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CORPUS - La Fayette, Prévost, Flaubert, Zola, Duras

Par   •  18 Avril 2018  •  1 866 Mots (8 Pages)  •  584 Vues

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important champ lexical relatif à la vision, omniprésent tout au long de ce passage : « pendant qu’elle cherchait des yeux quelqu’un qu’elle avait dessein de prendre », « Elle se tourna et vit un homme… », « qu’il était difficile de n’être pas surprise de le voir quand on ne l’avait jamais vu… », « il était difficile de voir Mme de Clèves pour la première fois sans avoir un grand étonnement », « Le roi et les reines se souvinrent qu’ils ne s’étaient jamais vus, et trouvèrent quelque chose de singulier à les voir danser ensemble sans se connaître. », « il y a même quelque chose d’obligeant pour M. de Nemours à ne vouloir avouer que vous le connaissez sans l’avoir jamais vu. ». On a aussi l’impression que cet événement correspond à la réunion de deux êtres exceptionnels, dont la beauté est l’atout principal. En effet, on retrouve dans la description des deux personnages le champ lexical de la beauté : « sa beauté et sa parure », « le soin qu’il avait pris de se parer ».

Dans l’extrait de « Manon Lescaut », on constate que la rencontre a un effet immédiat sur le Chevalier Des Grieux. Cela est souligné par l’utilisation d’hyperboles : « je me trouvais enflammé tout à coup jusqu’au transport ». Cela nous indique qu’il ressent un élan incontrôlable pour la jeune-fille. L’amour naissant provoque une réelle transformation chez lui, en la voyant il devient un autre homme. Cela lui donne de la force et du courage, il prend soudainement des initiatives : « Je me suis étonné mille fois, en y réfléchissant, d’où me venait alors tant de hardiesse et de facilité à m’exprimer ». On note une succession de verbes d’action et de parole « Je l’assurai… », « J’emploierais ma vie… ». L’utilisation du passé simple met aussi l’accent sur la rapidité et l’enchaînement des actions. Enfin, la rencontre nous est rapportée par le biais d’un dialogue au discours indirect, dans lequel on n’a plus aucun repère de temps ni de lieux. Tout cela a pour but d’accroître l’impression que les personnages sont pris dans le tourbillon amoureux de leur rencontre.

Dans le texte tiré de « Madame Bovary », on relève une description très précise du physique d’Emma, ce qui démontre que Charles accorde une très grande attention à la jeune-fille, caractérisé par un important champ lexical relatif à son physique, à ses ongles et ses mains pour commencer : « Charles fut surpris de la blancheur de ses ongles. Ils étaient brillants, fins du bout, plus nettoyés que les ivoires de Dieppe, et taillés en amande. Sa main pourtant n’était pas belle, point assez pâle, peut-être, et un peu sèche aux phalanges ; elle était trop longue aussi, et sans molles inflexions de lignes sur les contours », mais aussi à ses yeux : « Ce qu’elle avait de beau, c’étaient les yeux ; quoiqu’ils fussent bruns, ils semblaient noirs à cause des cils, et son regard arrivait franchement à vous avec une hardiesse candide. », puis sont évoqués à la suite ses lèvres charnues, son cou, ses cheveux, ses oreilles,…Il semble qu’il soit incapable de détacher son regard de la jeune-fille dont il a étudié en détail la moindre partie du corps.

Dans le passage de « Thérèse Raquin », nous pouvons comprendre l’importance de cette rencontre pour les personnages, grâce à de multiples procédés. Notamment l’utilisation d’hyperboles : « Elle n’avait jamais vu un homme. », par cela le narrateur sous-entend qu’elle n’a jamais connu un vrai homme, puissant, « Il aurait pu assommer un bœuf. », ici elle exagère la force de Laurent. Nous trouvons aussi des métaphores:« son cou de taureau ». Celle-ci est dans le prolongement de l’idée de force que Thérèse a de Laurent puisqu’ici elle le compare à un animal puissant. Elle aime la force, pas la finesse. Elle a une conception un peu bestiale de l’ « amour ». Enfin, on note aussi un important champ lexical du regard : « regardait le nouveau venu » « Elle n’avait jamais vu », « Elle contemplait avec une sorte d’admiration », « Elle arrêta un instant ses regards », « Puis elle s’oublia à considérer », « Et Thérèse l’examinait avec curiosité », « lorsque ses yeux rencontraient son cou de taureau », « Laurent en regardant Thérèse en face. » « Sous ce regard droit ». Ces regards démontrent une grande attirance entre les deux personnages.

Dans l’extrait de « Moderato Cantabile », on constate que l’auteur a choisi d’utiliser la répétition de certains termes pour accentuer l’impression de trouble et de malaise de l’Héroïne au moment de la rencontre amoureuse : « Sa voix tremblait », « Elle vit que cette femme tremblait », « Au tremblement persistant des mains accrochées au verre », « Le tremblement des mains s’atténua », « Le vin aidant sans doute, le tremblement de la voix avait lui aussi cessé ». On retrouve aussi un important champ lexical relatif au regard : « Je vois… Je me le demandais, voyez-vous », « Dans les yeux, peu à peu, afflua un sourire de délivrance » « elle s’aperçut de sa mégarde, le reposa sur le comptoir et attendit, les yeux baissés ».

Nous constatons donc que ces 5 textes décrivent chacun une scène de rencontre amoureuse différente, même si l’on retrouve certains schémas communs : champs lexicaux du regard, descriptions détaillées de l’être aimé, hyperboles, etc… bien qu’elles se déroulent à des époques diverses. Toutefois, le texte de Marguerite Duras apporte également une touche d’originalité en ne suivant pas réellement des schémas traditionnels de la description de la rencontre amoureuse. En effet, tout dans cette scène est suggéré, rien n’est dit clairement.

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