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Anthologie sur la guerre.

Par   •  2 Juillet 2018  •  3 121 Mots (13 Pages)  •  552 Vues

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« Après la bataille»

Mon père, ce héros au sourire si doux,

Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous

Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,

Parcourait à cheval, le soir d’une bataille, Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit. Il lui sembla dans l’ombre entendre un faible bruit.

C’était un Espagnol de l’armée en déroute Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,

Râlant, brisé, livide, et mort plus qu’à moitié.

Et qui disait: ” A boire! à boire par pitié ! ”

Mon père, ému, tendit à son housard fidèle

Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,

Et dit: “Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. ”

Tout à coup, au moment où le housard baissé

Se penchait vers lui, l’homme, une espèce de maure,

Saisit un pistolet qu’il étreignait encore,

Et vise au front mon père en criant: “Caramba! ”

Le coup passa si près que le chapeau tomba

Et que le cheval fit un écart en arrière.

“Donne-lui tout de même à boire”, dit mon père.

« Après la bataille », La légende des siècles, Victor HUGO, 1859

[pic 2]

Tableau par Henri Jacquier.

Représentation du père de Victor Hugo et du soldat espagnol.

Auguste LACAUSSADE est né en 1815 à St-Denis de l’île Bourbon. En raison du métissage de sa mère il est refusé au collège Royal et s’en va donc faire ses études à Nantes. Ce poème relate la tristesse d’un soldat qui malgré lui doit tuer son ami et montre à quel point la guerre est terrible et fait des hommes des êtres cruels.

« Le Soldat » On marche aux sons voilés du tambour. Sur la plaine Le soleil luit ; l’oiseau vole au bord du chemin. Oh ! Que n’ai-je son aile ! Oh ! Que la vie est pleine

De tristesse ! Mon cœur se brise dans mon sein.

Au monde je n’aimais que lui, mon camarade,

Que lui seul, et voici qu’on le mène à la mort.

Pour le voir fusiller défile la parade ;

Et c’est nous, pour tirer, nous qu’a choisis le sort.

On arrive : ses yeux contemplent la lumière

De ce soleil de Dieu qui monte dans le ciel…

Mais d’un bandeau voici qu’on couvre sa paupière :

Dieu clément, donnez-lui le repos éternel !

Nous sommes neuf en rang, déjà prêts sous les armes.

Huit balles l’ont blessé ; la mienne, - de douleur

Leurs mains tremblaient, leurs yeux visaient mal sous les larmes, -

La mienne l’a frappé juste au milieu du cœur.

Imité de l’allemand.

« Le Soldat », Études poétiques, Auguste LACAUSSADE, 1876

Ce sonnet de Rimbaud date de la fin du XIXème siècle, mais le jeune poète reprend, sans doute sous l’influence de ses études littéraires, les thèmes développés par Voltaire et les philosophes du XVIIIè, réactivés lors de la guerre de 1870 contre la Prusse. La jeunesse de Rimbaud, âgé de seize ans lors de cette guerre qui se déroule près de sa région natale, le conduit à réagir violemment contre les atrocités commises. « Le Mal », sonnet qui fait partie du recueil Poésies, publié à titre posthume en 1898, a été écrit sans doute à la fin de 1870, et remis au jeune poète Demeny dans ce qu’on appellera le Cahier de Douai. Plus tard, Rimbaud lui demande de détruire ces poèmes, qu’il juge maladroits et enfantins, ce que ne fera pas Demeny… Le titre du poème révèle sa révolte contre ceux que les victimes de la guerre laissent indifférents, mais sans préciser les responsables accusés.

« Le mal »

Tandis que les crachats rouges de la mitraille

Sifflent tout le jour par l’infini du ciel bleu ;

Qu’écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,

Croulent les bataillons en masse dans le feu ;

Tandis qu’une folie épouvantable broie

Et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant ;

- Pauvres morts ! Dans l’été, dans l’herbe, dans ta joie,

Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !…

- Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées

Des autels, à l’encens, aux grands calices d’or ;

Qui dans le bercement des hosannah s’endort,

Et se réveille, quand des mères, ramassées

Dans l’angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,

Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !

« Le Mal », Poésies, Arthur RIMBAUD, 1898

Guillaume APOLLINAIRE est un poète et écrivain français, né sujet polonais de l'Empire russe. D'après sa fiche militaire, il est né le 25 août 1880 à Rome et mort pour la France le 9 novembre 1918 à Paris. « Chevaux de frise » relate l’écriture d’une lettre par un soldat se trouvant dans les tranchées qui déclare son amour fou à sa bien aimée Madeleine. Ce poème montre que malgré les horreurs

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