Aurélien - Aragon
Par Ramy • 8 Décembre 2018 • 1 351 Mots (6 Pages) • 567 Vues
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• Nombreuses aposiopèses (=fait de ne pas terminer la phrase, s’interrompre en laissant au lecteur le soin de la terminer) : « les vers, lui » ; « l’autre, la vraie ».
• Langage oral, courant donc on rentre dans l’intériorité du perso.
Dans l’ensemble du texte, les idées n’ont pas vraiment de liens entre elles : il passe de l’apparence de Bérénice au vers de Racine, vers au un pouvoir évocateur pr la musicalité: répété x3 et prend une forme incantatoire et obsédante qui crée une équivalence entre le vers et la femme.
• « Un vers qu’il ne trouvait pas un beau vers » (l.17-19) : progression à l’obsession : « hantait » ; « obsédait » ; « obsédait encore » -> assonance en é
• « Je demeurai longtemps errant dans Césarée … » -> « é », « an », alexandrin
• « Avait obsédé » -> plus que parfait traduit l’ancienneté
• L’équivalence envoûtante se précise entre le nom de Césarée et celui de Bérénice (l.28) « un beau nom pour une ville ou pour une femme ».
- Une réminiscence douloureuse
• La rencontre avec la femme semble avoir réactivé un traumatisme ancien : références rappellent sa vie d’avant : allusions temporelles « pendant la guerre (…) démobilisé » (l.16)
• Prénom renvoie à des souvenirs douloureux de sa vie d’avant et même s’il déclare ne pas aimer ces vers, il ne peut s’empêcher d’avoir une passion étrange qui peut être qualifiée de tragique avec la pièce de Racine, Bérénice où l’héroïne est sacrifiée par Titus pour l’intérêt public = on pourrait croire qu’il voit inconsciemment les conséquences de cette fascination.
III] Un texte humoristique
- Un décalage plaisant
• 2 niveaux de langues se côtoient dans cet extrait :
- Soutenu : « cela lui fit mal augurer (…) d’Orient » (l.4-5)
- Familier : le relâchement syntaxique « en général, les vers lui… » (l.21) / relâchement lexical « comment s’appelait – il le type qui disait ça ? » (l.30) / « espèce de grand bougre » (l.31) « se mettre en ménage » « chichis » (l.26) / « en veux-tu en voilà » -> décalage entre la narration et le discours indirect libre produit un effet comique.
• Ces expressions familières sont un moyen de dégrader le mythe racinien.
- Une parodie du sublime racinien
• Texte de source (hypotexte), Bérénice de Racine, est traité par Aurélien de façon burlesque : compte rendu trivial (grossier, bas) de l’intrigue (l.24).
• Termes péjoratifs avec une présentation dégradante des personnages (l.26) « moricaude » renforcé par « assez » ; elle incarne le mauvais goût « chichis ».
• Pour Antiocus : accumulation qui le met comme un perso de farce (l.31-32). Il est malade physiquement et mentalement.
• Titus, lui est placé au rang d’un « marchand de tissu » ; on le moque aussi sur son physique « bellâtre » « potelé » puis sur son nom.
• C’est à travers le vers de Racine que le perso accède à l’amour pour Bérénice : révèle la nature impressive de la littérature.
- Un concert de voix
• Malgré une narration à la 3ème pers, la 1ère pers du singulier apparait x2 : « je crois » (l.12) et « je deviens gâteux » (l29-30) -> le narrateur ou personnage ? comme si 2 voix se mêlaient.
• « Je deviens gâteux » -> remarque comique
• Narrateur n’hésite pas à se moquer de son perso (l.3) « il avait des idées sur les étoffes ».
CONCLUSION
- On n’assiste pas à un coup de foudre ; ce n’est ni le physique, ni la grâce, ni l’esprit de Bérénice qui exercent une attirance sur le personnage masculin, mais son nom, car il évoque des souvenirs littéraires et personnels.
- Aurélien va être hanté et fasciné par Bérénice, dont le prénom évocateur laisse augurer une fin tragique.
- Rencontre amoureuse qui se différencie de celles précédemment étudiées puisqu’Aurélien ne tombe pas directement sous le charme de la jeune femme
- Auteur sait jouer de l’attente du lecteur en allant à l’encontre de ce topos romanesque.
- Ouverture : contraste avec rencontre traditionnelle.
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