Plan analytique "la confession de Tarrou"
Par Christopher • 24 Février 2018 • 1 075 Mots (5 Pages) • 575 Vues
...
», ...) dans son ensemble (englobant même le lecteur « nous », « chacun », ...)
– termes/valeurs abstraites (« mal », « bien », « intégrité », « pureté », « honnête », « paix ») =>
discours de la description générique
– absence notables d’illustrations/d’exemples concrets = discours prend une dimension très
générale, discours applicable à toute époque / toute réalité sociale ou humaine b) un discours philosophique sur la condition humaine
– image de la condition humaine selon Tarrou/Camus : homme = meurtrier malgré-lui (reprendre les éléments de l’analyse linéaire) car c’est dans l’ordre social du monde (« c’était dans la logique
où ils vivaient ») = « Ce qui est naturel, c’est le microbe »
– position idéologique de Camus : « j’ai décidé de refuser tout ce qui, de près ou de loin, pour de
bonnes ou mauvaises raisons, fait mourir ou justifie qu’on fasse mourir »
– du « meurtrier raisonnable » (= celui qui accepte la nécessité du meurtre au nom de valeurs, au
nom de justifications transcendantes, ...) au « meurtrier innocent » (celui qui refuse de cautionner de quelque manière que ce soit la mort, qui a conscience de cette condition humaine mais lutte contre ce fardeau = oxymore)
– une conséquence : l’exil parmi les hommes (nécessité d’être hors de la société humaine pour ne pas « infecter » les autres )
c) une condamnation du langage
– l. 55 « tout le malheur des hommes venait de ce qu’ils ne tenaient pas un langage clair »
– condamnation du langage car permet de manipuler les hommes, de justifier par les artifices du
langage, par la rhétorique des actes abominables => défiance envers un langage qui par
l’abstraction, l’intellectualisation ou la pure manipulation peut justifier le pire
III) Une clef symbolique qui permet de lire l’oeuvre comme une allégorie
a) l’allégorie de la condition humaine
– définition allégorie : représentation concrète d’une idée abstraite
– association des deux champs lexicaux de la maladie et du meurtre/mort (à relever dans le texte)
permet la lecture allégorique de la peste : peste = image de la condition humaine = le mal que porte l’homme en lui, son statut naturel de meurtrier qui le pousse à tuer même « de loin », même « dans la bonne volonté »
b) l’allégorie de la révolte
– L’association des deux réseaux lexicaux de la fatigue et de la volonté (à relever dans le texte)
forme une allégorie de la révolte camusienne.
– « il faut la combattre à vos côtés » l. 22 => on retrouve l’action collective, la solidarité qui est un
des moyens de la révolte
– « l’honnête homme » l. 31 = l’homme révolté, selon Camus c) Tarrou : un personnage symbolique, porte-parole de l’auteur ?
– fléaux(Cottard) / médecins (Rieux) / victimes (Tarrou) = manichéisme. Tarrou veut se placer
dans le camp des victimes. A opposer aux médecins, notamment Rieux (véritable double de Camus), qui soigne, cherche à corriger la création, l’humanité (Camus semble se désolidariser de Tarrou)
– Tarrou voudrait être un « saint sans Dieu » = pourquoi s’éloigne-t-il de Camus ? (figé / passif / abstraction – intellectualisation - pas assez d’action - pas assez de foi dans l’homme – exil stérile) [mort de Tarrou à la fin de l’oeuvre est significative de son enfermement dans une position figée de martyr, position stérile pour la philosophie de la révolte]
– à comparer à Rieux : homme du pragmatisme, qui refuse l’abstraction, dont la morale est celle de l’action, solidaire et collective, à dimension
...