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A-t-on le devoir d'aimer autrui ?

Par   •  24 Novembre 2018  •  1 193 Mots (5 Pages)  •  984 Vues

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autrui ? De plus, Descartes (XVII), avec sa théorie, nous dit qu’il faut douter de tout, la seule chose à laquelle on ne doit pas douter, c’est le doute lui-même, la pensée. Cela engouffre l’homme dans une certaine solitude et l’existence d’autrui devient problématique. Un autre problème se pose à nous, celui de devoir aimer. Aucun devoir ne repose sur le sentiment, aimer n’est pas un sentiment qui naît de la volonté car les sentiments sont incontrôlables. L’amour peut prendre deux formes : il peut être oblatif, c’est-à-dire un amour qui donne priorité à la satisfaction d’autrui, un amour gratuit et généreux, par exemple quand quelqu’un fait de l’humanitaire, ill peut être aussi captatif, capturer autrui pour sa propre possession. L’amour représente un danger, car dans l’un, il se veut étouffant, et dans l’autre purement égoïste, qui soumet l’autre. En plus de représenter un danger, l’amour est très souvent mal interprété, par exemple, on ne peut pas dire qu’une personne aime une autre car celle-ci est belle, populaire ou encore riche. Il est aussi difficile d’accès, comment aimer quelqu’un qui nous as fait du mal ? Comment ne pas aimer le pêché, mais aimer le pêcheur ? Comment aimer quelqu’un qui ne nous correspond tout simplement pas ?

Il paraît donc peu pensable d’avoir l’obligation d’aimer autrui car l’autre, et l’amour pose problème. Aimer ne peut être vu comme une obligation pour l’homme, même si il ressent le besoin d’aimer et d’être aimer, il ressent aussi de la haine, que seul le visage d’autrui est capable de nous affliger. En effet, comme le dit Lévinas (XX) dans Éthique et infini (1982), « le visage est exposé, menacé, comme nous invitant à un acte de violence. » Même si nous devons vaincre ce sentiment de violence en voyant la faiblesse d’un visage, cela n’est pas toujours facile. Et puis, aimer celui qu’on juge qu’il ne mérite pas d’être aimé paraît impossible, douloureux, il serait impensable pour une personne d’aimer l’assassin d’un de ses proches. Mais ne ferions-nous pas là une mauvaise interprétation de cette expression ? Ne voudrions-nous pas plutôt parler de respecter autrui ?

L’amour pourrait peut-être trouver une troisième forme dans le respect. Le respect désigne le sentiment de considération, d’égard, voire de vénération que l’on peut avoir envers un individu ou quelque chose. Il est implanté dans notre civilisation, notre culture, comme une obligation morale qui est dans la majeure partie des cas appliquée. Ainsi, le respect, qui représente une forme d’amour déjà perçue comme une obligation. Si tout le monde usait de respect envers autrui, ce qui n’est pas toujours le cas, et que nous surmontions le sentiment de haine qui nous hante, peut-être serions nous moins affligé de toutes ses horreurs dont l’homme est capable, telle que les guerres ou les meurtres ?

Pour conclure, nous n’avons pas le devoir d’aimer autrui car nous rencontrons le problème d’autrui, quelqu’un que l’on ne peut pas connaître, et même si nous faisons un raisonnement par analogie, comme le clarifie Malebranche, nous n’en aurons jamais la certitude, comme la philosophie cartésienne le démontre. Et il semblerait absurde d’aimer quelqu’un que l’on ne connaît pas, ou même que l’on apprécie pas pour son caractère ou l’image qu’elle donne d’elle-même. De plus, l’amour, sous ses deux formes, représente le danger d’être étouffant ou de soumettre autrui, en plus d’être mal interprété par la doxa, ce qui engendre souvent la souffrance. Cependant, nous avons le devoir de respecter autrui, qui, dans un sens, est une forme d’amour.

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