Quels sont les déterminants des stratégies d'internationalisation des firmes multinationales?
Par Junecooper • 4 Juillet 2018 • 1 421 Mots (6 Pages) • 840 Vues
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L’implantation à l’étranger
permet aussi de contourner les barrières protectionnistes tarifaires (les droits de douane) qui renchérissent le
prix des exportations.
Transition : Les stratégies d’internationalisation des FMN reposent sur d’autres avantages que les coûts: les
choix de localisation des firmes dépendent donc de multiples déterminants
Les FMN cherchent à accroître leur compétitivité hors-prix, à accéder aux marchés et à les étendre. Grâce à
leurs filiales, les FMN cherchent à accéder aux marchés pour satisfaire la demande locale. Elles peuvent
espérer en tirer des économies d’échelle (cf.doc.1): lorsque les marchés s’étendent, la production augmente
plus vite que les quantités de facteurs, d’où une baisse des coûts unitaires qui permet une baisse des prix
et/ou une hausse des profits. L’accès au marché permet aussi d’exploiter les innovations, avant que la
concurrence ne les imite: Apple, qui a été la première entreprise à produire un «smartphone» a ainsi pu
exploiter un avantage compétitif sur ses concurrents. La proximité vis-à- vis de la clientèle peut être décisive
lorsqu’il est nécessaire d’adapter le bien ou service produit aux spécificités de la demande locale. Par exemple,
accusée d’inciter à la «malbouffe» et à l’uniformisation de la consommation, la société McDonald’s a introduit
des produits différenciés, adaptés à la culture nationale en France et n’y a jamais commercialisé des portions
aussi importantes qu’aux États-Unis.
La recherche de compétitivité s’appuie donc aussi sur des éléments hors-prix : la capacité à répondre à la
demande en termes de qualité, différenciation, innovation; les services offerts à la clientèle (délais de livraison
rapides, service après-vente…). Pour ces services, la proximité et la présence sur les marchés locaux est
décisive: la société Amazon a ainsi implanté des entrepôts en France, en Allemagne, pour desservir au mieux
sa clientèle.
Les stratégies d’internationalisation des FMN sont donc hybrides car motivées par de multiples déterminants.
Les choix de localisation mêlent à la fois la recherche d’avantages offerts par les territoires en termes de prix
(les PED dont le coût du travail est faible ou des pays pratiquant un dumping social et fiscal, tels l’Irlande ou le
Luxembourg, qui ont reçu en 2013, respectivement 36 et 30 milliards d’IDE entrants,(cf. doc. 2), mais aussi
d’avantages hors coûts. Parmi les 20 pays d’accueil des IDE en 2013, dix sont des économies développées et
dix sont des économies en transition ou en développement. La Chine reçoit certes 154 milliards d’IDE entrants
en 2013, mais 101 milliards sortent aussi de son territoire, vers des PED à faible coût ou vers des pays
développés (cf.doc. 2). 2
Les avantages hors coûts sont multiples: la productivité et la qualité de la main-d’œuvre, qui dépend elle-
même de la qualité des infrastructures de santé et d’éducation ; la qualité des institutions politiques (la
stabilité politique), économiques (un système bancaire et financier développé), sociales (la protection sociale
source de productivité), juridiques (l’existence d’un droit de propriété) est un critère important pour 36 % des
840 dirigeants internationaux de FMN interrogés en 2012 (doc. 4); la maîtrise des technologies et des
processus de production complexes (la qualité des équipements dans l’usine Hyundai en Tchéquie est un
déterminant essentiel de sa compétitivité, puisque chaque salarié assemble en moyenne 50 voitures de plus
qu’en France en 2012,(cf. doc. 1); le potentiel d’innovation grâce à la recherche-développement; la taille du
marché et la proximité géographique de marchés à fort potentiel de demande, déterminantes pour dégager
des économies d’échelle (39 % des 840 dirigeants internationaux de FMN estiment qu’il s’agit d’un critère
essentiel dans leur choix de localisation en 2012,(cf. doc. 4); le pouvoir d’achat moyen et l’importance de la
demande domestique. Les pays développés restent les plus attractifs pour ces avantages hors coûts: les États-
Unis sont toujours le premier pays d’accueil des IDE entrants, avec 188 milliards de $ en 2013 (cf.doc. 2).
Certains de ces avantages hors-coûts peuvent même contribuer à des gains de compétitivité-prix : c’est le cas
de la productivité de la main-d’œuvre car un coût salarial horaire élevé peut être compensé par une
productivité horaire elle-même élevée, faisant baisser le coût salarial unitaire. Malgré le coût relativement plus
élevé du travail en France qu’en Angleterre, la société Toyota a décidé de s’implanter en France en partie en
raison de la productivité du travail plus
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