous pouvons dire qu’il est absolu. En effet, il n’est pas relatif étant donné que ce qui est relatif est ce qui existe dépendamment aux relations qu’il a aux autres choses. Ainsi, ‘’la liberté de l’esprit’’ est un pléonasme étant donné que l’esprit est libre en soi. Il n’a pas besoin du doute afin de sortir de l’inconnu, il initie, il conduit au mouvement de ce qu’il veut. L’esprit semble ainsi être ce qui ne connait aucune détermination extérieur, ce qui est indépendant des conditions de connaissance. En ce sens, le doute n’est pas ce qui rend perceptible la liberté de l’esprit, puisque pour douter il suffit d’avoir un défaut de connaissance. Nous pouvons illustrer cette thèse par l’exemple d’un esclave qui est donc physiquement dépendant d’autrui, il est asservit à quelqu’un. Pourtant, son esprit peut tout à fait être libre et exprimer ses volontés, cela ne signifie pas que ce que ce sera accessible aux sens d’autrui, donc d’une certaine manière physique, mais que l’esprit est libre de lui-même. Il n’a pas besoin d’avoir une situation précise, tel l’état de doute afin de se manifester, d’apparaitre comme libre. Le terme d’ « esprit absolu » nous permet de remettre en cause d’une part l’idée de liberté puisque s’il est absolu alors il est libre en lui-même, mais plus encore l’idée de doute. En effet, la liberté de l’esprit se manifeste tout le temps puisque c’est son essence, sa nature propre. Et puisqu’elle est constituée par ça alors le doute n’en manifeste pas l’existence du fait que c’est sa réalité fondamentale. Plus encore, l’esprit ne connait pas le doute car si une chose est absolue alors elle est complète. Ainsi, le doute étant un défaut de savoir ou de compétence à choisir, l’esprit ne peut connaitre le doute, et ce dernier n’est en aucun cas l’origine de la manifestation de l’esprit.
En somme, soit le doute est considéré comme la capacité d’action permanente de l’esprit de sorte que l’on doit « tenir pour faux le vraisemblable » selon Descartes. Soit, il est ressenti comme l’incapacité de la pensée à formuler un choix, à se décider. Cette incapacité mène alors à l’impuissance et l’immobilisme de la pensée, ce qui ne le rend que plus nocif pour l’esprit. Tout bien considéré, si nous prenons en compte l’étymologie du mot « manifester » qui signifie « montrer, rendre possible la perception » et celle du concept esprit, à savoir ce qui n’est contraint par rien. Alors l’idée de l’esprit absolu semble montrer que d’une part, le doute n’existe pas pour l’esprit, mais plus encore qu’il est déjà libre, alors il n’a pas besoin que cela soit rendu perceptible puisque c’est dans son identité,
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