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La dispute des économistes, Gilles Raveaud

Par   •  26 Novembre 2017  •  3 175 Mots (13 Pages)  •  520 Vues

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Investissement

Le rôle de la banque centrale : Versement de salaires

Banque Centrale prêt Banques Commerciales prêt Entreprises Emprunt des ménages

Remboursement

Consommation finale des ménages

Pour la banque centrale, un seul outil : le taux d’intérêt. Si celui baisse, les revenus augmentent et à terme la consommation fera décoller la croissance. Mais le danger est réel lorsque la demande devient supérieure à l’offre. Dans ce cas, il y a un risque d’inflation majeur et l’action de la banque centrale peut se révéler être insuffisante. La monnaie a également un rôle prépondérant dans le cadre de la banque centrale. Prenons le cas de la BCE (Banque Centrale Européenne), garante de la valeur de l’euro. La BCE est avant toute chose une institution basée sur la confiance. C’est sur ce principe qu’elle peut créer de la monnaie fiduciaire (du latin fiducia = confiance) où la valeur nominale est supérieure à la valeur intrinsèque (ce que vaut vraiment la pièce ou le billet par exemple), ou de la monnaie scripturale (simplement écrite), qualifiée de « tour de magie » par G.Raveaud et favorisée par la dématérialisation des moyens de paiement.

Remarque : Le risque existe en temps de crise. En effet, les individus veulent récupérer leur argent mais les banques détiennent seulement 10% des sommes qu’elles prêtent, la restitution est donc impossible.

La banque centrale au tapis, c’est aux pouvoirs publics d’entrer en piste. Keynes parle d’effet multiplicateur des investissements publics pour montrer que les achats supplémentaires de l’Etat stimulent la production qui devient alors supérieure à la dépense initiale : il y a donc rentabilité. Ces politiques de relance keynésiennes favorisant l’emploi et la croissance peuvent créer un « court-circuit » au sein du cercle vertueux de Keynes : tout n’est pas consommé (une partie est épargnée), les produits importés ne peuvent être pris en compte et les taxes peuvent être un frein à une bonne relance. La valeur du multiplicateur deviendrait alors faible et serait insuffisant pour combler le chômage : le déficit public s’accroit.

D’ailleurs, le chômage engendre inévitablement des inégalités, celles-ci s’accroissent en même temps que l’épargne des riches augmente et la consommation diminue. Une solution existe pourtant : augmenter les impôts des plus riches pour redistribuer aux plus pauvres qui ont la propension à consommer la plus forte. Keynes continue néanmoins de croire au libre marché et au capitalisme vertueux qu’il faudra « soigner » à l’aide de réformes fiscales. Il n’est pas sûr que Karl Marx soit du même avis…

Le marché, lieu de combat : Karl Marx sur le ring

De formation philosophique, Karl Marx (1818-1883) a toujours exprimé de manière claire sa volonté d’émancipation des ouvriers. Mais à ces yeux, la politique est insuffisante. C’est dans le cadre de l’économie que la révolution aurait mieux lieu d’être. Dans Le Capital (1859), Marx prétend qu’il faut comprendre le capitalisme pour mieux le détruire. Pour lui, le marché s’articule autour de quelques propriétaires des moyens de production et d’une masse prolétarienne (force de travail). Ainsi, le marché fonctionne principalement pour Marx sur les principes de concurrence (les salaires dépendent du marché et non de la richesse produite par les ouvriers) mais aussi sur l’exploitation, car une fois vendue, la force de travail des prolétaires ne leur appartient plus. Ainsi, les capitalistes dominent et s’approprient la plus-value des travailleurs. La révolte prolétarienne devient inévitable pour Marx, les ouvriers doivent pour lui, l’emporter car ils sont plus nombreux.

De plus, Marx s’oppose radicalement aux libéraux et notamment Adam Smith qui prétendait que l’échange est synonyme de richesse. Pour Marx, cette richesse n’a été possible que par la violence (exemple des empires coloniaux qui exploitaient leurs colonies). De même, le commerce mondial est centré sur le Nord économique et c’est encore vrai aujourd’hui : le Nord domine à travers les délocalisations le Sud. La DIT creuse alors les inégalités. La relation entre capitalisme et démocratie est un autre point sur lequel s’oppose Marx et les libéraux. En effet, selon lui, le capitalisme n’engendre pas systématiquement la démocratie (ex : l’Allemagne d’Otto Von Bismarck avec la création d’un système de redistribution). De plus, dans le cadre de l’économie de marché, l’Etat intervient très peu : les services publics se privatisent (car ouverture à la concurrence) et se dégradent.

Dans le cadre de l’entreprise, Marx affirme que les conditions de travail sont moins dures qu’avant mais les contraintes sont de plus en plus fortes. Les techniques managériales (fordisme, taylorisme) sont des moyens de contrôler les salariés, qui n’effectuent alors qu’une seule et unique tâche. Smith pensait que la division du travail rendait bête l’ouvrier, Marx ajoute que ce dernier est malheureux car il est conditionné pour effectuer la même tâche pour le reste de sa vie. Ainsi, on parle de triple aliénation chez Marx : le prolétaire est comme un animal, il est séparé des autres et détaché de la société. L’ouvrier est alors déshumanisé. Et ce n’est pas tout, l’entreprise prive les salariés de la démocratie où les oppositions à l’employeur ne sont pas possibles.

Mais c’est dans le cadre du capitalisme actionnarial que Karl Marx trouve le moyen de détruire le capitalisme. En effet, dans une économie de marché, le salaire est un coût qui faut réduire au maximum. Le salaire baisse alors jusqu’au salaire de subsistance, le pouvoir d’achat diminue et à terme l’économie entrera dans une récession (voire dépression si baisse prolongée de la production). Le circuit de Keynes ne fonctionne alors pas puisque les revenus sont inférieurs aux valeurs produites. Pour Marx, le système capitaliste contient sa propre mort. Mais qu’en est-il des conséquences sur l’environnement ?

Non au marché ! : L’approche humaine et sociale de Karl Polanyi

Karl Polanyi (1886-1964), auteur de La grande transformation (1944) part du postulat de base : l’auto ajustement du marché ne peut exister sans être source de conséquences significatives sur l’Homme et son milieu. Historien de formation, Polanyi assimile l’autorégulation du marché à un plan diabolique

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