Dissertation : qu'est ce que faire sens pour l'Homme ?
Par Christopher • 25 Juin 2018 • 4 741 Mots (19 Pages) • 714 Vues
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Le sophiste sait convaincre de prendre un médicament désagréable, alors que le médecin n'y arrive pas. La philosophie cherche le savoir alors le sophisme cherche le fait d'usage de la parole. La rhétorique et la sophistique prouvent que faire sens veut peut être dire « faire croire ». (La rhétorique est à la philosophie, ce que la nourriture est à la cuisine » -Platon, le Gorgias).
Le deuxième sens : il se peut tout à fait, du fait du pouvoir de la croyance, qu'une phrase ait pour moi une signification mais qu'elle ne fasse pas sens, au sens où elle ne me persuade pas. Si le médecin dit : « vous êtes malade et vous devez prendre un traitement à vie » → la phrase a une signification, mais elle ne peut pas faire sens pour moi, qui peut le rejeter selon sa propre croyance, il peut ne pas accepter.
Donc → 2ème sens du mot sens :
Le second sens était celui que nous avions déjà vu dans l'analyse de MP : « la parole est un geste et sa signification, un monde ». Ce second sens du mot sens va nous permettre de comprendre certaines figures du non sens. Faire sens c'est participer, ou trouver sa place dans un monde. Mais qu'est-ce qu'un monde ?
Le mot « monde », au départ, est une traduction grec du mot « cosmos » → veut dire harmonie du tout. Il y a dans cette notion l'idée d'une totalité, mais aussi une harmonie de cette totalité. Le mot cosmos a donné aussi le mot cosmétique. On voit dans le mot « cosmétique », qui est l'art du visage, la dimension esthétique du monde : le monde harmonique est beau parce qu'il est harmonique. L'art du maquillage est aussi vieux que l'humanité, et dans l'art du maquillage, il s'agit d'abord de donner plus d'unité au visage naturel. Le maquillage est une activité qui sert de redonner de l'harmonie au visage, et surtout, un visage cosmétiqué est une visage qui donne le visage de l'unité de la personne. On ne se maquille pas pour cacher la peau, mais pour donner de l'unité sur notre visage pour agir sur mon image dans le monde.
Il en est de même dans la notion de MP qui développe : une signification qui est un monde. Être au monde, ce n'est pas pour moi être au dehors. Le monde est aussi une totalité. Cela nous rapproche d'une dimension conceptuelle qui est extrêmement important : la somme (agregat). Le point commun entre la somme et la totalité c'est que ce sont des ensembles de plusieurs unités, de plusieurs choses. Dans la somme, les parties existent indépendamment du tout, elles existent par elles-mêmes ; ce qui signifie que les parties d'une somme, si elles étaient séparés de cette ensemble, continueraient d'être ce qu'elles sont. Notre classe est une somme car lorsque nous quittons la classe, vous continuerez d'être ce que vous étiez individuellement. Somme = ensemble dans lequel les parties précèdent et déterminent leur relation. La somme n'est rien de plus que ce que chaque partie apporte.
Au contraire, dans une totalité, le tout précède les parties et détermine leur existence. Par exemple, le corps n'est pas une somme d'organes, mais une totalité ou un monde. Les organes ne vivent que par le tout, et qu'en vu du tout. Chacun de mes organes existent parce que le tout existe, et n'agissent qu'avec la perpétuation du tout. Les organes vont se compenser les uns des autres (ex Aristote). Si un rein ne marche pas, un autre rein va tout de suite le remplacer. Un monde, c'est un ensemble de choses qui vise à l'unité de ce monde. Être au monde, ce n'est pas être au milieu des choses, c'est trouver sa place. C'est pourquoi le monde, s'il fait sens pour moi, est et devient toujours mon monde. Il y a des mondes où nous ne trouverons jamais notre place → être dans un monde c'est trouver sa place dans un monde.
Faire sens, au sens d'être dans le monde, c'est trouver la signification que toutes les autres choses, toutes les autres personnes, tous les autres événements et phénomènes me donnent. On va mieux le comprendre avec deux exemples de non sens :
- Le langage mathématique : a une signification, et c'est intégralement un langage. Il a tous les traits du langage au premier sens qu'on l'avait posé (composé de signes conventionnelles et produit des jugements). Il est d'autre part un langage car il crée une communication universelle ; lorsque le mathématicien crée une équation, un autre mathématicien peut comprendre ce qu'il dit et même être convaincu par ce qu'il dit. Et pourtant, le langage mathématique ne fait pas sens ; ce qui manque à ce langage mais qui est justement sa qualité, c'est qu'il s'émancipe d'un rapport au monde → les mathématiques sont un langage sans mots.
MP s'attache tout d'abord sur la question de l'enfance ; l'enfance est une question dans notre question car l'enfant est celui qui ne parle pas, mais l'enfant en tant qu'il ne parle pas n'est pas pour autant dans un non sens, il n'est pas pour autant perdu dans ce monde. Dans le monde dans lequel il paraît est déjà un monde parlant. Cela veut dire que je suis projeté dans un monde qui parler et qui fait sens avant même de savoir parler. En d'autres termes, le sens précède la parole. Les adultes qui parlent avant lui participent à une certaine harmonie du monde. Par exemple, dans un monde, la parole est un acte qu'il ne faut pas toujours faire. Le sens de la parole est dans le monde. Dans un monde, il y a des situations, ou des mots qu'il ne faut pas dire ; ce qui prouve que le sens de ces paroles n'est pas leur signification. Les mots qu'il ne faut pas dire est le mot qui n'est pas à sa place. Le monde dans lequel l'enfant paraît est d'abord un monde de paroles. Dans ce monde, tous les repères, tous les liens sont reproduites par des paroles.
La signification du monde n'est pas dans les choses mais dans l'horizon (MP). L'horizon c'est le fond de la perception sur laquelle se détache toutes les choses, l'horizon c'est le fond, l'arrière-plan ; or, toutes les choses se détachent sur la même horizon, et cet horizon donne une place à chaque chose. Être dans un monde, c'est savoir qu'elle est sa place dans l'horizon, et c'est savoir ce qu'est l'horizon. Dans le langage quotidien, il y a des mots que l'on ne comprend pas car on manque de vocabulaire, etc...mais ils font néanmoins sens. Les mots font sens avant que je les comprennes car
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