Impact de la surdité.
Par Ramy • 21 Mai 2018 • 1 414 Mots (6 Pages) • 600 Vues
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Contrairement à l’enfant entendant, l’enfant sourd ne peut profiter des commentaires, et explications de l’adulte pendant qu’il regarde ou fait quelque chose. (Entrées auditive et visuelle simultanées) Ces commentaires devront soit précéder soit suivre l’événement.
C’est pourquoi, la réalisation de « l’attention conjointe » est l’un des défis importants de la communication avec l’enfant sourd. L’enfant sourd ne pouvant obtenir un commentaire vocal simultané, est obligé de partager son attention entre, d’une part, le message émis par l’adulte et, de l’autre, l’objet ou l’activité qui constitue le thème de l’interaction. Les informations lui parviennent alors de manière successive et non simultanée, synchrone. En réaliser la synthèse constitue pour le jeune enfant sourd une opération cognitivement complexe.
Sur le plan cognitif et linguistique, c’est naturellement que l’enfant entendant va progressivement associer des signifiés (concepts) à des signifiants (image acoustique, mot) grâce à la multiplicité de situations où un événement (visuel, auditif, kinesthésique, gustatif, olfactif) sera associé au mot qui lui correspond.
Pour l’enfant sourd, la privation de l’ouïe ne lui permet pas de construire aussi naturellement ce système de signes : étant privé d’une entrée sensorielle, la multiplicité de ces rencontres « signifié/signifiant » se trouve très réduite. Parfois, l’enfant peut associer un signe à un concept différent de celui qu’on attendait. Exemple : l’enfant associe /SOLEIL/ au concept « vacances » et non à l’astre. La rééducation logopédique sera l’occasion d’élargir le lexique de l’enfant et les associations signifiant/signifié.
Sur le plan moteur, M.-H. Herzog, psychomotricienne, souligne que l’enfant sourd profond a une tendance à être hypertonique et a souvent des gestes brusques. En effet, pour l’enfant sourd, l’espace est vide puisque l’espace sonore ne remplit pas sa fonction de « contenance », de « résonance ». Souvent, il utilise tout l’espace sans pouvoir rester quelque part. Il peut être inattentif, dispersé. Et, lorsqu’il tape sur des jouets, il tape fort car il a du mal à apprécier et à contrôler sa force.
7.4 Impact de la surdité sur les interactions adulte-entendant / enfant déficient auditif
Caractéristiques possibles du comportement adulte entendant/enfant déficient auditif :
- Une ignorance des initiatives de communication de l’enfant
- Une absence d’imitation et/ou d’interprétation des productions enfantines
- Un non-respect du temps nécessaire à l’enfant pour prendre sa place dans le dialogue qui va induire un nombre important de chevauchements qui vont gêner l’installation des tours de parole.
- Une absence de demande d’information à l’enfant. De plus, face à un message inintelligible, aucune requête de clarification n’est observée (de la part de l’adulte)
La diminution quantitative et qualitative du babillage peut avoir des répercussions sur la qualité des interactions précoces parents-enfant. Les parents peuvent ne pas reconnaître les émissions vocales de leur jeune enfant sourd en tant qu’actes communicatifs. Et par conséquent, ne pas y répondre ou de façon inadéquate. Des études montrent que les parents tendent à ignorer les productions vocales de leur enfant. Ses productions pré-linguistiques ne sont donc pas intégrées dans un véritable dialogue. Cette non-intégration des productions de l’enfant en tant qu’apport significatif dans le dialogue représente un facteur supplémentaire de retard dans l’émergence du langage.
Une guidance parentale appropriée contribue à aider les parents à encourager les productions de l’enfant, à les imiter et les interpréter afin que ces productions vocales porteuses de sens prennent place dans un schéma conversationnel.
Le contact physique et le toucher ainsi que les composantes visuelles joueront un rôle essentiel dans les interactions pour compenser le manque d’informations auditives.
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