Éducation sentimental, incipit, Flaubert, 1868.

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(a) et en donnant une vision et une représentation du monde (b).

a) les descriptions et points de vues de l’auteur

Le narrateur est omniscient en d’autres termes il voit et entend tout. Au début du roman, le narrateur nous livre une vision fragmentaire et quelque peu décousue de la scène. En effet on peut noter que les descriptions changent très rapidement et même des descriptions par touche tel un tableau impressioniste marqués par l’énumération comme le suggère les lignes 1 et 2: "des gens arrivaient hors d’haleine; des barriques, des câbles, des corbeilles de linges" mais également par la ponctuation. Il est important de noter également que cette description par touche est suggérée par l’alternance entre des personnages secondaires définis "des matelots" (ligne 4) et indéfinis "des gens" (ligne 3).

De plus, le lecteur a une vision flou représenté par "la nuée" et "la fumée" "brouillard" accentué par l’allitération en "ch" qui rappelle le bruit du bateau en vapeur.

Le point de vue de Frédéric apparaît de temps à autre mais il est mis en évidence particulièrement au dernier paragraphe "il vit un monsieur qui contait " (lignes 36-37). Toutefois Flaubert use tantôt la troisième personne du singulier et tantôt l’impersonnel "on" ce qui nous laisse perplexe quant au point de vue adopté.

b) une vision et une représentation du monde

Cet incipit met en évidence la moquerie de Flaubert à l’égard de la bourgeoisie comme suggéré à la ligne 17 par l’expression "faire son droit". L’ironie du romancier se note dans l’emploi de l’italique qui marque une distanciation.

Conclusion

Cet incipit de "L’Education sentimentale" est une scène d’exposition qui présente le personnage principal du roman et situe le cadre spacio-temporel. Ici le réalisme est quelque peu nuancé. D’une part la description présente une vision floue et rappelle les tableaux impressionistes et d’autres part Flaubert joue sur les points de vue. En effet tantôt il adopte le regard de son héros, tantôt il s’en éloigne pour le juger. Ce incipit est quelque peu réalisme en raison des descriptions nombreuses tournant en dérision le personnage romantique et la bourgeoisie.