Langue, littérature et culture d'expression
Par Ninoka • 8 Novembre 2017 • 2 455 Mots (10 Pages) • 660 Vues
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Donc, l’auteur exerce une rupture entre le texte et le paratexte.Ce rapport est assez significatif : le choix des hirondelles n’est pas fortuit. Ce titre annonce des thèmes tragiques. En effet, Kaboul désigne alors le front le plus chaud dans le monde au centre duquel le terrorisme et l’intégrisme .C’est le pôle de l’incompréhension entre l’Occident et l’Orient,
Il.2. La signifiance de la couleur :
L’image peut fournir des éléments qui éveillent l’imagination du lecteur et y orientent la compréhension du texte.La photographie seule ne peut alimenter l’interprétation et la signification du texte, il faudrait la situer par rapport au contexte de sa production pour en tirer le plus d’information possibles sur le texte qu’elle illustre.
Dans «Les hirondelles de kaboul », la photographie montre deux femmes qui traversent un chemin aride près des ruines. Elle semble être placée dans une période où Kaboul est ravagé par une guerre. En fait, l’auteur décrit Kaboul comme :« une ville en état de décomposition avancée », « La guerre était là. Elle venait de se trouver une patrie…».
L’auteur évoque aussi cette guerre à travers ses personnages: « Sont-ce les vingt années de guerre qui le rattrapent ? » , « Mohsen avait dix ans, avant l’invasion soviétique ; un âge où l’on ne comprend pas pourquoi, subitement, les jardins sont désertés et les jours aussi dangereux que les nuits», « Trop de gens meurent, et les rues sont pleines de veuves et
d’orphelins. — Et de taliban aussi. »..
Cette ruine reflète également les états d’âme de ces deux femmes.
L’écrivain dit :« La ruine des remparts a atteint les âmes » .
Alors,cette œuvre s’inscrit dans un cadre socio -culturel précis, celui de la société en Afghanistan durant la guerre entre (1979 – 2001) sous la dominance Soviétique , et sous le régime des talibans, rebelles islamistes qui font régner la terreur sur la population.
Les deux femmes illustrent un point fort de cette photographie.Quant à celle qui se positionnant à droite de l’image, elle avance à pas mesurés. Cela signifie une confiance dans sa marche , une sagesse dans la vie. Elle met une seule main sur sa poitrine ,et semble indifférente face à ce voile. Dans le langage du corps, cela signifie une protestation muette avec un sentiment de culpabilité ,des peurs, emmêlés et enracinées dans l'inconscient, un aveu du désespoir.
Dans l’œuvre,l’écrivain évoque ce refus de tchadri par le personnage de Zunaira « Avec ce voile maudit, je ne suis ni un être humain ni une bête, juste un affront ou une opprobre que l’on doit cacher telle une infirmité. C’est trop dur à assumer », sa culpabilité et son désespoir en se rappelant de la mort de son mari : « Il était merveilleux, laisse-t-elle entendre d’une voix sereine. C’est moi qui ne me rendais pas compte de ma chance » .
Pour la femme se plaçant à gauche, elle se hâte à grand pas en s’accrochant à ce voile comme une personne se retirant d’une situation dangereuse pour s’accrocher à la vie courageusement.
L’écrivain évoque cette bravoure à travers le personnage de Maussarat : « Mussarat a décidé de ne pas se soustraire à l’évidence. Cela ne sert à rien de se voiler la face. Elle a lutté contre le mal qui la ronge,refusé de baisser les bras ».
L’amalgame des couleurs harmonieux a une valeur expressive .
Le bleu est le plus dominat dans l’image .C’est la couleur la plus froide et pure des couleurs. C’es le chemin de l'infini, où la réalité devient rêve.
Le Bleu est donc le domaine de l'irréel, et il aplani les contradictions et les alternances (par exemple jour/nuit) qui rythment notre vie. Mais cette couleur n'appartient pas à notre monde, elle évoque une idée d'éternité tranquille et méprisante, donc inhumaine. Les nuances du bleu est significatives. Le Bleu céleste représente le seuil qui sépare l'homme de ceux qui dirigent, de l'au-delà, son existence. Il couvre le ciel Afghan qui perd son étincelle :
« Le ciel afghan, où se tissaient les plus belles idylles de la terre, se couvrit soudain de rapaces blindés : sa limpidité azurée fut zébrée de traînées de poudre ».I
Alors que le Bleu clair, celui des voiles, symbolise la rêverie, le Bleu foncé,celui du titre du roman ,symbolise le rêve, on passe alors du jour à la nuit, et de la conscience à l'inconscient. Ces nuances colorent même les voiles de ces deux femmes rêveuses.
« Elle regrette seulement de devoir fléchir à un âge où les chimères sont apprivoisables.
À quarante-cinq ans, la vie est encore devant soi, plus nuancée, mieux mesurée ; les rêves sont moins mythomanes ». « Prouve-moi d’abord que le jour s’est levé, que la nuit infamante n’est qu’un mauvais rêve qui relève d’un lointain souvenir. ».
Le blanc, couleur du nom de l’auteur, est absolu, sans nuances .
Dans cette vision, le Blanc symbolise l'unité.Il se situe donc à la fois au début et à la fin du jour, ce qui lui donne une valeur idéale, c'est la couleur à la fois de l'Est et de l'Ouest.
Le Blanc de l'Ouest est celui de la mort, qui amène l'être au monde lunaire, froid et femelle, à l'absence, au vide et à la disparition de la conscience. Alors que le Blanc de l'Est est celui de la renaissance, c'est celui de l'aube, moment où le ciel réapparaît, avec un potentiel de manifestation rechargé pendant la nuit ( qui est un symbole du ventre maternel dont sont issues toutes les énergies ).
Le vert qui colore la veste représente le printemps , la renaissance. C’est un couleur d’espoir ,de liberté . Il est même un obstacle aux agressions extérieures(comme Mohcen et zunaira étaient des obstacles au taliban ) .
Zunaira résistant à toute oppression pour imposer son opinion :
« Ici, au moins, je suis moi, Zunaira, épouse de Mohsen Ramat,trente-deux ans, magistrat licencié par l’obscurantisme, sans procès et sans indemnités,mais avec suffisamment de présence d’esprit pour me peigner tous les jours et veiller sur mes toilettes comme sur la prunelle de mes yeux. », et et laisser son impression : « Elle a l’impression que le monde s’est obscurci,
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