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Analyse d'un corpus

Par   •  29 Mars 2018  •  1 631 Mots (7 Pages)  •  685 Vues

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laquelle on vit ». Une norme visant à soutenir sur une échelle de valeur que telle culture est supérieure à une autre. Une norme que nous devons à tout prix dépasser afin de minimiser le racisme et l’ethnocentrisme.

Enfin, dans la Controverse de Valladolid, Carrière se base sur des faits historiques réels afin de mettre en place un débat sous forme de dialogue avec différentes ressources de l’argumentation. Dans un premier temps, nous verrons qu’une controverse est organisée afin de décider du sort des Amérindiens, peuplades récemment découverte et aux coutumes totalement différentes de celles connues par les Européens. Sepulvéda, philosophe et homme d’Église espagnol est contre le fait que les Indiens méritent d’être traités comme leurs égaux, ce que Las Casas, philosophe dominicain, n’approuvent pas. A partir de cette opposition des points de vue s’installe un débat. Débat souligné par les arguments de Sepulvéda basés sur les préjugés des civilisations européennes : le goût des aliments des Indiens « nourritures détestables », les technologies « ils ignorent l’usage du métal »... Tout au long de la controverse ce dernier ne cessera de juger le mode des vie des Indiens par rapport à celui des Européens, qu’ils jugent intellectuellement inférieurs. Las Casas quant à lui, s’indigne face à l’ignorance de son adversaire et son manque d’expérience, à travers le registre polémique, puisqu’il avance que ce dernier n’a jamais côtoyer les Indiens. Il dit notamment au sujet de la nourriture : « y avez-vous déjà goûté ? ».

Dans un deuxième temps, nous remarquerons que malgré les différentes formes argumentatives, ces extraits de texte avancent des arguments comparables. Tout d’abord, tous dénoncent l’ethnocentrisme, la xénophobie et une certaine forme de racisme à différentes époques. Dans l’extrait Des cannibales de Montaigne et dans La Controverse de Valladolid de Carrière, les deux textes s’accordent sur le fait que les pratiques des Européens ont corrompu celles des peuplades découvertes. En effet, dans le texte de Carrière, Las Casas avance que l’ivresse a été apporté aux Indes par ses compatriotes « nous avons tout fait pour les encourager », Montaigne démontre que plusieurs sortes de dégradations et de perversions, tels que les tortures, qui étaient jusque là inconnus des Indiens, ont été pratiqué sous les yeux des Indiens qui ont commencé à en faire de même : « [Les Européens] étaient beaucoup plus grands maîtres qu’eux en toute sorte de méchanceté » (l.22), « mort qui consistait à les enterrer jusqu’à la ceinture et à leur tirer sur le reste du corps force et coups de traits » (l.19). Puis, nous pouvons constater que tout ces extraits nous invite à l’introspection, à ouvrir les yeux, à dépasser certaines normes, à accepter la diversité culturelle d’autrui et à accepter d’être confronté à l’altérité puisque celle-ci peut tous nous enrichir humainement.

Dans un dernier temps, nous pouvons observer que toutes ces œuvres dénoncent l’ethnocentrisme, majoritairement basé sur le jugement des valeurs des autres par rapport à la sienne, sur la tendance à privilégier les formes culturelles du groupe auquel on appartient, sur les préjugés et sur cette idée de rejeter ce qui ne correspond pas à notre norme. Toutes ces caractéristique se retrouvent dans les textes de ce corpus : dans les deux extraits de texte de Montaigne, l’ethnocentrisme est dénoncé à travers le regard des Indiens. Un regard neuf et quelque peu candide sur les pratiques européennes (tortures, dégradations...etc). Ce dernier explique que les Européens "cachent" d’une certaine façon leur barbarie, ils préfèrent mettre en avant celle des autres afin de relativiser la leur. Quant à Carrière, ce dernier personnifie l’ethnocentrisme à travers le personnage de Sepulvéda : celui-ci se permet de juger les pratiques et les valeurs des Indiens puisqu’il les considère comme étant intellectuellement et culturellement inférieurs. Et afin de valoriser son point de vue, ce dernier s’appuie sur les nombreux préjugés européens : « les premiers qui ont été découverts se sont montrés incapables de toute initiatives » (l.5), « on les voyait habiles de copier les gestes et les attitudes des Espagnols, leurs supérieurs » (l.6). Puis, dans Le point de vue de l’anthropologue, Lévi-Strauss dénoncent également l’ethnocentrisme et explique que le jugement ou le rejet d’une culture ou de valeurs sans même chercher à les comprendre, sous prétexte que ce sont des « habitudes de sauvages » et que « cela n’est pas de chez nous » sont des réactions tout à fait grossières.

Enfin, pendant très longtemps, l’Homme refusait de se questionner sur lui même et se contentait de juger les valeurs culturelles, morales, religieuses ou encore sociales des autres comme étant inférieures aux siennes. Ce comportement dû à la confrontation brutale avec l’altérité est la définition même de l’ethnocentrisme, critiqué par de nombreux écrivains. Cette vision des choses a abouti sur ce qu’on appelle de nos jours la xénophobie ou le racisme.

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