Le management dans la finance

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Un autre élément qui ne change pas, c’est la relation avec l’argent des Québécois, d’abord, il y a encore le tabou de l’argent, on ne peut parler ouvertement de richesse, aussitôt qu’une personnalité publique possède un produit de luxe, il se le fait reprocher, le manoir de Pauline Marois, l’hélicoptère de Norman Brathwaite, le contrat de 9 millions de Pk Subban, etc. Puis, le problème de littératie financière est encore présent, selon un sondage de l’Autorité des marchés financiers (AMF), 59% des Québécois se disent connaitre peut ou pas du tout les produits financiers[6], ce problème étant répandu sur l’ensemble du Canada, le ministre des Finances du Canada Jim Flaherty a mis sur pied en 2009 Le Groupe sur la littératie financière, ce groupe a remis son rapport de la situation en 2011, ce document recommandait de « faire des efforts considérables afin d’accroitre les compétences économiques des citoyens, et ce, dès le primaire[7]. Malgré tout cette relation tend à changer, le gouvernement du Québec a pris des mesures pour améliorer la connaissance financière des Québécois, dès l’automne 2017 un nouveau cours d’économie sera introduit dans le programme scolaire des jeunes de secondaire V. De plus, des émissions tel que dans l’œil du Dragon présenté à Radio-Canada démystifie l’entrepreneuriat et l’investissement de capital-risque. Selon Christian Bourque, vice-président chez Léger recherche Stratégie Conseil, chez la nouvelle génération, on observe également un changement d’attitude, l’argent est beaucoup moins tabou, les jeunes auraient une nouvelle définition de l’argent, l’argent n’est plus perçu comme une entorse à la vertu.[8]

En suite, il semblerait que l’aventure de l’économie sociale du 19e siècle est portée fruit, il semblerait que le Québec est une nation d’avant-garde dans ce domaine. Selon l’admirable Annie Camus, les diverses institutions soutenant l’économie sociale du Québec seraient uniques, on parle notamment du Réseau d’investissement social du Québec (Risq), le Chantier de l’économie sociale, la Chaire de recherche du Canada en économie sociale, etc. La réputation du Québec en termes d’économie sociale serait mondiale, des délégations de partout dans le monde viendrait observer notre manière de faire. La définition de l’économie sociale du Chantier serait l’une des définitions les plus utilisées. En résumé, la gestion des finances au Québec en 2017 est caractérisée par un tabou de la richesse, du retard des Québécois en termes de littératie financière et de tendance de financement et de l’avant-gardisme de l’économie sociale, ces traits auraient des fondements historiques. Cependant, cette culture de l’argent est appelée à évoluer au cours des prochaines années, car la nouvelle génération est moins influencée par les traits socio-économiques d’antan.

Si on compare la culture de l’argent au Québec avec la culture de l’argent d’ailleurs dans le monde, on remarque des différences majeures, par exemple, les Chinois sont à carrément à l’opposé des Québécois. En effet, tant au Québec, nous sommes réservés et peu enclins à parler de finance, tant les Chinois en parlent ouvertement. Ceux-ci aiment et croient profondément en l’argent, l’argent symbolise le bonheur, et cet amour de l’argent ne date pas d’hier, cela est profondément ancré dans les traditions et les cultures chinoises. Il y a une tradition ancestrale qui représente bien cet amour, le Lai See est une tradition du Nouvel An chinois où on se donne des enveloppes rouges contenant de l’argent, ce petit cadeau porterait chance à celui qui le reçoit.[9] Cependant, il y a un revers de médaille à cet amour, l’argent est rendu une obsession, il semblerait qu’en Chine, l’une des premières questions qu’on pose aux visiteurs, c’est le salaire qu’il fait ou les biens qu’il possède.[10] De plus, il semblerait que l’obsession de l’argent cause de nombreux problèmes au niveau des relations de couple, en effet, le salaire est l’un des principaux critères des femmes pour leur choix de partenaire, lors d’une émission de télévision de rencontre particulièrement populaire en Chine, l’une des participantes affirmait ceci : « I would choose a luxury house over a boyfriend that always makes me happy without hesitation. And my boyfriend has to have a monthly salary of 200,000 yuan (£18,900) ». Ainsi, il y aurait trop de « naked marriage » soit des mariages de raison. Il y a quelques années, le gouvernement a dû intervenir sur le sujet, car ces mariages avaient un impact sur le marché immobilier, le fait d’avoir une grande maison était tellement valorisé par la gent féminine qu’une bulle immobilière s’est formée. En 2011, juste avant que les nouvelles mesures gouvernementales soient appliquées, une propriété se vendait à Shanghai à €5000, tandis que le salaire moyen annuel était de seulement € 6000.[11] De toute évidence les Chinois et les Québécois sont diamétralement opposés sur le sujet de l’argent, les Chinois ont des valeurs hypermatérialistes alors que les Québécois gèrent leur finance selon des valeurs judéo-chrétiennes, de coopération et d’entraide.[pic 2]

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