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Dissertation littéraire sur L’Ingénu de Voltaire à partir de la citation suivante

Par   •  19 Octobre 2017  •  1 814 Mots (8 Pages)  •  1 458 Vues

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que tous ces aspects précédemment cités soient présent chez le Huron, il a tout de même un côté plus civilisé en lui. D’une part, il parle le français, d’autre part il a une éducation très galante envers les femmes (exemple : (p.44, l.111-112) « […] il lui fit des révérences plus profondes qu’il n’en avait jamais fait à personne en sa vie. ») et en plus un fort intérêt pour la lecture (exemple : (p.43, l. 88-90) « Il dit qu’il avait lu Rabelais traduit en anglais, et quelques morceaux de Shakespeare qu’il savait par cœur ; […]. »).

Nous remarquons que son changement est progressif. Prenons pour illustrer cela la comparaison entre les révérences qu’il fait aux femmes aux chapitre II et IV, elles sont nettement améliorées au chapitre IV. Dès son arrivée en Basse-Bretagne, il a encore parfois des habitudes et des réactions comparables à celles d’un jeune homme, voire d’un enfant. Son indifférence préalable à son baptême est assez explicite : « On allait rendre grâce à Dieu dans l’église de Notre-Dame de la Montagne, tandis que le Huron, d’un air indifférent, s’amusait à boire à la maison. » (p.42, l.64-66). Ces attitudes vont alors disparaître progressivement tout au long de sa mutation.

Son évolution va prendre une nouvelle tournure dès son baptême, car la religion va commencer à dépasser sa morale naturelle ; avec l’envie également de se marier. Il a été incité par la société à être baptisé, comme il est explicité à la page 84, l.23-24 : « Nous sommes responsables de son âme ; c’est nous qui l’avons fait baptiser ; […] » ; cela confirme le mythe du bon sauvage qui dit que l’enfant naît bon dans la nature et que c’est la société qui le perverti.

Il ne faut pas négliger non plus l’importance de Mlle de Saint-Yves dans l’éducation de l’Ingénu car c’est elle qui lui apprend l’éducation sentimentale qu’on peut dire civilisée car elle lui enseigne l’attente du mariage et le respect des bienséances. Auparavant, le jeune homme avait déjà eu des sentiments pour sa maîtresse Mlle Abacaba dans son pays mais avec des mœurs beaucoup plus brutaux qu’en France comme on le comprend à la page 56, des lignes 6 à 15.

Lors de son séjour à la Bastille, c’est là que sa transformation va être la plus flagrante et va avoir le plus d’impact. Ici aussi, l’intervention d’un tiers personnage a son importance. Il s’agit de son compagnon de cellule, Gordon, un ancien janséniste. Cet homme, plus âgé que lui, va l’instruire intellectuellement, moralement et philosophiquement en lui proposant des lectures, des réflexions et des débats multiples, particulièrement dans le domaine de la science. « L’Ingénu faisait des progrès rapides dans les sciences, et surtout dans la science de l’homme. La cause du développement rapide de son esprit était due à son éducation sauvage presque autant qu’à la trempe de son âme : car n’ayant rien appris dans son enfance, il n’avait point appris de préjugés. Son entendement, n’ayant point été courbé par l’erreur, était demeuré dans toute sa rectitude. Il voyait les choses comme elles sont, au lieu que les idées qu’on nous donne dans l’enfance nous les font voir toute notre vie comme elles ne sont point. ». On peut voir pendant cette période, la transition entre la nature et la culture, passage emprunté pour atteindre la perfectibilité de l’homme par le biais des nouvelles connaissances et de la raison.

Finalement, c’est à sa libération de prison que sa métamorphose atteint son apogée. On découvre le résultat bénéfique de ses longues heures passées en compagnie de Gordon, naviguant entre l’espoir, la tristesse et l’attente, à lire des livres pour enrichir ses connaissances et écouter le savoir que lui partageait son ami de cellule. Voici une citation pour illustrer ces propos : (p.111, l. 117-200) « […] il avait appris à joindre la discrétion à tous les dons heureux que la nature lui avait prodigués, et le sentiment prompt des bienséances commençait à dominer dans lui. ». Au milieu de toutes les mésaventures qu’a vécu l’Ingénu par amour, on peut terminer sur une note positive en constatant qu’il a grandi physiquement et intellectuellement ainsi que sentimentalement en surpassant les difficultés. Et ce qui explicite tout à fait la dernière phrase de ce conte philosophique : « Malheur est bon à quelque chose. », devise dite par le bon Gordon.

En conclusion, nous pouvons dire que l’Ingénu est à la base un être comme le désirait Rousseau, c’est-à-dire un bon sauvage, doté en plus d’une ingéniosité et d’un bon sens et d’un raisonnement naturels (p.42-43, l. 83-87 : «Le prieur fit observer à la compagnie […] qu’il n’en avait pas moins d’esprit ; […] et que sûrement la nature l’avait beaucoup favorisé, […] ». À la suite de son arrivée en Bretagne, il va s’adapter mais aussi être influencé aux mœurs et coutumes de cette société. Son intérêt naturel et sa raison ainsi que l’aide des personnages l’entourant, particulièrement Mlle de Saint-Yves et Gordon, vont le conduire à un changement progressif de sa personne. Transformation positive qui tendrait vers la perfectibilité de l’homme, qui est une notion essentielle dans la philosophie des Lumières avec l’acquisition de nouvelles connaissances, les progrès et le siècle de la raison. Des domaines dans lesquelles l’Ingénu est naturellement lié ou s’est perfectionné pour devenir un véritable homme, comme il le dit.

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