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SOCRATE ET LES SOPHISTES - UN CONFLIT SUR LA DEMOCRATIE

Par   •  27 Février 2018  •  1 763 Mots (8 Pages)  •  671 Vues

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2 : POLITIQUE SOCRATIQUE

Le rapport de Socrates à la politique est très paradoxal. Dans Gorgias, un des dialogues de Platon, Socrates affirme qu’il est Aratème, le seul homme qui se consacre véritablement à la politique. Pourtant, il refuse d’exercer tout mandat ou responsabilité politique et ne participe pas à l’Ecclésia, c’est donc très paradoxal puisqu’il dédaigne toutes les activités politiques athéniennes. Pour comprendre cela, il faut comprendre la conception de la politique qu’à Socrates. Pour lui, la finalité de la politique est le bien de l’individu. Pour Socrates, un individu ne peut faire le mal en connaissance de cause. Si quelqu’un fait le mal, c’est parce-qu’il ignore que c’est mal, pense que c’est un bien. Pour Socrates, pour que les individus fassent le bien, il faut donc leur apprendre à reconnaître le bien, il faut donc les éduquer et un fois éduqués, les hommes pourront se déterminer librement et trouver par eux mêmes le bien. Socrates passe son temps à éduquer les citoyens athéniens dans les rues d’Athènes, la maïeutique ce n’est pas autre chose que cette éducation à la vérité, au sens du bien mais Socrates échoue car l’éducation qu’il donne à quelques individus, il faudrait la donner à tous pour que la cité soit véritablement composée d’hommes libres, moralement autonomes. Pour Socrates, être libre, c’est savoir reconnaitre le bien, celui qui ne sait pas le faire n’est pas libre, il est abandonné à ses passions. Un philosophe ne peut suffire à cette tache, seuls les gouvernants disposent de l’autorité pour éduquer tout le peuple au bien, seul un gouvernement peut orienter l’ensemble de la population vers la rectitude morale. Cela veut dire que pour Socrates, gouverner c’est une fonction éminemment morale et philosophique. La politique est fondée sur l’éthique. Les gouvernants, par les lois qu’ils choisissent, sont les seuls à pouvoir éduquer l’ensemble du peuple au bien. Pour lui, une bonne politique et donc une politique immensément morale or Socrates constate qu’en démocratie, les hommes politiques et le peuple athénien ne se soucient pas de la morale, lui seul s’en soucie alors qu’il n’a pas d’autorité politique, il est donc le seul homme politique véritable.

3 : POLITIQUE COMME COMPETENCE TECHNIQUE

Pour Socrates, la politique est un art exigeant une compétence. Pour pouvoir éduquer les autres au bien, mener un peuple vers la rectitude, il faut soi même avoir une grande rigueur morale, avoir été éduqué au bien. Par conséquent, pour Socrates, la démocratie est une aberration car confiant la tache la plus haute qui soit, la politique, à tout le monde voulant dire n’importe qui. Socrates se moque aussi beaucoup du tirage au sort pour designer les magistrats affirmant qu’on ne pourrait pas tirer au sort une joueuse de flute ou un navigateur, la politique nécessitant une compétence, on ne peut pas tirer au sort. Il est également critique à la démocratie car selon lui, elle n’encourage pas la recherche de la vérité, elle encourage sous l’influence des sophistes à défendre son intérêt particulier et à le présenter comme si c’était l’intérêt de tous. Par conséquent, il est extrêmement fataliste. Platon dit que dans la mesure où la démocratie repose dans la recherche et dans la quête de satisfaction des intérêts particuliers, toute personne venant défendre la vérité et une conception du bien, elle ne peut qu’être condamnée et périr. En démocratie, la recherche de la vérité condamne à la mort et c’est ce qui va arriver à Socrates.

4 : UN CIVISME NECESSAIRE

Socrates est un contestataire de la démocratie mais il est très attaché à respecter la loi civique, au respect de la cité puisque que pour lui, la finalité de la politique est l’éducation du bien de l'homme donc la cité politique est l’éducation au bien de l’homme. Sans cité, pas de philosophie possible donc il considère que les citoyens doivent tous à la cité comme les enfants doivent tous à leurs parents car la cité, comme les parents, est ce qui fait grandir, ce qui permet d’accéder à la liberté. Pour lui, il fait une distinction très claire, ce n’est pas que la cité est mal gouvernée qu’il ne faut pas la respecter. Par conséquent, même s’il considère que sa condamnation à mort est injuste, il va se soumettre par respect à la cité dont la loi est l’émanation. Pour Socrates, on ne peut pas résister à une sentence injuste en faisant un acte injuste. Même si ses disciples ont tout fait pour le faire évader de prison, il boira le bol de ciguë qui le tuera. En se soumettant à la mort, il montre l’exemple d’une attitude juste.

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