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Histoire du travail

Par   •  5 Mai 2018  •  1 996 Mots (8 Pages)  •  519 Vues

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Dans le même temps, la police du travail assure la gestion politique de la partie de la population sans travail. Elle a aussi pour vocation de maîtriser des conflits collectifs, lesquels sont souvent associés à des oppositions religieuses, luttes de clans, de familles ou de quartiers.

Les évolutions notables de la période préindustrielle doivent toutefois être nuancées par le retour de certaines formes du travail forcé. Avec les découvertes de nouveaux mondes, l’Europe fait resurgir l’esclavage en mobilisant par la violence des indiens et des africains. En outre, la diffusion au 16ème siècle de la seigneurie domaniale, entérine la subordination juridique des paysans, soumis à des corvées obligatoires.

- Travail et industrialisation.

La 1ère révolution industrielle bouleverse le monde du travail. Elle introduit de nouvelles formes de production et fait apparaître une nouvelle classe de travailleurs industriels, les ouvriers. Le travail est accompli au sein des usines ou fabriques, à l’aide des machines et dans les espaces de production transformés. Ces nouveaux systèmes productifs, très disparates en réalité, ont un point commun : le lien salarial y est très fort.

La condition ouvrière connaît aussi une avancée majeure : en contrepartie de son travail, l’ouvrier reçoit un salaire. Cependant, d’autres réalités moins réjouissantes caractérisent le travail des ouvriers pendant cette période. Plus particulièrement, la discipline sévère crée de nouvelles normes de comportement qui se distinguent par l’intensité contrainte du travail. En conséquence, l’expérience ouvrière connaît des luttes de classe, qui prennent la forme des résistances collectives organisées autour des revendications partagées.

En parallèle, une logique gestionnaire d’administration du travail s’impose. Le travail bureaucrate prend de l’ampleur à la fin du 19ème siècle avec la propagation fulgurante des directions à vocation administrative assurant la coordination, le contrôle technique et financier des structures.

La modernisation et mécanisation atteignent aussi les campagnes, où l’on assiste à la naissance d’un agriculteur disposant des outils de labeur diversifiés, de plus en plus automatisés. Le poids des aristocraties foncières pèse néanmoins très lourd sur les statuts fonciers, ce qui provoque une importante crise agraire.

En théorie, la conception libérale du travail fait de l’individu un travailleur libre. Toutefois, en raison de profonds écarts entre les patrons et ouvriers, propriétaires fonciers et paysans, le travail devient, à la fin du 19ème siècle, une valeur à la fois exaltée et contestée.

- Rationalisations et crises du travail

Frédéric TAYLOR et Henri FORD révolutionnent le travail au début du 20ème siècle, en développant les théories connues en France sous le nom d’organisation scientifique du travail. Pour améliorer la production industrielle, F. TAYLOR préconise de décomposer le travail en tâches élémentaires afin de repérer les gestes les plus efficaces permettant de définir les procédures optimales. Souvent associé au travail à la chaîne, ce mode d’organisation présente aussi des effets pervers (en particulier : le recul de l’autonomie ouvrière, le déclin de savoir-faire, la perte du sens). Dans la continuité des idées de F. TAYLOR, H. FORD, dans son célèbre article « production de masse », insiste sur l’importance des hauts salaires, des prix bas et de la réduction du temps de travail. La recherche d’un compromis économique et social est l’un des éléments fondamentaux des travaux de H. FORD.

Sous l’impulsion de ces théories modernes, l’entreprise se transforme. Elle adopte des procédures standardisées, centralise la prise de décision et définit clairement les lignes hiérarchiques internes. La législation sociale évolue en parallèle. La promulgation de premières règles de droit relatives à l’hygiène et à la sécurité, ainsi que la mise en place des conventions collectives négociées avec les syndicats, contribuent à la reconnaissance de la classe ouvrière. En France, le droit du travail est même consacré par la Constitution. Enfin, l’effort de la rationalisation donne naissance aux politiques publiques de l’emploi.

Le modèle fordien connait cependant quelques limites, particulièrement perceptibles au niveau du travail soviétique. Vers 1980, ce modèle s’essouffle avec l’apparition d’un nouveau régime financier de régulation. Les organisations adoptent de nouvelles formes de production, en privilégiant les rotations de poste à poste, des équipes autonomes, dotées des tâches polyvalentes et élargies. Le modèle japonais de Toyota est souvent cité en exemple, ainsi que sa formule du succès : « l’aval commande l’amont, on ne fabrique que ce que l’on vend »[7].

Enfin, à l’âge fordien de l’entreprise bureaucratisée succède celui des multinationales. La libéralisation de la circulation des capitaux, des biens et des services fait prédominer le profit sur le salaire. Dans ce contexte, le travail est conçu comme un coût plutôt qu’une ressource. Les structures se décentralisent, la taille de l’usine diminue et l’informatique s’impose. L’accent est mis sur l’information et l’évaluation individuelle. Mais si la régulation forbienne est remplacée par un régime plus flexible, la condition du salariat en ressort néanmoins fragilisée. La mondialisation fait en effet resurgir la précarisation du salariat avec le chômage de masse, la multiplication des licenciements économiques et l’instauration de nouveaux rapports de force.

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COMMENTAIRES.

Dans son avant-propos, M. Alain DEWERPE nous propose d’explorer le travail à travers trois dimensions fondamentales : les actes du travail, les groupes sociaux et les représentations mentales que le travail a inspirées. Dans un style très clair et sous forme d’un récit structuré, il nous fait comprendre qu’un travail est une valeur sociale riche, complexe et en constante mutation. Après lecture de l’ouvrage, on se rend facilement compte que le travail doit son progrès aux normes techniques, juridiques et culturelles de chaque époque. Il s’agit d’un bon ouvrage de vulgarisation, qui regorge d’exemples historiques concrets et pointus.

En faisant la lumière sur le passé, M. A. DEWERPE nous montre à quel point la connaissance de l’histoire est nécessaire pour vivre le présent et accueillir l’avenir. A la lecture

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