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Culture générale et expression cas

Par   •  20 Mars 2018  •  1 389 Mots (6 Pages)  •  697 Vues

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L’admiration, la fascination, l’adoration, voire même la vénération que portent certains propriétaires à l’égard de leur voiture semble démesurée. Emmanuel Pagès dans « La voiture : un objet symbole » et Dino Buzzati dans « Suicide au parc » évoquent cette tendance à considérer l’automobile comme un objet culte. Lorsque la voiture n’est plus seulement un moyen de se déplacer mais qu’elle devient un moyen d’exister socialement. Lorsque, au lieu d’être symbole de liberté d’aller et venir comme bon nous semble certains en sont devenus esclaves. Lorsque quand, de simple « ustensile « elle acquière trop de place dans la vie de quelqu’un , si elle devient une « extension » de soi ainsi que l’évoque E.Pagès ou qu’il y attache plus d’importance qu’à un membre de sa famille comme Stéphane dans « Suicide au parc » de D.Buzzati , alors nous assistons à une dérive du sentiment de possession d’un véhicule.

L’utilisation de l’automobile a connu un grand essor au cours de la deuxième partie du XXème siècle. La publicité en a d’abord loué les fonctions utilitaires, familiales et sociales. Elle devint aussi un symbole de liberté et d’indépendance. Puis, petit-à-petit, le choix de la voiture déterminait un statut social. Cependant le fonctionnement de l’économie de notre monde occidentale pousse à acheter toujours plus, à rendre tout objet indispensable. De valeur financière non négligeable, très rapidement, certains, après avoir attendu d’avoir les moyens de se permettre cet achat, finissent par porter beaucoup trop d’importance à ce bien qu’ils ont acquis .

Développement

Dans la société actuelle l’automobile est un produit de consommation de masse dont la place toute particulière à beaucoup évolué depuis le milieu du XXème siècle. Comme nous l’avons observé au cours de la synthèse pour la voiture , « Tout objet est-il susceptible de devenir un objet culte ? » . Dans son sens religieux, le mot culte est un hommage rendu à Dieu. En apposition avec une valeur adjective « objet culte « c’est une extension de vénération, admiration. Le mot se réfère à une réalité mentale : ce qui occupe l’esprit, la pensée

Entre les années 50 et 60 la voiture est devenue un bien de consommation essentiel. Les publicités se multipliaient dans le but d’éveiller la curiosité et de tenter le consommateur avide d’enter dans la modernité. Le véhicule représentait l’ultime bien à posséder pour le confort familial du français moyen. En effet elle était tout d’abord utile notamment pour les visites familiales dominicales ou encore pour les sorties et vacances estivales. Au fur-et-à-mesure de la multiplication des emplois en espace urbain elle fut très vite le moyen de se rendre à son travail. La diversification et la fréquentation de loisirs aussi nécessitaient de se déplacer à toute heure. Alors que beaucoup ne voient dans leur voiture qu’un moyen de se déplacer, certains ont très vite développé une passion pour l’automobile et vouent un véritable culte pour leur voiture.

Dans « La complainte du progrès de Boris Vian » nous élargissons aux autres biens de consommation de cette époque , cet insatiable besoin d’acquisition. Ainsi dans son ouvrage datant de 1970, « La société de consommation », le sociologue Jean Baudrillard va jusqu’à parler de « mutation dans l’écologie de l’espèce humaine » : les hommes sont désormais davantage entourés d’objets que de leurs semblables. Nous vivons moins à proximité d’autres hommes que environnés d’objets , « sous leur regard muet d’objet obéissant et hallucinants » , célébrés dans la publicité et les centaines de messages journaliers venus des mass media. Nous voyons les objets naître puis mourir alors qu’auparavant les objets nous survivaient. Il est bon de garder en tête que c’est l’homme qui fabrique et produit ces objets qui prolifèrent tout autour de nous. Encerclé par cette invasion d’objets il ne doit donc pas la subir comme une végétation incontrôlable. Cette profusion d’objets est le produit d’une activité humaine dominée par la loi de la valeur d’échange. L’homme doit rester vigilent face à tous ces objets du monde moderne afin qu’ils ne deviennent pas des objets cultes ; il doit garder les réflexes de la civilisation.

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