Chapitre 3-4 de la théorie sexuelle de Freud
Par Junecooper • 12 Juin 2018 • 2 844 Mots (12 Pages) • 655 Vues
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L’enfant peut retenir ses selles et les accumuler, ce qui lui donnera une plus grande stimulabilité à cause des violentes contractions musculaires qui s’en suivront. On peut dire que le plaisir surgit à côté de la douleur. Cette rétention est une stimulation quasi-masturbatoire et dénote un aspect sadique lié à cette phase. D’une part, par la douleur lors de l’expulsion et d’autre part, par le fait que l’enfant défie ses parents.
En effet, les matières fécales sont considérées par l’enfant comme une partie de son corps. C’est à ce stade qu’il fait la différence entre le dedans et le dehors.
L’enfant apprend maintenant la propreté ; ses selles sont représentées comme le premier cadeau à son entourage. C’est le premier moment de sa vie où il a la possibilité de leur offrir ou non par la rétention ou l’offrande. Il y a une idée de soumission et d’opposition dans les relations qui montre bien le sadisme de cette phase.
On trouve peu de névrosés qui n’ont pas de pratiques scatophiles liées à la phase anale. Les catarrhes intestinaux du jeune âge vont être d’une grande influence sur les symptômes du futur névrosé et vont lui donner accès à un grand nombre de problèmes intestinaux comme, par exemple, la constipation. De même que la rétention des selles pour une plus grande sensation de plaisir est la marque d’une future excentricité ou nervosité.
Chez les enfants plus âgés, il n’est pas rare de retrouver une stimulation totalement masturbatoire par le doigt à cause d’une démangeaison, d’origine centrale ou périphérique.
Phase génitale
On distingue trois phases de la masturbation infantile : la période de l’allaitement, la courte période de floraison de l’activité sexuelle vers la quatrième année et enfin, l’onanisme de la puberté. Nous allons parler de la deuxième phase, la première ayant déjà été évoquée le cours précédent.
Cette courte période de floraison de l’activité sexuelle survient après une période de latence et va s’arrêter quelque temps après. Le non arrêt de cette floraison peut conduire à des déviances.
Cette floraison correspond à l’activité de la zone génitale, qui n’est pas la zone jouant le premier rôle dans la sexualité de l’enfant mais qui sera le début de la vie sexuelle chez l’adulte. Elle est en lien avec la miction, qui est une émission naturelle d’urine par évacuation de la vessie. Donc le gland chez l’homme et le clitoris chez la femme.
Déjà chez le nourrisson, l’excitation de la zone génitale se fait ressentir de par la toilette, la main même du nourrisson, la pression exercée lorsque l’on serre les cuisses, ou même de par des excitations accidentelles ; ce qui va donner, ultérieurement, le besoin de sa répétition. L’onanisme nous donne donc les bases du futur primat de la zone génitale dans la sexualité.
Chez l’homme, le gland ne manque pas de stimulation, ce qui peut donner des sécrétions pouvant déclencher précocement l’excitation sexuelle.
Les évènements de cette période resteront gravés dans l’inconscient et détermineront le caractère du sujet. Chez les névrosés, sa symptomatologie sera déterminée et les souvenirs se rattachant à cette période seront refoulés. Cependant, grâce à la psychanalyse, on parvient à faire ressurgir ces souvenirs et les rendre conscients et ainsi supprimer un symptôme du névrosé.
Après cette période, la masturbation infantile revient sous la forme d’excitation (qu’il a pu avoir du temps de l’allaitement), elle peut se traduire soit sous la forme d’un chatouillement central (ce chatouillement qui réclame la masturbation pour se satisfaire), soit sous une forme analogue à de la pollution (=c’est-à-dire se satisfaire sans l’intervention d’une action : notamment chez la fille lors de la deuxième moitié de l’enfance).
La symptomatologie de cette manifestation sexuelle est pauvre. En effet, l’appareil génitale étant encore rudimentaire, c’est l’appareil urinaire qui va présenter les différents symptômes, c’est lui qui fournira les signes cliniques pendant cette période. Freud dit qu’il fait office de tuteur. Il dit également que pendant cette période, la plupart des maladies de la vessie sont des troubles sexuels : par exemple l’énurésie nocturne (appelée plus vulgairement le « pipi au lit », correspond à une pollution sous certaines conditions). C’est-à-dire qu’elle peut avoir des causes psychologiques comme par exemple une éducation trop rigide, un événement marquant comme l’arrivée d’une petite sœur ou d’un petit, on pourrait la résumer comme une envie ou un besoin inconscient de rester un bébé, de ne pas vouloir grandir. L’énurésie peut également trouver son origine dans des causes biologique, Freud donne aussi pour exemple les attaques épileptiques, qui peuvent provoquer une énurésie à l’enfant, sans être une pollution.
Mais, pour le retour de cette activité sexuelle, il y a une forte importance de causes internes et d’occasions externes. On peut les identifier dans le cadre d’une investigation psychanalytique des symptômes de névrose.
Pendant cette période, les occasions externes accidentelles ont une grande importance qui aura un impact sur le sujet. Au sommet de celles-ci se trouve l’influence de la séduction (aujourd’hui, on parlera plus d’abus). Cette influence peut venir d’adulte ou d’autres enfants. On peut la définir par une scène dans laquelle l’enfant subit passivement, de la part de l’autre, des avances ou des manœuvres sexuelles. Le terme fantasmatique montre bien que la séduction ne serait pas essentiellement un fait réel, c’est-à-dire situable dans l’histoire du sujet, mais une donnée structurale qui ne pourrait être transposée historiquement que sous la forme d’un mythe. Elle traite, prématurément, l’enfant comme un objet sexuel. Elle lui fait donc découvrir la satisfaction des zones génitales, qu’il continuera en le renouvelant par l’onanisme. Il confie avoir surestimé l’impact de cette séduction dans son article « L’étiologie de l’hystérie » en 1896. Il revient sur cette théorie après avoir observé des sujets dit « normaux » qui avait également vécu des attentats sexuels. Freud reconnait donc que l’influence de la séduction n’est, évidemment, pas nécessaire pour éveiller la vie sexuelle de l’enfant, qui peut très bien se produire spontanément, sous l’effet de causes internes.
Freud se sert de cette même influence de la séduction
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