Le croisement entre l'Orient et l'Occident dans les Echelles du Levant d'Amin Maalouf
Par Raze • 6 Mai 2018 • 1 978 Mots (8 Pages) • 601 Vues
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À Adana, on a témoigné :
- Le trépas du souverain déchu qui conduit sa fille, Iffet, à la folie.
- Le mouvement populaire contre les Arméniens.
- L'attaque de la maison de Noubar par les émeutiers et la police après avoir pris des photos pour eux pendant une manifestation et la destruction de ces appareils, ce qui l’a poussé à quitter le pays avec le père d’Ossyane.
Beyrouth était La station suivante pour la famille Ketabdar. À Beyrouth, le Paris de l'Orient, la rencontre des cultures est bien visible. Elle est comme un tableau mosaïque des coutumes, des langues et des croyances. Elle constitue un brassage des cultures.
À Beyrouth, on a assisté :
- Le mariage du prince ottoman avec la fille de Noubar l'Arménienne, ce mariage était l'une des dernières manifestations pacifiques entre ces groupes ethniques.
- La naissance de notre héros « Ossyane », qui rêvait toujours de voyager pour se libérer de l'autorité de son père.
La France : la deuxième patrie pour Ossyane :
En France qui représente l’Occident moderne, l’ouverture, les idées révolutionnaires Ossyane a retrouvé ce qu’il manque. À la veille de la guerre à laquelle il participe comme émissaire qui aide la résistance contre la Nazie, il rencontre la femme de sa vie Clara la juive autrichienne.
En revenant à l’Orient où se déroule la fête de leurs noces à Haïfa. Cette fête-là avait une particularité puisqu’elle a fusionné les différentes religions et ethnies.
Enfin à Paris où Ossyane rêve toujours de se remettre à côté de sa femme retrouvée.
Deuxième partie :
- Les facettes du croisement entre l'Orient et l'Occident :
Nombreuses sont les facettes, mais on pourrait en citer trois points essentiels :
1- La diversité culturelle de la famille Ketabdar :
Le brassage des cultures est son mode de vie, cette famille, qui appartenait à la grande aristocratie orientale, aime le partage et l’entente entre les gens de différentes ethnies. Elle fait de sa maison un forum culturel où se rencontrent de nombreux maîtres excentriques d’origines diverses. «Le professeur de turc était un imam défroqué, le professeur
d’arabe, un juif d’Alep chassé de sa famille, le professeur de français un Polonais, atterri Dieu sait comment dans cette ville d’Anatolie, et qui répondait au nom de Wassa – sans doute le diminutif d’un patronyme trois fois plus long... » (Maalouf, 1996, P.33). Ces professeurs sont les éducateurs d’Ossyane. A cette maison-là le cosmopolitisme était une marque brillante où le français et l’allemand se parlaient simultanément.
2- Les relations entre les différentes ethnies :
On va évoquer comme témoigne de cette relation les liens entre les Turcs et les Arméniens. Deux repères importants peuvent être abordés :
2-1 L'amitié du père d'Ossyane et de Noubar :
« Entre eux (Noubar et le père d’Ossyane) allait naitre une amitié durable. De tels liens entre un turc et un arménien paraissaient déjà à l’époque, très inhabituels.» (Maalouf 1996- p. 34)
La relation entre les deux était très forte et complexe, la passion pour la photographie l'a réuni, elle était « leur chaste maîtresse européenne, leur amante commune » (Maalouf 1996 page 39). Après l’épisode des émeutiers, le père d’Ossyane l’a abrité dans sa maison et lorsque Noubar a décidé de partir, il l’a accompagné à Beyrouth, ce qui a renforcé leur amitié.
2-2 Le mariage entre le prince ottoman et la fille arménienne :
Son mariage avec la fille de Noubar rend les deux amis très proches. La fête de leurs noces était un point de rencontre pour plusieurs ethnies. La fête était un pont de passage entre les différentes civilisations « Il y aura une somptueuse réception, peut-être la dernière fête dans l’histoire où Turcs et Arméniens chanteront et danseront ensemble. Y assistera, entre mille autres, le gouverneur de la Montagne, en ce temps-là un Arménien...Vieux fonctionnaire ottoman, il improvisera pour l’occasion un discours sur la fraternité retrouvée entre les communautés de l’Empire – Turcs, Arméniens, Arabes, Grecs et Juifs, les cinq doigts de l’auguste main sultanienne... » (Maalouf 1996 page 43)
3- Le lien d'Ossyane et Clara : une deuxième génération de la rencontre entre les ethnies :
Leur mariage est la réitération de l’histoire familiale d’un Turc et d’une Arménienne dans un autre contexte historique, à la veille de la guerre israélo-arabe. La fête de leurs noces à Haïfa se remarque par la diversité culturelle puisque « deux orchestres se relayaient, l’un oriental, l’autre à l’occidentale » (Maalouf-1996 p.151). Une hybridation musicale pour produire une harmonie amicale.
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II. L'Occident pour Ossyane : la source de la gloire, de l’amour et de l’espoir
L’Occident, représenté dans notre roman par la France, était pour Ossyane, le refuge qui lui octroie l’amour et la gloire. Elle était sa deuxième patrie et le lieu où règne toute sorte de modernité, de civilisation et de liberté, ainsi que le lieu de la réalisation de ses rêves.
La France était sa première destination pour compléter ses études en médecine et pour échapper à l'autorité de son père. Mais, avec l'accélération des événements révolutionnaires contre le nazisme, Ossyane s'engage à la Résistance sous le nom de Bakou et transmet le courrier avec enthousiasme. À travers cela, il réalise le rêve de son père d’avoir un fils dont le nom restera gravé dans l’histoire de la famille, et c’est pour cela que le père a choisi un nom issu de la révolte « nommer son fils Ossyane c’est comme si on le nommait Révolte ou Désobéissance. Lorsque le père d’Ossyane lui donne ce nom, il représente le proteste d’un homme aristocrate mais libéral contre une histoire
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