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Analyse de situation

Par   •  6 Décembre 2018  •  1 941 Mots (8 Pages)  •  462 Vues

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J'interrogeais l'infirmière à ce sujet. Elle m'a expliqué que dans le cas de Monsieur L la sonde permettait de pallier ce déficit qui était lié à son grand âge mais n'était pas d'une nécessité constante car réglé à faible dose. La saturation de Monsieur L sans sonde était un peu basse mais pas alarmante, c'est pour cela que le médecin a décidé d'installer une sonde nasale d'oxygène comme aide respiratoire. Il est donc possible de retirer la sonde pendant quelques instants sans qu'il n'y ait de danger pour sa santé.

Cependant lors des transferts mouvementés qui durent plus d'un quart d'heure, avec des réactions de panique du patient j'ai constaté avec prise de la saturation qu'il y avait tout de même une hypoxémie (diminution de la quantité d'oxygène transporté par le sang) passant d'environ 97 % à 65 % dans le pire des cas. La norme se situe entre 70 % et 100 %. L'infirmière m'a confirmé qu'il fallait faire attention à cette saturation car en-dessous des 60 % cela peut devenir dangereux, et que le transfert doit se faire rapidement sans la sonde pour éviter cette trop forte diminution et que dans le cas d'un transfert long il faut absolument garder la sonde oxygène. Je me suis donc assurée tout au long de mon stage lorsque j'étais présente pour le transfert de Monsieur L que la saturation était bonne au départ et que le transfert se faisait rapidement ou avec la sonde mise en place.

En effet lorsque Monsieur L avait un déficit d'oxygène la fatigue se ressentait plus, (augmentation du rythme cardiaque, sueur, respiration haletante) et plongée dans l'impossibilité de réaliser le transfert de façon le plus autonome possible avec lAïgo, car demande la participation du patient pour la verticalisation de celui-ci.

Pour le lever et la mise au fauteuil le matin, je me suis rendue compte que certains jours étaient plus difficiles que d'autres, car nous étions confrontés à un refus total de passer au fauteuil de la part du patient qui s'accompagnait généralement d'un refus préalable de la toilette et tout autre mouvement que l'on pouvait lui demander.

Je me suis alors posée la question de la nécessité d'une mise au fauteuil tous les jours. Monsieur L possède un matelas à air, en prévention d'escarre car son score de braden et de 9 donc un risque élevé d'escarre. De plus ils se mobilisent peu dans le lit, et a tendance à dormir trop et à être perdu (dans le temps) lorsqu'il est trop longtemps alité. Il est donc recommandé de le lever tous les jours afin de le mobiliser, le verticaliser, et le maintenir conscient de ce qui se passe.

Cependant le forcer lorsqu'il refuse est-il vraiment la solution. Des solutions étaient déjà mises en place pour permettre à Monsieur L de bien se réveiller et d'être plus apte à se lever. Les aides-soignants avait pour consigne de faire la toilette de Monsieur L en dernier après le petit déjeuner, pour le lever en dernier, ce qui lui laissait plus de temps de se réveiller et déjeuner tranquillement avant le lever.

Cette méthode fonctionnait plutôt bien mais certaines fois n'était pas suffisante. En en parlant avec l'infirmière et le médecin, ils m'ont dit que l'on pouvait faire des compromis et dans les mauvais jours ne pas forcément le lever à condition de venir le mobiliser et le stimuler durant la journée, et d'essayer plusieurs fois de lui proposer de se lever.

Le médecin m'a expliqué que s'il passait une journée au lit ça n'était pas dramatique. Mais que si cela se reproduisait sur plusieurs jours c'était encore une fois contraire aux principes du service qui est la rééducation et donc l'incitation au progrès. Et que le matelas à air réduit fortement le risque d'escarre mais ne le supprime pas et pour des patients qui se mobilisent peu comme Monsieur L le risque est toujours là.

J'ai trouvé très intéressante la solution du médecin de faire des compromis tout en essayant plusieurs fois de le lever. J'en ai parlé avec une aide-soignante, elle m'a parlé de son expérience avec plusieurs patientes similaires.

Elle m'a expliqué que parfois il fallait accepter de ne pas pouvoir faire son travail entièrement (toilettes à moitié, ne pas le lever, repas à moitié pris...) mais ne jamais arrêter de le stimuler, et que parfois cela ne fonctionne pas au moment T (état du patient à ce moment-là, approche du soignant...) et en essayant plus tard la réponse peut être positive. L'approche du soignant est aussi important et changer son approche peut parfois tout régler.

La difficulté rencontrée est de réussir à s'adapter à chaque situation en analysant rapidement pour prendre la meilleure posture. C'est donc l'un des buts que je me suis fixée. En progressant et avec l'expérience personnelle ainsi que de mon entourage professionnel pouvoir réagir correctement et toujours chercher la meilleure solution possible pour CE patient.

Cette expérience m'a fait comprendre que l'adaptation aux patients est l'un des piliers de notre métier car totalement indispensable pour le bon déroulement des soins. L'approche du soignant en fait partie et doit se modeler aux patients.

L'on doit accepter ne pas tout pouvoir faire, devoir changer nos plans et s'adapter à chaque situation, et que l'on ne pourra jamais savoir à l'avance ce qui va se passer. Prendre le recul nécessaire pour voir comment améliorer les choses en s'adaptant à CETTE personne. Qu'il ne faut jamais rester sur ses positions et accepter que notre méthode ne fonctionne pas, pour mieux la changer en testant plusieurs méthodes jusqu'à obtention du résultats, ou parfois simplement accepter que l'on ne pourra pas changer cette situation.

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