Commentaire de texte: Mes souvenirs sur Napoléon; Chaptal
Par Junecooper • 13 Janvier 2018 • 4 060 Mots (17 Pages) • 836 Vues
...
pour rôle de voter les lois et à l’inverse, le conseil des anciens détenait en exclusivité l’initiative des lois. Par « dont les membres avaient appartenus aux Assemblées orageuses qui avaient précédées », l’auteur entend que pour l’élection de ce corps législatif, l’assemblée constituante avait exigé que sur les 750 nouveaux députés il y en ait les 2/3 exigés d’anciens conventionnels. Le résultat fut très approximatif. Au lieu d’être 500, les thermidoriens bénéficiant des décrets des deux tiers furent 507 ; quant au nouveau tiers, au lieu de s’élever à 250, ils étaient 234 députés, majoritairement des royalistes. Au nom de ce dernier tiers laissé au libre choix des électeurs, seuls 4 conventionnels ont été réélu, ce qui en dit long sur leur impopularité. Le personnel dirigeant alors le corps législatif ne convient pas aux citoyens. Ce n’est donc pas nécessairement un conflit entre le législatif et l’exécutif, mais un conflit entre les autorités et le suffrage. Le régime du Directoire a été marqué par une grande instabilité politique, qui a engendré de nombreux coups d’états. Ces coups d’état ne résultent pas d’une déficience constitutionnelle, mais de la volonté de rétablir l’équilibre politique compromis par l’élection annuelle.
La seconde raison, est qu’on a pu observer une persistance d’éléments similaires au gouvernement populaire. « Si les sociétés populaires n’existaient plus, les éléments en étaient encore partout. Les chefs du parti populaire dominaient dans les administrations ; leurs principes incompatibles avec la marche d’un gouvernement régulier et conforme aux lois, présentaient des obstacles et mettaient des entraves à l’exécution de toutes les mesures ordonnées par l’autorité ». Par « société populaire », l’auteur fait référence au Club des Jacobins sous la révolution française. Le Club des Jacobins était pour la politique du Comité du Salut public. Le jacobinisme s’exprimait dans des débats sans discussions, des votes sans minorité, ainsi que par des épurations périodiques. Même si ces sociétés populaires ont été affaiblies avec la chute de Robespierre le 9 Thermidor An II, avant d’être interdites le 22 Brumaire an III, les éléments qui les constituaient sont encore partout. A l’échelle des administrations, le Directoire divisait la France, et c’étaient des commissaires nommés qui étaient chargés de faire appliquer la loi. Ces commissaires étaient élus et non désignés par les 5 directeurs du Directoire exécutif. On voyait apparaître une sorte de clientélisme. Etant choisis par le Directoire exécutif, lui-même essentiellement composé de conventionnels, leurs principes étaient incompatibles avec cette nouvelle logique du Directoire. En effet, souvent issus du gouvernement révolutionnaire, ils n’avaient pas la même manière de diriger, et n’avaient pas les mêmes idéaux que ceux prônés par la Constitution de l’an III. Cela allait alors mettre des obstacles à l’exécution des mesures ordonnées par l’autorité.
Le Directoire n’était pas un régime aussi tyrannique que le celui du Comité du Salut public. Ce régime, dès son commencement était, selon l’auteur, voué à l’échec. En effet, le pouvoir exécutif étant confié à un organe collégial, ne disposait pas d’une unité, et ne pouvait donc pas agir efficacement. Cette collégialité pouvait entraîner divers conflits, ainsi qu’une paralysie du pouvoir exécutif.
Nous avons vu que les institutions politiques sous le Directoire était vouées dès leur instauration à mettre le régime en péril. Cependant, ces institutions ne sont pas l’unique cause de l’échec de gouvernement. S’y ajoute un contexte de crise, ainsi qu’une ambiance militaire négative. Tous ces éléments ont facilité la prise de pouvoir de Napoléon.
B- Un climat favorable à la prise de pouvoir de Napoléon Bonaparte
« Pour bien connaître les causes qui ont amené la domination de Bonaparte sur la France, il suffit de jeter un coup d’œil sur la position dans laquelle se trouvait la France au moment où Bonaparte fût appelé à prendre les rênes du gouvernement. »
Le climat politique de la France à ce moment donné a permis la prise de pouvoir de Napoléon Bonaparte. En effet, selon l’auteur, le régime du Directoire « portait les germes d’une dissolution générale ». En effet la Constitution de l’An III a été marquée par une peur de la Dictature. Elle a alors tenté de réaliser un compromis entre la balance des pouvoirs, qui se rapproche intimement de la Constitution de 1791, et celui de la Spécialisation, qui se rapproche de la Constitution Montagnarde. L’unité, c’était la spécialisation. Et elle pouvait mener, selon Sieyès, au despotisme de l’autorité législative. Pour ce qui est de la division, la balance des pouvoirs, elle conduisait à l’anarchie dans la mesure où elle engendrait des conflits entre les différentes autorités législatives. Cette constitution a alors essayé de combiner les deux formules, avec pour but de parvenir à un équilibre institutionnel durable. C’est cette conception qui explique qu’il y ait une dualité du Corps législatif, et un organe collégial de cinq directeurs à la tête de l’exécutif. Selon l’auteur, la loi est faite pour être préparée à plusieurs, mais son exécution ne doit être effectuée que par un seul homme. La préparation de la loi doit être réfléchi et discuté, mais pour autant, son application doit être rapide, et ne doit pas d’opérer par des discussions entre plusieurs hommes, qui pourraient de plus, ne pas être d’accord. Il est donc inconcevable que l’organe exécutif soit dirigé par un organe collégial, cela entraîne une possibilité de conflit grandissante au sein de cet organe même, et donc à une paralysie de ces institutions.
En émettant cette critique, l’auteur fait probablement référence aux régimes qui ont précédé le Directoire, qui avait pour la plupart, à la tête de l’exécutif une seule personne. C’est pourquoi ce régime ne peut pas fonctionner. En effet, la Monarchie Constitutionnelle (1791-1792), avait à la tête de l’exécutif, la personne même du roi. A la tête du législatif siégeait l’Assemblée Nationale, qui était un organe collégial. Pour l’exemple de la Convention Montagnarde (1793-1794), c’était une dictature de Robespierre, qui tout naturellement s’est retrouvé à la tête du pouvoir exécutif. A la tête du législatif, on avait le Comité du Salut public. L’auteur pense alors que c’est tout naturellement impossible que cela fonctionne.
De plus, ce qui a lourdement favorisé l’arrivée au pouvoir
...