Peut-on parler de segmentation du travail
Par Andrea • 6 Avril 2018 • 1 368 Mots (6 Pages) • 598 Vues
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des réactions fortes dès les années trente. Pour les uns, fidèle à l’approche microéconomique, le modèle standard, devait être aménagé, pour les autres l’existence même d’un marché du travail devait être remise en cause.
Cependant, nombreux sont ceux qui parlent d’une homogénéisation des marchés du travail dans le sens de la sécurité. En effet la crise de 2008, a fortement fragilisé l’ensemble du marché du travail, ainsi on a pu observer que certains occupants de professions supérieurs étaient eux-mêmes sur des sièges éjectables. Ce phénomène s’explique notamment par le phénomène de faillite contagieuse des plus anciennes entreprises. De ce fait on peut émettre que la situation d’un occupant d’un emploi atypique lors de la crise pouvait se trouver aussi fragile que celle d’un occupant d’un CDI.
II- Il y a une segmentation du marché du travail effective
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, on peut distinguer deux grandes périodes : durant les 30 glorieuses, le travail salarié sous forme de CDI devient la norme. De plus, la faiblesse du chômage entraîne peu de licenciements et une intégration assez facile des jeunes qui arrivent sur le marché du travail. Le rôle des conventions collectives devient de plus en plus important. Ce sont les marchés internes du travail et secondaires qui se développent.
Depuis cette période, il y a une tendance au développement d’emplois atypiques et notamment pour l’embauche des personnes souvent jeunes qui arrivent sur le marché du travail. Depuis une trentaine d’années, il semble que ces emplois atypiques soient de moins en moins fréquemment un « tremplin vers l’emploi stable et de plus en plus des situations récurrentes pour les salariés concernés, notamment dans les professions à CDD d’usage » (c’est-à-dire dans des professions qui ont le droit d’y recourir de manière normale du fait de la nature de leur activité : sportifs professionnels, intermittents du spectacle, etc.).
Ces tendances peuvent amener à une flexibilisation du marché du travail par l’extension des marchés externes et des marchés secondaires.
On remarque donc une segmentation des marchés du travail, en effet le marché primaire restant de fait le plus hermétiques.
Il n’existe pas d’indicateurs spécifiques mais des indicateurs peuvent permettre d’identifier la nature des marchés du travail. Entre marché interne et marché externe, il peut s’agir de l’importance des emplois atypiques (intérimaires, CDD, etc.) mais aussi de l’importance des taux de rotation des emplois. De plus, pour la distinction entre marché primaire et marché secondaire, le niveau des salaires, les conditions de travail peuvent être des indicateurs très utiles aussi.
Après avoir augmenté dans les années 1980 et 1990, les indicateurs utilisés traditionnellement pour appréhender l’instabilité de l’emploi (l’ancienneté de moins d’un an dans l’entreprise, l’importance des formes particulières d’emploi tels que les CDD ou l’intérim) décrivent une situation plutôt stable sur les quinze dernières années en France. Dans le même temps, d’autres indicateurs portant eux sur les flux d’emploi, comme la part des CDD dans les embauches ou le taux de rotation de la main- d’œuvre, progressent nettement et régulièrement. À tel point qu’aujourd’hui, plus de neuf embauches sur dix se font sous la forme de CDD ou de contrats d’intérim.
Ces constats apparemment contradictoires s’expliquent par un raccourcissement de la durée de certains emplois, notamment les missions d’intérim et les CDD, qui traduisent un changement dans leur mode d’utilisation. Ces contrats courts, qui sont donc de plus en plus courts, maintiennent les salariés concernés dans des situations récurrentes, en particulier dans les professions à « CDD d’usage ». Ainsi, la rotation de la main-d’œuvre se trouve de plus en plus concentrée dans certains métiers. Sur la période récente, même si les jeunes restent les plus touchés par cette instabilité, la situation relative des seniors s’est dégradée.
On observe donc sur la longue durée, une segmentation du marché du travail avec une très nette croissance du marché secondaire, les emplois atypiques, les CDD, les postes à faibles sécurités. Comment expliquer ce phénomène : le chômage persistant peut en être une explication, des pays comme l’Allemagne vont avoir recours à des micro jobs, très précaire pour pouvoir tendre à des meilleurs allocations de ressources sur le marché du travail et réduire
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