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Le jeu du bouton

Par   •  25 Août 2018  •  1 290 Mots (6 Pages)  •  1 366 Vues

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fantastique, de l’imaginaire, elle agit donc comme un révélateur, en démontrant que ce couple ne se connaissait pas réellement.

Mais à travers cette histoire, l’auteur va aussi remettre en cause le rêve américain. Pour cela il utilise une opposition bien distincte entre les deux attitudes des époux, lesquelles feront ressortir son point de vue sur cette société de consommation des années 60.

Tout d’abord nous pouvons remarquer que madame Lewis ne comprend pas l’absence de considération de son mari face à cette offre hors du commun. Elle est fortement attirée par l’argent et insiste auprès de son mari sur la somme que veut leur verser monsieur Steward : « 50000$ , Arthur ! ». Cela serait une opportunité pour elle de réaliser son rêve :

« voyager en Europe » et « acheter un pavillon à Long Island » pour pouvoir par la suite

« fonder une famille ».

Cependant, son mari, intègre et raisonnable, lui fait comprendre que c’est immoral : « Peu importe de qui tu causes la mort. Ca reste un meurtre ! » déclara Arthur. On ne peut tuer une personne, même si elle nous est inconnue, au grès de ses envies ou de ses besoins. Mais Norma, cupide, appuiera sur le bouton !

L’auteur reprend aussi, dans sa nouvelle, le schéma du mythe fondateur de la Bible : c’est la femme, vénale, qui est tentée, et va essayer de convaincre son mari : « Ca ne t’intrique donc pas ? » demanda Norma à son mari. C’est lui qui représente la moralité mais n’arrive pas à défendre son point de vue autrement que par les émotions. En effet, Arthur ne répond que de manière superficielle aux questions de sa femme : « Peut être… », « Signe de dénégation d’Arthur ».

On voit alors bien l’opposition des images concrètes chez Norma, son désir de voyager, d’acheter un pavillon, et abstraites chez son mari ; il se positionne sur un comportement condamnable. L’une cherche une réponse matérialiste alors que l’autre défend une éthique.

Par ailleurs, nous pouvons constater que la dernière réplique semble montrer la victoire du mari malgré le peu d’arguments, mais laisse planer quand même le doute : est-ce par conviction ou pour ne pas se montrer monstrueuse aux yeux de son mari que Norma trouve une échappatoire ? Effectivement, nous pouvons voir que Norma a conscience de ses actes, mais ne peut pas résister à cette fortune si proche.

Norma, veut se convaincre que c’est un jeu, et essaye d’en finir avec cette histoire : elle se débarrasse l’esprit de toutes les interrogations qui lui montaient à la tête ; et elle finira par se jeter à l’eau : elle appuiera sur le bouton ! Elle fait là une imparable erreur de jugement puisqu’elle apprend, dans les secondes qui suivent, le décès de son mari…

Les années 60 sont le prétexte à ce récit. A cette époque c’est l’homme qui prend les décisions du couple, et la femme « suit » .

Là, madame Lewis a pris une décision seule qui a conduit à la mort de son mari. C’est après être passé par divers sentiments, qui vont de l’appât du gain jusqu’à de fortes angoisses, qu’elle trouve tout cela ridicule et apprend la terrible nouvelle.

Le manque de communication dans ce couple, le fait qu’ils ne se connaissaient en réalité que superficiellement, rend cette nouvelle intemporelle, et conduit à la réflexion que tout acte peut être lourd de conséquences.

L’auteur utilise le registre réaliste en inscrivant ses personnages dans ses lieux et époques réels, précis et grâce à un élément fantastique, il nous montre que la société de consommation entraîne certains excès, notamment le meurtre de quelqu’un pour de l’argent.

Bien qu’il ne faut pas en faire une généralité, on peut se demander jusqu’où chacun serait prêt à aller pour une somme d’argent gagnée presque « sans efforts ».

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