« Respecter tout êtres vivants est-ce un devoir moral ? »
Par Ninoka • 5 Juin 2018 • 1 364 Mots (6 Pages) • 689 Vues
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Il n y a des devoirs qu’a l’égard des personnes :
Mais à trop rappeler que nous sommes des animaux, ne risque t’on pas d’élargir le champ de nos responsabilités et d’oublier ce qui différencie l’homme de tout autre être ? La lutte pour la survie est la caractéristique qui a permet d’expliquer l’évolution du vivant. Ainsi dans le cas de l’homme, cette lutte du plus fort contre le faible se renversait car l’homme avait par le développement de son intelligence, la capacité de se soucier des plus faibles. Dès l’état de nature, on sent que nous les hommes éprouvons de la pitié à l’égard de ses semblables. La capacité à respecter les autres semble donc être d’abord une caractéristique humaine. Nous pouvons donc dire que la morale ne naît qu’avec l’homme et pour l’homme. Le philosophe allemand Emmanuel Kant expliquait dans Les fondements de la métaphysique des mœurs que l’homme se distingue comme une personne avec un statut qui oblige à faire une fin et non un moyen. D’où l’on peut dire qu’il n y a pas vraiment de devoir moral à l’égard de ce qui n’est pas un homme. Un exemple concret qui est celui du débat sur l’avortement, l’embryon est-il déjà une personne ou pas ? Si s’en est pas une, le faire disparaître n’est pas un crime, ni un manque de respect.
Et si nous estimons que tout être vivant a la dignité d’une personne, n’est pas à l’identité même de l’homme que nous touchons ? Le problème déborde la morale et affecte même la théorie philosophique qui met l’homme au centre des ses préoccupations. Car si nous interdisons la consommation de viande non par choix culturelle mais aussi au nom de la raison universelle, on ne pourra plus définir l’homme comme un omnivore. Du même fait, si tout être vivant est une personne, toute expérimentation sur lui deviendra problématique, ainsi c’est la recherche scientifique qui est amenée par la longévité humaine et qui est en passe doubler qui risque d’en pâtir et de souffrir de cette situation.
Un problème politique ?
Il faut nuancer le devoir de respectabilité à l’égard des vivants en prenant d’autre point de vue, plus généralisant, plus global et même politique. Pour beaucoup de personnes le respect des vivants fait partie de nos responsabilités à l’égard de la toute la nature dont on sait qu’elle est menacée par nos activités industrielles. Ainsi pour certains philosophes, il existe un certain « principe responsabilité » qui demande d’agir de telle sorte que les effets de notre action ne mettent pas en péril la vie sur terre. Ce fondement a servi à l’écologie profonde qui accorde à tout être vivant des droits. Respecter le vivant est devenu une condition de survie car épuiser les fonds marins, c’est briser la chaîne alimentaire et donc nous amener à la disparition de notre propre espèce.
Contre cela, Luc Ferry objecte dans Le nouvel ordre écologique que l’homme est un animal historique et que se serait une régression par rapport aux acquis des lumières que de donner aux vivants des droits. Il faut donc énoncer que si l’homme a des devoirs vis-à-vis des vivants, il ne peut en aucun cas être de même nature que ceux à l’égard des hommes. On peut cependant inscrire la non-souffrance dans une charte de défense des droits des animaux mais il faut bien évidemment hiérarchiser les chartes et rappeler que celle des droits de l’homme prime sur toutes les autres.
CONCLUSION :
Il est donc sans doute à l’honneur de repenser dans un sens plus respectueux son rapport aux êtres vivants. Et sans aucun doute étendre aux animaux qui nous sont proches, à savoir que le droit de vivre est le premier des droits de l’homme. Mais la « zoophilie », la bestialité, ne doit pas nous faire oublier que l’animal ne rentre pas dans l’histoire, qu’il reste en quelque sorte bête comme le disait La Fontaine, et que l’homme par son unicité reste un mystère bien plus respectable dans l’univers.
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