Les métamorphoses- l'âge de fer
Par Ninoka • 28 Novembre 2018 • 1 090 Mots (5 Pages) • 484 Vues
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Finalement, une dernière grande antithèse vient clore notre extrait des vers 15 à 24. D’abord, aux vers 15 à 17, c’est sur les plans politiques et sociaux que l’on peut voir une opposition. C’est l’apparition de la guerre et l’ouverture sur le monde extérieur. On a ce verbe « prodeo » qui est répété deux fois et montre que la paix de l’âge d’or a été remplacé par la guerre. L’horreur de la guerre est soulignée de plusieurs manières. D’abord sur le plan visuel avec « sanguinea manu », puis sonore avec « crepitantia arma ». Jusqu’au vers 23, on a l’apparition de la discorde entre les citoyens et même entre les membres d’une même famille. C’est le caractère choquant de l’irrespect de l’autre qui est montré en premier et accentué par l’utilisation de « ab » qui sépare des termes identiques « hospes » et « hospite ». La répétition de « non » souligne une négation de l’ordre morale. Cela avant que des liens très forts comme « socer » et « generon », ou entre « fratrum », ou même entre « vir » et « mariti », ne se brisent également pour laisser place à la haine. C’est enfin le culte des dieux qui est bafoué aux vers 23 et 24. Toutes les divinités sont chassées de la Terre jusqu’à la vierge Astrée que Zeus plaça dans le ciel sous la forme de la constellation de la Vierge. « jacet » accentue la mort, la disparition de la piété.
En conclusion, l’âge de fer est donc caractérisé par rapport à l’âge d’or avec une dégradation morale, sociale, spirituelle et politique. C’est donc, comme chez Hésiode, un âge sombre. Mais on a aussi une surenchère de la part d’Ovide puisque c’est l’homme et ses propres techniques qui, après leur évolution, amenèrent leur propre dégradation. Il y a ici une forme de critique du progrès et de regard pessimiste sur l’histoire. On peut comprendre cette vision d’Ovide quand on sait que celui-ci a vécu dans un moment de grandes prospérité avec Auguste qui a su restaurer la morale traditionnelle et fixer les frontières.
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