Fiche de lecture Walter Hesbeen - Prendre soins
Par Christopher • 16 Avril 2018 • 2 433 Mots (10 Pages) • 3 264 Vues
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Il nous interpelle également (suite à une enquête réalisée) sur les diverses attentes de la population concernant le personnel infirmier. Ces attentes sont plutôt simples, tel qu’une meilleur communication (se présenter, dialoguer, expliquer…), plus d’habilité et de connaissances techniques (explication d’une technique spécifique, avoir de l’assurance…) et enfin un comportement en adéquation à la situation.
Ensuite, il met en parallèle sa vision du soin infirmier avec celle de Françoise Collière (titulaire d’une maitrise en soin infirmier en santé publique et auteur notamment de « Promouvoir la vie », elle est décédée en 2005) et tous deux semblent en concordance sur le fait que l’acte de soin et la réalisation du soin sont indissociables de l’aspect humain.
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La profession infirmière :
Notre société actuelle, formatée sur un modèle compétitif, de rendement, et un aspect financier omni présent, est inéluctablement en contradiction avec les valeurs de la profession infirmière. Cette incohésion reflète le manque de reconnaissance du métier, particulièrement du fait que les « petites choses », ces petites attentions si précieuses aux yeux du patient ne peuvent être transcrites, chiffrées, tracées ou répertoriées.
Les infirmiers sont depuis toujours en quête d’identité et ont une difficulté particulière à trouver « leur place » au sein des professionnels de santé.
D’après le postulat de Jean Watson (professeur émérite en soins infirmiers et des sciences de la santé), le corps infirmier serait fractionné en deux catégories. D’une part les « spécialistes du curing » adepte exclusif du geste technique et d’autre part les « fidèles du caring » avec une approche ciblée sur la personne et l’aspect relationnel avec le patient. D’après l’auteur, « l’infirmier idéal » serait une fusion de ces deux courants et non une dichotomie.
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La personne infirmière :
Pour W Hasbeen, l’infirmier peut être comparé à un artisan qui pratique « l’art du soin », car chaque soin, chaque patient et chaque situation est unique. Il insiste particulièrement sur le projet de soin ou la démarche soignante afin de pouvoir respecter et répondre le plus justement possible aux attentes du patient. Une relation de confiance soignant soignée doit être également établie et fondée sur l’écoute, la disponibilité, l’altruisme, l’authenticité, la chaleur humaine et la simplicité. Cependant, l’infirmier doit être prudent et garder une certaine distance professionnelle, cela s’acquiert par ses connaissances, ses capacités d’analyse et son expérience.
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La formation et la recherche :
L’auteur met en exergue l’importance fondamentale de la formation infirmière qui doit apporter à l’étudiant des apports théoriques enseignés par les formateurs, des apports pratiques transmis par les professionnels de terrain, mais également développer une personnalité professionnelle, des attitudes adaptées aux situations très diverses que peut rencontrer l’infirmier. Cet apprentissage est continu tout au long d’une carrière grâce aux différentes rencontres avec les professionnels, les patients mais aussi une capacité de remise en question sur soi même.
Il invite l’étudiant dans une démarche de prendre soin et réitère le concept de corps sujet ainsi que la place du soigné qui devient acteur de ses soins.
Pour terminer, les progrès scientifiques, le développement de la recherche, les avancés médicales peuvent être un atout, une opportunité de reconnaissance, un avancement pour la profession selon W Hesbeen. Cependant, ces progrès ne doivent pas être en opposition avec « l’humain » mais en totale corrélation.
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L’ANALYSE :
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Analyse de l’œuvre :
W. Hesbeen dans cet ouvrage, nous fait découvrir et réfléchir sur différentes notions et approches du soin infirmier.
Tout d’abord, il aborde la différence entre « faire des soins » et « prendre soin ». Le premier tend à soigner au sens propre du terme, avec des gestes techniques et s’adresse au « corps objet ». Le second est également à but thérapeutique (avec de la technique) mais prend le patient dans toute ses dimensions, dans sa globalité, il s’adresse au « corps sujet ».
La prise en charge optimale d’un patient doit se faire par la connaissance de sa pathologie mais également par la bonne connaissance de la personne (sur le plan social, professionnel, familial, social, psychique, physique…). Il est important de créer un contexte de confiance mutuelle, de respect, de sincérité…Il faut considérer le patient comme un être, un individu à part entière et non pas le déshumaniser en le présentant comme une pathologie, un numéro de chambre…comme cela peut s’entendre dans certaines structures ou certains services.
Intervient ensuite, la notion de complexe et compliqué. Pour W HESBEEN, ce qui ne peut pas être maitrisé, dupliqué est le « complexe ». Il met en parallèle la complexité avec « le prendre soin » qui demande réflexion, analyse, recherche car chaque situation et chaque patient est différent. Le compliqué est quant à lui mis en parallèle avec « le faire des soins », qui nécessite dextérité, habilité, maitrise du soignant pour certains actes difficiles à réaliser. Cependant dans certaines situations complexes ou d’urgences et malgré nos valeurs, le « prendre soin » laisse parfois la place au « faire des soins » primordial au patient.
Pour terminer, W. Hesbeen nous parle de la notion de « cure » et de « care ». Le « curing » est plus ciblé sur la maladie et orienté vers le médical, alors que «le « caring » est de favoriser le développement et le maintient de la santé, et plus orienté vers le para médical. Schématiquement l’infirmier prend en compte le « corps sujet » tandis que le médecin prend en compte le « corps objet ».
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Analyse personnelle :
L’idée directrice de l’auteur est d’intégrer le patient au « centre
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