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Lettres philosophiques, Voltaire

Par   •  3 Octobre 2018  •  1 494 Mots (6 Pages)  •  580 Vues

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Si le philosophe reste critique de la religion en Angleterre, il a cependant l’occasion d’en étudier une plus proche de son idéal de tolérance. Ainsi dans sa lettre 1, Voltaire présente les quakers. Le philosophe français apprécie cette communauté religieuse ouverte, modeste et tolérante. Il apprécie leur absence de rites, dont le baptême par exemple : « nous ne pensons pas que le christianisme consiste à jeter de l'eau froide sur la tête » lui dit un quaker. Il apprécie aussi l’absence de clergé : « Vous n'avez donc point de prêtres lui dis-je ? – Non [...] et nous nous en trouvons bien » La religion des quakers est une relation entre Dieu et le fidèle et se rapproche du déisme de Voltaire.

Enfin Voltaire propose des pistes pour lutter contre l’intolérance religieuse et le trop grand pouvoir de la religion sur la société. Il faut selon lui encourager la liberté de culte : « C’est ici le pays des sectes. Un Anglais, comme homme libre, va au Ciel par le chemin qui lui plaît. » Plus il y a de religion différentes, moins l’une d’elles risque de détenir un monopole : « S’il n’y avait en Angleterre qu’une religion, le despotisme serait à craindre ; s’il y en avait deux, elles se couperaient la gorge ; mais il y en a trente, et elles vivent en paix et heureuses. »

La politique

Voltaire présente le système politique anglais qu’il juge en avance sur son époque dans ses lettres 8 et 9, « Lettre sur le Parlement » et « Lettre sur le gouvernement », qui mettent en valeur les avantages de la monarchie constitutionnelle. Ce régime limite le pouvoir du roi et le partage avec le sénat et la Chambre des Communes. La nation a réglé le pouvoir du Prince qui, « tout-puissant pour faire le bien, a les mains liées pour faire le mal ». Cette limitation du pouvoir est très proche de l’idéal de la philosophie des Lumières.

En France, le système est celui de la royauté absolu ; un homme est au-dessus de tous les autres et de toutes les institutions, il décide seul du destin du peuple. Cet état de faits est en partie dû à l’Église qui enseigne que l’autorité du roi est d’origine divine. S’opposer au roi, c’est donc s’opposer à la volonté de Dieu et à l’Église.

Voltaire en faisant l’éloge de la monarchie constitutionnelle anglaise critique indirectement le système français. Il souhaite que la politique française soit réformée sur le modèle anglais. Cette réforme politique entraînerait une réforme sociale car les nombreux privilèges accordés aux nobles seraient remis en cause, ce qui accroîtrait la justice sociale. Ainsi, par exemple, en Angleterre, contrairement à la France, les nobles ne sont pas exemptés d’impôts : « chacun donne non selon sa qualité [...], mais selon son revenu ».

Un autre avantage exposé par Voltaire d’une réforme du système politique est qu’elle entraînerait un recul du pouvoir religieux. La monarchie absolue est en effet basée sur l’Église ; or l’Église est en France intolérante à cause de sa force. Elle restreint les hommes de science, les artistes et les penseurs qui subissent sa censure. Voltaire suggère qu’en Angleterre, la grande liberté dont bénéficient les penseurs et les hommes de science a contribué au développement du pays. Bacon, Newton et Locke sont des exemples de cette réussite.

Le négoce (libéralisme économique)

Dans sa lettre 10, Voltaire évoque le négoce, c’est-à-dire le commerce. Pour lui, le commerce a contribué à libérer le peuple anglais et en a fait une nation forte : « Le commerce qui a enrichi les citoyens en Angleterre, a contribué à les rendre libres, et cette liberté a étendu le commerce [...] qui a établi peu à peu les forces navales par qui les Anglais sont les maitres des mers. »

Il ne faut pas oublier que pour Voltaire, l’une des valeurs les plus importantes est la liberté, laquelle est liée, estime-t-il, à l’aisance économique → plus un peuple est riche, plus il est libre.

Voltaire encourage donc le négoce. Il trouve ridicule l’attitude de la noblesse française qui méprise les commerçants alors que ce sont eux qui créent la richesse : « Je ne sais pourtant lequel est plus utile à un État, ou un seigneur bien poudré qui sait précisément à quelle heure le Roi se lève, à quelle heure il se couche, et qui se donne des airs de grandeur en jouant le rôle d’esclave dans l’antichambre d’un ministre, ou un négociant qui enrichit son pays, donne de son cabinet des ordres à Surate et au Caire, et contribue au bonheur du monde. ».

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