La théorie de la vraisemblance à travers la querelle du Cid
Par Matt • 8 Décembre 2017 • 1 426 Mots (6 Pages) • 718 Vues
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En revanche, l’article « Traité de la disposition du poème dramatique, et de la prétendue règle des vingt-quatre heures », dont l’auteur reste anonyme, défend que l’appréciation d’une pièce ne repose pas seulement sur le poète , il dépend également des « opérations d’esprit »[8] de la part des auditeurs, c’est-à-dire « suppléer les temps, supposer les actions et s’imaginer les lieux »[9]. Ces procédés sont essentiels dus aux limites de temps et de lieux d’une pièce. A cet égard, avec ces opérations de la part des auditeurs, l’invraisemblance engendrée par la densité des événements et l’observation de la règles des 24 heures du Cid s’affaiblit.
L’unité d’action
La règle d’action exige qu’une pièce ne doit comprendre qu’une action principale et que tous les épisodes n’ont pas le droit d’exister sauf qu’ils apportent des forces d’avancer au déroulement ou se montrent attachés au sujet.
Au regard de cette règle, Scudéry critique que toutes les scènes qui ont trait à l’amour de l’Infante pour Rodrigue sont tout à fait superflues puisque « Doña Urraque n’y est que pour faire jouer la Beauchâteau et le pauvre Don Sanche pour s’y faire battre par Rodrigue »[10]. D’après lui, l’Infante ne contribue ni au noeud ni au dénouement de l’histoire. Elle n’entraîne pas non plus une rupture du mariage entre Chimène et Rodrigue. Par conséquent, ce sont des épisodes dont la liaison avec l’action principale est très faible et qui risquent de distraire les spectateurs de l’intrigue principale et d’affaiblir la vraisemblance. Néanmoins, du point de vue de l’auteur de « Défense du Cid »[11], ces épisodes servent à relever les mérites de Rodrigue dont l’Infante ainsi que Chimène sont éprises, ce qui aide à justifier le mariage à la fin et rendre le dénouement plus raisonnable et vraisemblable.
Pour conclure, la discussion autour de la théorie de la vraisemblance traite essentiellement de la correspondance à la convenance et des Trois Unités sur lesquelles se fonde la vraisemblance. Malgré la divergence des opinions sur ces règles, à l’initiative de Richelieu, l’Académie française émet son opinion autoritaire dans l’article « Sentiments de l’Académie française sur la tragi-comédie du Cid » qui appuie plutôt Scudéry , selon lequel, une pièce de bonne qualité est obligée d’obéir à la convenance sociale, observer à la fois les Trois Unités et la règle de la Nature et met un terme à cette querelle. Cette querelle occupe une place illustre dans l’histoire de la littérature française grâce à sa contribution à l’établissement des principes de la tragédie. Par la suite, Corneille s’applique à accorder ses oeuvres avec ces principes et nous offre des trésors meilleures tels que «Cinna ».
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