Commentaire de texte – Marculfe, Formules, I, 8
Par Plum05 • 14 Novembre 2018 • 867 Mots (4 Pages) • 1 953 Vues
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mixité des traditions – caractéristiques de l’époque mérovingienne.
Après avoir vu pour quelles raisons l’administration locale prend la forme de comtés ou autre circonscription et comment sont régis les rapports entre les deux autorités que sont le pouvoir royal et le pouvoir délégué, la question se pose de savoir quelle est l’essence même de ce pouvoir, délégué aux agents locaux.
II – Les comtes : prolongements du roi dans les circonscriptions royales
Dans les Formules, Marculfe expose la transposition à l’échelle du comte des devoirs mêmes du Roi (A) néanmoins cette délégation est caractérisée par des obligations faites au juges (B).
A – La transposition de la fonction royale à l’échelle du compte en son pagus
Le comte est destiné à assumer la puissance publique sous les ordres du Roi et en son nom. Il définit donc le type d’action que devra mener le comte. L’utilisation de termes évoquant l’action royale - «par ta direction et ton gouvernement » - montre que le comte assure la fonction royale en sa circonscription.
De plus à l’époque mérovingienne, l’Église exerce une tutelle spirituelle sur le pouvoir politique. Il est donc naturel que les représentants du Roi soient présentés comme les « grands défenseurs des veuves et orphelins ». L’influence de la religion est telle que l’auteur du texte étudié est un ecclésiastique soit les seuls figures lettrées de l’époque.
En plus d’une mission religieuse, le comte doit exercer une fonction de justice de telle sorte que « les crimes (…) soient sévèrement réprimés ». En effet, au sein du mallus – le comte est le juge et l’administrateur du droit commun.
Exerçant de multiple fonctions, la place offerte au compte qui exerce des pouvoirs royaux à son échelle nécessite en retour un certain nombre d’obligations – lesquelles peuvent amener à des abus.
B – La délégation de pouvoirs royaux et ses obligations réciproques
En vue d’exercer des fonctions multiples, le comte se voit doté de pouvoirs importants : judiciaires, mais encore militaires. Comme cela est signifié à la fin du texte, il a également la mission de prélever les impôts. Ici, une obligation est faite au comte- dans la continuité du serment de fidélité énoncé précédemment – celle de remettre chaque année de lui même les fruits d’une des charges qui lui est confiée : « l’autorité du fisc ».
En effet le contrôle du roi étant assez difficile à assurer sur la totalité du royaume ; la charge fiscale dénote d’un certain nombre d’abus – caractéristiques des défauts de l’administration mérovingienne.
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