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John Locke (1632-1704)

Par   •  4 Novembre 2018  •  3 481 Mots (14 Pages)  •  727 Vues

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- Pour Locke, le mot « idée » signifie tout ce qui se trouve dans notre pensée, tout ce qui nous est présent à l’esprit. C’est autant ce que l’on peut voir que ce que l’on peut imaginer ou même calculer.

- Notre esprit, ou entendement, serait comme une page vierge où vont d’abord venir s’imprimer des sensations (couleurs, sons, etc.) et des réflexions (être conscient de ce qui se passe dans notre esprit, des émotions que l’on vit, etc.)

- Ces premières idées sont des idées simples et proviennent soit de nos sensations, de nos perceptions ou de notre mémoire. Ce sont comme les blocs de construction pour nos idées complexes (comme une phrase ou encore un souvenir complet) qui elles, proviennent de l’activité de notre esprit qui associe nos idées simples.

- Comme nos premières idées nous viennent d’abord des sensations, Locke pourra alors dire : « Rien dans l’entendement qui n’ait d’abord été dans les sens. »

Le livre 3 est consacré à l’étude du langage et à ses impacts sur nos recherches de la connaissance et de la vérité. Il s’agit surtout de mises en garde contre les erreurs que peuvent induire les mots (malentendus, les connotations, l’équivocité, etc.) Les recommandations de Locke tournent alors autour de la question de définir clairement le sens que nous voulons donner au mot afin d’aider nos interlocuteurs à mieux comprendre les pensées que nous voulons exprimer.

Le livre 4 traite de ce que sont les connaissances humaines. Pour Locke, il s’agit avant tout d’une connexion adéquate entre nos idées. Ainsi, connaître, c’est faire les bons liens entre mes contenus mentaux. La vérité, elle, est plutôt une qualité des propositions qui veulent exprimer nos idées et nos connaissances. Si la phrase que je fais associe ensemble des signes (mots, symboles, mais aussi des idées) d’une manière qui décrit correctement ce qui se passe dans la réalité, mais phrase peut être qualifiée de vraie.

Traité du gouvernement civil :

L’intention de Locke est double : d’abord, donner une meilleure explication des origines et des raisons pour lesquelles les humains se sont assemblés en société et ont mis en place les gouvernements, mais aussi, cerner les limites du pouvoir de ces mêmes gouvernements et ainsi, combattre l’absolutisme monarchique tout en fondant la légitimité du pouvoir politique sur le consentement du peuple.

Premièrement, Locke va donner une définition du pouvoir politique :

« J’entends par pouvoir politique le droit de faire des lois, sanctionnées ou par la peine de mort ou, a fortiori, par des peines moins graves, afin de réglementer et de protéger la propriété ; d’employer la force publique afin de les faire exécuter et de défendre l’État contre les attaques venues de l’étranger : tout cela en vue, seulement, du bien public. »[1]

Il y a donc trois grandes dimensions à ce pouvoir :

- Faire les lois et décider des punitions, ce qui est le pouvoir législatif

- Se servir des moyens dont dispose la société pour que les lois soient appliquées et que ceux qui les enfreignent reçoivent ce qui leur est dû. Il s’agit donc du pouvoir exécutif.

- Le droit de faire la guerre, mais aussi de signer des ententes avec les autres États pour assurer la paix et la coopération. Locke appelle cela le pouvoir fédératif.

Mais Locke lui donne aussi un but en même temps qu’une limite : le pouvoir ne s’exerce que dans l’intérêt du peuple et donc, une décision du gouvernement qui irait à l’encontre de ces intérêts publics est automatiquement un abus de pouvoir et un geste illégitime. Locke précisera même plus loin que devant de tels usages de la force contre le bien commun, le peuple a le devoir de résister et de se donner un nouveau gouvernement.

Il s’agit donc d’un renversement de l’ordre traditionnel : le peuple n’est plus soumis au roi en vertu d’un droit divin de gouverner, mais c’est plutôt par soumission aux intérêts de son peuple qu’un roi peut gouverner. La source véritable du pouvoir, c’est la volonté du peuple.

Cependant, d’où nous est venue l’idée de nous donner un gouvernement ? Quel était le but des humains lorsqu’ils se sont associés pour former des États ? A-t-on réellement besoin de vivre sous un État et son gouvernement ? Locke va emprunter une idée en vogue à son époque qui consiste à tenter de cerner ce qu’est l’humain à l’état le plus naturel, hors de toute société organisée ou culture, l’humain avant la civilisation, si l’on veut.

L’humain à l’état de nature a des droits : la propriété et la défense

Un droit découle toujours d’une loi. Ici, comme ces droits sont naturels, la loi dont ils découlent est alors la loi de la nature ou loi naturelle. Voici comment Locke la conçoit :

- Je dois faire tout le nécessaire pour assurer ma conservation. Ça inclut bien évidemment la survie biologique, mais aussi et surtout la défense de ma propriété.

- Je dois faire tout le nécessaire pour la conservation du genre humain. Ça veut donc dire que je ne peux pas nuire aux autres en voulant abuser de ma liberté, mais aussi que je dois leur venir en aide lorsqu’on menace leurs droits.

Justement, parlons des droits naturels :

- Droit de propriété : Je suis le propriétaire de ma vie, de ma santé, de mon corps, de ma liberté et des biens que j’acquière par mon travail, c’est-à-dire l’usage de ma liberté et de mon corps. À titre de propriétaire, c’est moi qui ai le dernier mot sur ce qu’on peut faire de ma propriété et ma liberté d’action n’est limitée que par le respect de la propriété des autres. En fait, il s’agit de la clause lockéenne qui dit que j’ai le droit d’accumuler autant de biens que j’en ai envie ou de faire ce que je veux tant que je n’empêche pas aux autres d’en faire autant. Donc, je peux cueillir 200 pommes si ça ne prive personne et qu’elles ne moisissent pas chez moi plutôt que d’être savourées par d’autres. Cette clause lockéenne existe pour que je respecte la deuxième loi naturelle : ne pas nuire aux autres.

- Droit de défense : J’ai le droit de faire tout ce qui est nécessaire pour défendre ma propriété (vie, santé, corps, liberté et biens) contre quiconque voudrait s’en servir contre ma volonté. Par respect pour la deuxième loi naturelle, je dois aussi intervenir lorsqu’on s’en prend

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