L'ingénu de Voltaire
Par Plum05 • 6 Février 2018 • 2 029 Mots (9 Pages) • 640 Vues
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un honneur infini » qui est amusant de par l’opposition entre « cérémonie bien brillante » et « Basse-Bretagne » et par l’exagération « il en sera parlé dans toute la Basse−Bretagne » sachant que l’évènement ne sortira même pas de leur petit village. De plus, on a la présence d’un humour grivois avec la réplique « comment on faisait l’amour au pays des Hurons » demandait par Mlle de Saint-Yves qui présente aussi un comique de caractère de part le nom de sainte de la jeune femme et sa demande. Mais aussi lorsqu’on apprend que tout les membres catholiques présents ne se gênent pas d’achever « de vider sa bouteille d’eau des Barbades » on note à nouveau un comique de caractère. Ensuite on a un comique de répétition avec Mlle de Kerkabon qui « était si bonne personne » et avec « beaucoup de bonté », on a le mot bon utilisé à plusieurs reprises pour la même personne ce qui peut aussi être l’interprétation de l’ironie de Voltaire qui cherche à nous montrer en usant d’hyperbole la bêtise de ce personnage. A nouveau l’auteur se veut ironique lorsqu’il nomme « l’impitoyable bailli » et « sa fureur de questionner » qui est devenu une déformation professionnelle. Dans cet incipit, la situation initiale mise en place annonce une intrigue amoureuse avec des personnages stéréotypés et un récit mêlant comique et ironie. De plus il annonce des axes de réflexion importants.
Dans cet incipit, Voltaire annonce les axes de réflexion majeurs de cet apologue, en effet il remet en cause l’ethnocentrisme français. Tout d’abord, il met en avant l’ ignorance des personnages avec le champ lexical de la curiosité et de l’étonnement : « Tous les convives applaudirent avec étonnement », « curieuse », « Tout le monde fixait les yeux sur l’Ingénu », « questionner ». De plus, les actes du Huron paraissent très surprenant, en effet les Bas-Bretons le voient comme un sauvage et sont donc très épathés de voir qu’il est assez civilisé comme le montre Voltaire dans ce passage « on le louait beaucoup d’avoir empêché ses camarades de manger un Algonquin ». L’auteur dénonce la fermeture d’esprit des Français en montrant qu’ à leurs yeux il n’existe que la religion catholique et lui demandent donc quelle religion a-t-il choisi en ne lui laissant le choix qu’entre « la religion anglicane, ou la gallicane, ou la huguenote » qui sont trois religion appartenant au christianisme. Enfin, Mlle de Saint-Yves pose la question rhétorique « comment se peut−il que les Hurons ne soient pas catholiques ? » ce qui montre son ignorance envers le fait qu’il puisse exister une autre religion que la sienne. Ainsi à travers ce récit, Voltaire démontre l’ethnocentrisme de l’époque à travers le comportement de ses personnages, c’est d’ailleurs de la même manière qu’il dénonce l’intolérance religieuse.
Dans L’Ingénu, l’auteur dénonce l’intolérance religieuse, en effet pour les Bas-Bretons on ne peut être autre chose que Catholique, c’est pour cette raison que lorsque le bailli demande au Huron à quelle religion il appartient il ne lui laisse le choix qu’entre « la religion anglicane, ou la gallicane, ou la huguenote » car leur intolérance ne peut permettre la croyance en une autre religion qu’une lié au Christ . D’autre part, ils sont incapables de comprendre le libéralisme de « ces malheureux Anglais » qui « n’ont pas seulement songé à le baptiser ». L’adjectif « malheureux » montre que Mlle de Kerkabon les méprise pour cette tolérance religieuse, de plus elle commence cette phrase par l’interjection « Hélas ! » montrant que cela représente quelque chose de grave à ses yeux. Par la suite, Mlle de Saint-Yves en demandant « comment se peut−il que les Hurons ne soient pas catholiques ? », formule une question rhétorique ce qui montre qu’elle ne peut tolérer qu’il existe dans le montre d’autre religion que le catholicisme. Par ailleurs, l’auteur nous montre leur intolérance lorsqu’il fait s’exclamer « Nous le baptiserons, nous le baptiserons » le petit groupe de Bas-Bretons sans même qu’ils aient consulté l’Ingénu auparavant, ainsi ils cherchent à le convertir sans son accord. Enfin, l’auteur cherche à critiquer l’intolérance religieuse à travers les propos du Huron lorsque celui-ci « témoigna que la proposition ne lui plaisait point du tout, et que la loi des Hurons valait pour le moins la loi des Bas−Bretons ; enfin il dit qu’il repartait le lendemain ». Dans ce livre, Voltaire dénonce l’intolérance religieuse et critique certaines pratiques de la religion catholique.
Avec ses personnages, l’auteur critique certaines pratiques catholiques : le baptême. En effet, il présente les Bas-Bretons comme orgueilleux et vaniteux. Ces derniers ne voient cette cérémonie que comme un prétexte pour faire la fête et être reconnus dans la hiérarchie chrétienne « ce sera une cérémonie bien brillante; il en sera parlé dans toute la Basse−Bretagne, et cela nous fera un honneur infini ». De plus le narcissisme de Mlle de Saint-Yves est mis en évidence par sa réflexion « je veux absolument être sa marraine » car elle veut à tout prix faire partie des gens les plus importants de cette cérémonie. Par la suite, la scène devient grotesque par le biais du comique de répétition lorsque Mlle de Kerkabon s’exclame « Nous le baptiserons, nous le baptiserons ». Ce passage annonce les axes de réflexion majeurs de ce récit avec la critique l’ethnocentrisme français, de l’intolérance religieuse et de certaines pratiques catholiques.
Cet extrait de L’ingénu de Voltaire nous permet de dire que c’est l’incipit d’ un conte philosophique. En effet, l’auteur nous présente des personnages manichéens et stéréotypés, puis annonce une intrigue amoureuse tout en mêlant comique et ironie. De plus, il annonce les axes de réflexion majeurs de ce récit avec une critique de l’ethnocentrisme français, de l’intolérance religieuse puis de certaines pratiques catholiques. Ce récit mêle deux thème de prédilections de Voltaire : la critique et l’ironie que l’on retrouve notamment
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