Les origines de la pensée grecque
Par Ramy • 25 Octobre 2018 • 822 Mots (4 Pages) • 454 Vues
...
Avec Clisthène, l’idéal égalitaire, en même temps qu’il s’exprime dans le concept abstrait d’isonomia, est directement lié à la réalité politique ; il inspire une refonte des institutions. Le monde des relations sociales forme alors un système cohérent, réglé par des rapports et des correspondances numériques permettant aux citoyens de s’affirmer « identiques », d’entrer les uns avec les autres dans des relations d’égalité, de symétrie, de réciprocité, de composer tous ensemble un cosmos uni. La Polis se présente comme un univers homogène, sans hiérarchie, sans étage, sans différenciation. L’archè n’est plus concentrée en un personnage unique au sommet de l’organisation sociale. Elle est répartie également à travers tout le domaine de la vie publique, dans cet espace commun où la cité trouve son centre, son méson. (p.99)
La nature n’a pas opéré « au commencement » d’une autre manière qu’elle le fait encore, chaque jour (…) Comme il n’y a qu’une seule physis qui exclut la notion même de surnaturel, il n’y a qu’une seule temporalité. L’originel, le primordial se dépouillent de leur majesté et de leur mystère ; ils ont la banalité rassurante des phénomènes familiers. Pour la pensée mythique, l’expérience quotidienne s’éclairait et prenait un sens par rapport aux actes exemplaires accomplis par les dieux « à l’origine ». Le pôle de la comparaison se renverse chez les ioniens. Les événements premiers, les forces qui ont produit le cosmos sont conçues à l’image des faits qu’on observe aujourd’hui et relèvent d’une explication analogue. Ce n’est plus l’originel qui illumine et transfigure le quotidien ; c’est le quotidien qui rend l’originel intelligible en fournissant des modèles pour comprendre comment le monde s’est formé et ordonné. (p.101)
...