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Le loup et l'agneau

Par   •  12 Mars 2018  •  1 168 Mots (5 Pages)  •  600 Vues

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apprenons aux vers 20 et 21 qu’il est très jeune (« Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ? ») et qu’il « tète encor [sa] mère ». Manifestées par un registre pathétique, ces répliques viennent donc alimenter l’idée d’innocence de l’agneau. A l’inverse, le loup est présenté comme étant un animal agressif et méprisant, notamment par le propos cinglant « Tu la troubles. » au vers 18 et par la menace violente de châtiment exprimée au vers 9 « Tu seras châtié de ta témérité. », ou encore par l’allitération en [t] et en [r] révélant son agressivité dans « Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? » (v.7). De plus, il apparait comme étant malhonnête car il emploie des prétextes infondés comme « Et je sais que de moi tu médis l’an passé. » (v. 19), violent et cruel par la désignation de « bête cruelle » au vers 18 et « animal plein de rage » au vers 8. Pour finir sur cet aspect, le loup utilise une justice totalement inique, car il exécute l’agneau sans procès et sans motifs valables lors du dénouement, aux vers 28-29. Cette idée est d’ailleurs explicitée par ce dernier vers, « Sans autre forme de procès ». Par la critique des défauts de cet individu incarnant la cruauté et l’abus de pouvoir, nous pouvons donc dire La Fontaine utilise un registre satirique pour désigner le loup.

Enfin, cette fable est animée par un rythme allègre, ce qui rend automatiquement le récit plus vif et, par conséquent, plus efficace. En effet, les octosyllabes sont les plus abondants (au nombre de quinze) et sont dispersés dans l’apologue (v.3, v.8, v.12, v.28, etc…), tout comme les alexandrins et les décasyllabes qui sont en revanche moins nombreux. Il y a même au vers 14 un tétrasyllabe : « Dans le courant ». De même, du point de vue des rimes, La Fontaine alterne entre des rimes plates (par exemple, du vers 7 à 10 avec « breuvage », « rage », « témérité » et « Majesté »), des rimes embrassées (v. 15 à 18 avec « Elle », « façon », « boisson » et « cruelle ») et des rimes croisées (v. 22 à 25 avec « frère », « tiens », « guère » et « chiens »). Il est ainsi facile d’en déduire que le fabuliste a choisi d’appliquer à son œuvre des vers hétérométriques avec une disposition de rimes différentes, donnant du rythme à celle-là. Mais la vivacité du récit ne vient pas seulement de ces détails concernant la forme de l’œuvre, mais aussi du dialogue s’instaurant entre les deux animaux.

Dans un deuxième temps, nous observons que le rapport de force déséquilibré apparait dans un dialogue. (…)

Nous pouvons ainsi conclure que cet apologue déploie une histoire dont l’issue est connue dès les premiers vers. Comme souvent dans les fables de la Fontaine, les personnages sont ici des animaux anthropomorphes, se répondant et confrontant leurs idées. Ici, le loup décide de persuader l’agneau, alors que ce dernier tente de le convaincre, en vain. Par ailleurs, la démarche déductive qu’emploie l’auteur dans cette fable nous montre déjà la réaction du loup et nous donne la raison de ses agissements avant même que celui-ci ne les exécutent. Tout comme la fable « La génisse, la chèvre et la brebis en société avec le lion » du même auteur, « Le loup et l’agneau » est une dénonciation du pouvoir et de la justice sous Louis

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